3e bataillon des fédérés

Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 25 juillet 17921.

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Historique :

1793 :

En janvier, il était en garnison à Dunkerque et Ostende, il faisait partie des troupes de l’armée du Nord2.

1794 :

Le 20 février, il reçut l’apport du 6ème bataillon de l’Aisne qui fut versé dans ses rangs. Le 19 avril, il faisait partie de la division du général Moreau, armée du Nord du général Pichegru. Il était fort de 867 hommes.

1795 :

Il fut probablement envoyé à l’armée des Côtes de Brest puisqu’il fut cité dans un ordre du jour par le chef d’État-major Chérin à propos d’un détachement du 9e bataillon de Paris :

« Au quartier-général de Rennes, le 7 octobre 1795, le général de brigade chef de l’état-major au citoyen Didier, capitaine au 9e bataillon de Paris, commandant le cantonnement de Martigné, près de La Guerche, brave camarade, le général commandant l’armée, instruit de la manière ferme et courageuse dont vous avez défendu le poste de Martigné, quoique vous n’ayez eu que des forces inférieures à opposer à la horde de brigands qui vous cernait, m’a chargé de vous témoigner sa satisfaction ainsi qu’aux valeureux compagnons d’armes que vous commandiez dans l’affaire du 29 septembre, le récit de cette affaire est mis à l’ordre de l’armée […] Sur les cinq heures et demie du matin, les Chouans au nombre de 3 à 4 000 vinrent attaquer le poste sur tous les points. Une centaine, de connivence sans doute avec quelques habitants, avaient déjà pénétré dans l’intérieur de la ville par les portes de derrière et fusillaient les soldats qui se rendaient au lieu de rassemblement. Quatre gardes territoriaux et un volontaire venaient déjà de succomber et un habitant d’être égorgé chez lui, lorsque bientôt le cantonnement rassemblé parvint à chasser de la ville les scélérats qui y étaient furtivement entrés, et à contenir, par la plus vigoureuse résistance la multitude de ceux qui s’efforçaient d’y pénétrer. Le feu, toujours plus vif de part et d’autre, dura quatre heures. Les gardes territoriaux, les volontaires du 9e bataillon de Paris, au nombre de 150, composant le cantonnement, que commandait le brave capitaine Didier, ont montré une intrépidité digne des plus grands éloges. Le nombre à la fin l’eût emporté, sans un heureux concours de circonstances. Un détachement, du 3e bataillon de Fédérés, parti de Drouge, pour venir à Martigné relever celui du 9e de Paris, doublant le pas au bruit de la fusillade, arriva assez à temps pour donner la chasse à ceux des Chouans qui se trouvaient de son côté et qu’il poursuivit si vivement que beaucoup se noyèrent en voulant traverser l’étang de Martigné. Au même moment, arrivaient de l’autre côté, 250 hommes venant de Châteaubriand, qui, trois fois attaqués dans leur route, avaient trois fois mis en fuite les brigands, ayant toujours sur les bras 1 500 hommes. Ce nouveau renfort et l’arrivée de diverses gardes territoriales des environs achevèrent la déroute de l’ennemi. Quatre-vingt charrettes qu’ils avaient amenées pour emporter le butin qu’ils espéraient faire à Martigné, leur ont servi à emporter ce qu’ils ont pu de leurs morts et de leurs blessés. On évalue leurs pertes à plus de 500, le nombre de nos blessés est de 10, y compris trois hommes du détachement de Châteaubriand. Ce qu’il importe de remarquer et annonce que les brigands étaient avertis que le cantonnement de Martigné devait être relevé, c’est qu’on les entendit plusieurs fois crier : « avançons ! Ce ne sont plus les mêmes ! Didier n’y est plus ! » Le général de brigade chef de l’état-major général Chérin3.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

Néant.

2ème formation :

D’après Belhomme, la 13ème demi-brigade légère de seconde formation fut formée à Rennes, le 21 décembre 1796, avec la demi-brigade de Paris et Vosges, les 17ème bis et 22ème bis bataillons de chasseurs, le 23ème régiment d’infanterie légère de Bardon, le 2ème bataillon de tirailleurs, le 2ème bataillon du 84ème régiment d’infanterie, le 2ème bataillon de la 125ème de bataille, les 2ème et 3ème de Fédérés, le 3ème bataillon de la Formation d’Orléans, le 5ème bis de Paris, et le 6ème bis de la Côte d’Or.

