3e bataillon du Gard

Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 12 septembre 17921. Le bataillon fut formé le 9 octobre 1792 selon d’autres sources.

Historique :

1792 :

Il partit pour l’armée du Rhin qu’il intégra dès le mois de décembre.

1793 :

Il resta en seconde ligne, en garnison à Besançon (janvier)2. Le 16 novembre, il faisait partie de la garnison du Fort Vauban qui fut faite prisonnière par les coalisés3. Le fort assiégé capitulait le 13 novembre, mais avec les honneurs de la guerre, la garnison sortit de la forteresse (16 novembre), mais resta finalement prisonnière. A ce moment le bataillon était fort de 600 hommes4.

1794 et 1795 :

E. Deprez le signale « prisonniers » pour deux années suivantes (1794 et 1795)5. Dans les derniers jours de 1795, le 3ème du Gard fut échangé et rentra en France. Il se reforma à Strasbourg6.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

Avec le 1er bataillon du 40ème de ligne et le 3ème de Saône-et-Loire, le 3ème du Gard fut amalgamé en 1ère formation dans la 79ème demi-brigade de bataille. Cet amalgame semble avoir eu lieu le 30 octobre 1795 à Strasbourg7.

2ème formation :

Le 25 janvier 1797, la 79ème demi-brigade de bataille fut amalgamée dans la 79ème demi-brigade de ligne.

troupes de la République

Portraits :

Joseph baron Boyer, né à Nîmes dans le Gard, le 4 mai 1761. Soldat au régiment ci-devant de Hainaut (1778), caporal (1780), il fit campagne en Amérique (1780 à 1783). Instructeur en France à son retour, sergent (avril 1790), il obtînt son congé (16 décembre 1791), capitaine de grenadiers au 3ème bataillon des volontaires du Gard (26 août 1792) Il servit à l’armée des Alpes en 1792, nommé lieutenant-colonel du 1er bis bataillon du Gard (6 mai 1793). Il servit à l’armée des Pyrénées-Orientales (1793 à 1795), commandant le 3ème bataillon de la légion des chasseurs des Montagnes (24 juillet 1793). Chef de brigade de la 29ème demi-brigade légère de 1ère formation (5 novembre 1795). Employé à la 10ème division militaire de 1795 à 1799, il servit en Italie en 1799 et 1800. Il était présent au combat de Fossano (18 septembre 1799), blessé d’un coup de feu à la tête, à Beinette en Piémont (20 octobre 1799). Passa au 7ème léger (1803), il servit au camp de Boulogne puis à celui de Brest en 1804 et 1805. Nommé officier de la Légion d’honneur (juin 1804). A la 2ème division Mathieu du 7ème corps d’armée de la Grande Armée (août 1805), il servit à la division Heudelet (mai 1806) et fut admis à la retraite à cause de la réouverture de sa blessure (mars 1807). Chevalier de l’Empire (juillet 1810), puis baron, rappelé au service il fut nommé commandant de la place de Tortose en Espagne (25 novembre 1811). Il évacua la place (1er juin 1814), et fut mis en non-activité. Commandant supérieur de la place de Béfort (juin à octobre 1815), il fut à nouveau admis à la retraite (décembre) Il mourut à Nîmes, le 12 décembre 1830.

Jean-Charles Pichegru, né à Arbois dans le Jura, le 16 février 1761, il fit des études au collège des Minimes, puis fut envoyé à l’école militaire de Brienne. Enseignant en mathématiques, il s’enrôla dans le 2e régiment d’artillerie (30 juin 1780), appointé (2 septembre 1783), sergent (1er août 1785), sergent-major (5 juillet 1789), adjudant-major (6 février 1792), premier lieutenant (15 juin), adjudant-major, président du club de Besançon grâce à sa prestance et son élocution, le 3e bataillon du Gard qui passait dans cette ville, le désigna comme lieutenant-colonel du bataillon (9 octobre), ils écrivirent à propos de leur choix au ministère de la Guerre : « Nous lui avons accordé notre confiance et notre amitié, et dans le peu de temps qu’il a été à notre tête, il nous a prouvé par son caractère ferme et ses talents militaires qu’il est digne de commander des hommes libres »8. Il avait reçu le grade de capitaine dans l’artillerie (23 mars 1793), qu’il refusa restant à son poste au 3e du Gard. Il se rendit ensuite à Paris (août 1793), se rendant au ministère pour obtenir un grade supérieur. Il y rencontra le chef de bataillon Goffard, son ancien lieutenant au 2e d’artillerie, qui lui présenta le ministre Bouchotte, il fut bientôt nommé général de brigade (22 août), puis général de division (23 août), il fut bientôt nommé à la tête de l’armée du Rhin.

sehri

Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’infanterie en France, tome 4.

2 Journal Militaire de 1793.

3 La garnison se composait du 1er bataillon du 37ème et 40ème de ligne, 2ème de l’Orne, 12ème des Vosges, 3ème d’Eure-et-Loir, 4ème bataillon de réquisition de Strasbourg et 3ème du Gard, Belhomme, déjà cité, page 55.

4 Chuquet, Les guerres de la Révolution, Hoche, page 14.

5 E. Deprez, Les volontaires nationaux, 1791-1793, page 429.

6 Belhomme, déjà cité, page 112.

7 Belhomme, Histoire de l’infanterie française, tome 4.

8 Chuquet, Les guerres de la Révolution, Hoche, page 94.