Mont-Blanc

Le Mont Blanc :

entrée des troupes françaises en SavoieEn 1791, date à laquelle la France recrutait ses premiers bataillons de volontaires, la province de Savoie était une partie du royaume de Piémont-Sardaigne. La situation politique fut rapidement tendue, la Révolution française entraîna des troubles dans les provinces francophones hors du royaume et même au-delà. En Hollande déjà, la Révolution avait éclaté mais échoué (1787), puis s’était renouvelée dans les Pays-Bas autrichiens (1790-1791), finalement militairement écrasés par les armées de l’empereur Habsbourg. L’agitation avait gagnée aussi la Suisse, et la Savoie, Nice. La France avait mis la main sur le Comtat Venaissin (1791), beaucoup de Savoyards étaient favorables à la réunion à la France. Beaucoup avaient été poursuivis, emprisonnés, d’autres s’étaient enfuis à Paris. Ils formèrent le club des Allobroges, entrèrent dans les clubs parisiens des Jacobins ou des Cordeliers, assistèrent à la Révolution et y prirent part.

Après la déclaration de la guerre à l’Autriche, rejointe par la Prusse et un certain nombre d’états du Saint-Empire Romain (avril 1792), ils demandèrent et obtinrent la formation d’une Légion allobroge (juillet-août 1792), et commencèrent à former une force armée. Certains étaient entrés dans les rangs de la Garde nationale parisienne, ils participèrent même à l’attaque et à la prise du Château des Tuileries (10 août), qui sonnait le glas de la monarchie française. La guerre ne tarda pas à se déclencher contre le royaume de Piémont-Sardaigne, qui avait effectivement beaucoup à craindre de la France républicaine. Les Français se jetèrent sur la Savoie et le comté de Nice (armée du Midi), et s’emparèrent presque sans combat de Chambéry et de la Savoie, de Nice, mais ne poussèrent pas plus avant leur avantage. Ceci devait avoir des graves conséquences. Une longue guerre devait alors être nécessaire pour mettre à genoux le royaume piémontais (1792-1796). Bonaparte devait réussir cet exploit dans les premières semaines de sa campagne d’Italie.

Après l’invasion, à la demande d’une Assemblée savoyarde, la Savoie fut annexée par la France et rejoignit la République sous le nom de département du Mont Blanc. La Légion des allobroges fut bientôt complétée en 1793, d’un certain nombre d’unités de « volontaires », puis de réquisitionnaires. Le département (aujourd’hui Savoie et Haute-Savoie), se composait de sept districts : Annecy, Carouge, Chambéry, Cluses, Moûtiers, Saint-Jean-de-Maurienne et Thonon. Lors de la levée en masse, chacun d’entre-eux fut tenu de former un bataillon de réquisitionnaires.

Ouvrage de référence : Les volontaires de la Savoie, 1792-1799, André Folliet, Paris, 1887.

volontaires nationaux

Les bataillons du Mont Blanc :

Levée de 1792 :

Légion allobroge, ou Légion des Allobroges, formée en août 1792,

Levée de 1793 :

1er bataillon du Mont Blanc, formé le 5 avril 1793,

2e bataillon du Mont Blanc, formé le 1er mai 1793,

3e bataillon du Mont Blanc, formé le 15 mai 1793,

4e bataillon du Mont Blanc, formé le 8 juin 1793,

5e bataillon du Mont Blanc, formé le 10 juin 1793.

Levée de réquisitionnaires 1793-1794 :

Bataillon de réquisitionnaires du Mont-Blanc, formé le 7 octobre 1793,

Bataillon de grenadiers du Mont-Blanc, formé le 11 juin 1793,

Bataillon révolutionnaire du Mont-Blanc, formé dans l’été 1793,

Bataillon des gardes nationaux du Mont-Blanc pour le siège de Lyon, formé le 22 juillet 1793,

Bataillon des gardes nationaux de la levée d’Albitte, formé le 1er août 1794

Autres unités du Mont-Blanc :

Garde nationale de Thonon, formée et réquisitionnée en 1792,

1er bataillon auxiliaire du Mont-Blanc, formé après août 1799,

Bataillon de gardes nationaux de la Tarentaise, formé le 5 mai 1799,

Bataillon de gardes nationaux de Saint-Maurice, formé en mai 1799,

Bataillon de gardes nationaux de Sainte-Foy, formé en mai 1799,

Compagnie franche de Carouge, formée dans l’automne 1792,

Compagnie franche du Mont-Blanc, formée dans l’automne 1792,

Légion des Allobroges, formée le 1er août 1792.

sehri

Article de Laurent Brayard