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Portrait :

Jean-Marie-Antoine comte Defrance, fils du conventionnel Jean-Claude Defrance, né à Wassy en Haute-Marne en 1771. Élève à l’école militaire de Rebais (juillet 1789), il servit aux dragons du Cap pour combattre la révolte noire à Saint-Domingue (août 1791). Atteint de la fièvre jaune, il rentra en France. Volontaire au 3ème bataillon des Fédérés (10 juin 1792), sous-lieutenant à la 3ème compagnie du bataillon (juillet). Officier d’ordonnance du général Duhoux, commandant le camp de Soissons. Envoyé en mission auprès de Dumouriez, puis de Kellermann, il servit à Valmy (20 septembre), puis rejoignit son bataillon à Cambrai. Il servit à Jemappes (6 novembre). Quartier-maître trésorier du bataillon (février 1793), il servit à l’armée du Nord. Nommé au 7ème de cavalerie, fut toutefois capitaine au 1er escadron de la Seine-Inférieure, il tomba malade ayant tout juste rejoint le 7ème de cavalerie. Commissaire à l’inspection des dépôts de cavalerie légère à l’armée des Ardennes, à Saint-Mihiel puis à Verdun (novembre 1793 puis avril 1794). Capitaine au 16ème de chasseurs à cheval à Alençon (1795), puis au 11ème de chasseurs à cheval. Chef de brigade à l’armée de l’Intérieur (juin), division Favereau à Laon (juillet), puis Huet à Rouen (mars 1796), en réforme (septembre). Employé à l’armée de Mayence sous Jourdan, 6ème division Férino (février 1799). Il servit à Stockach (25 mars), chef d’État-major de la division Tharreau, puis Ney, puis Mesnard (septembre), il se distingua à Zurich (26 septembre). Chef de brigade du 11ème de chasseurs à cheval (29 novembre), adjudant-général à l’armée d’Italie (mars 1800), chef de brigade du 12ème de chasseurs à cheval, envoyé à la réserve de cavalerie de Nansouty, armée du Rhin (avril). Il servit à Stockach (3 mai), Moëskirch (5 mai), Memmingen (10 mai). Division Vandamme (11 mai), envoyé à la division Lorge (15 mai) et franchit le Saint-Gothard (28 mai). Servit sous Digonnet à l’attaque de Bellinzona (30 mai). A l’armée de Réserve, brigade Duvignau (6 juin), il servit à Spinetta (13 juin) puis à la bataille de Marengo (14 juin). Passa à la 2ème armée de Réserve, armée des Grisons. Division de cavalerie Lariboissière fin novembre, il franchit le Splügen (9 décembre). Il servit à la division d’Helvétie de Montchoisy (1801). Division légère de Bourcier à l’Armée des Côtes de l’Océan en décembre 1803. Nommé écuyer de Cavalcadour de l’Empereur, en conservant le commandement de son régiment (juillet 1804). Général de brigade (février 1805), suivit l’Empereur en Autriche en tant qu’écuyer. Commandant la brigade des carabiniers de la 1ère division de grosse cavalerie de Nansouty à la Grande Armée. Il servit à Iéna (14 octobre 1806), à Willenberg (10 mars), à Gusstadt (9 juin) et Friedland (14 juin). Chevalier de l’Ordre du Lion de Bavière (janvier 1807), chevalier de la Couronne de Fer (décembre), comte de l’Empire (1808), servit en Allemagne (1809), bataille de Landshut (21 avril), Ratisbonne (23 avril) et blessé à Wagram (6 juillet). En mission en Espagne pour notifier au roi Joseph la naissance du roi de Rome (1811), puis inspecteur de cavalerie, général de division (juillet). Commandant la 4ème division de cuirassiers (1812), corps de cavalerie de Montbrun, il servit à la Moskova (7 septembre), à Winkowo (18 octobre). Capitaine dans l’escadron sacré durant la retraite de Russie, il fut ensuite commandant de la 3ème division de dragons, 3ème corps de cavalerie d’Arrighi (1813). Il servit à Leipzig (7 juin), puis à Dennewitz (6 septembre), Dessau (12 octobre) et à la bataille de Leipzig (16 au 19 octobre). Commandant la division des gardes d’honneur à l’armée de Champagne (1814), il servit à la Rothière (1er février), chargea à Montmirail (11 février), à Château-Thierry (12 février), à Berry-au-Bac (19 février) où il repoussa le corps russe de Saint-Priest devant Reims (7 mars). Repoussé (12 mars), il prit part à la reprise de Reims (13 mars), puis servit à Arcis-sous-Aube (20 et 21 mars). Inspecteur de cavalerie (1815), il se retira dans ses foyers au retour de l’Empereur. Commandant d’un dépôt de cavalerie (mai), à nouveau inspecteur entre 1815 et 1817, commandant la 1ère division militaire de Paris (1819). Commandeur de Saint-Louis (1820), écuyer cavalcadour du Roi (1822), inspecteur général de cavalerie, chargé de réorganiser l’école de cavalerie de Saumur (1824). Commandant la 2ème division de cavalerie (mars 1825), il occupa divers postes d’inspecteur jusqu’en 1828, Grand-Croix de la Légion d’honneur (1829), il occupa d’autres postes d’inspecteur jusqu’en 1834. Il mourut à Épinay-sur-Seine, en juillet 1855.

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Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France.

2 Journal Militaire de 1793.

3 Chassin et Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution, tome II, p. 6 et 7.