3e bataillon de l’Eure

3ème bataillon de l’Eure ou 30ème bataillon des réserves :

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Date de formation : 7 septembre 1792.

Historique :

En janvier 1793, le bataillon se trouvait à l’armée du Centre.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

La 128ème demi-brigade de bataille fut formée selon Belhomme, le 31 juillet 1794, à Marchiennes. Toutefois Louis Susane donne la date du 29 juillet. Sa formation comprenait le 2ème bataillon du 68ème régiment d’infanterie, le 3ème bataillon de l’Eure ou 30ème des réserves, et le 6ème bataillon de l’Oise.

2ème formation :

La 128ème de bataille devint à l’armée de l’Intérieur, la 7ème demi-brigade de ligne.

Portraits :

Pierre-Marie-Isidore baron de Blanmont, né à Gisors, dans le Vexin normand, le 20 février 1771, entra au service comme soldat dans le régiment ci-devant d’Auvergne (1786), caporal (mai 1790), obtînt son congé, s’enrôla dans le 3e bataillon de l’Eure (6 septembre 1792), élu capitaine (19 septembre), servit à la bataille d’Arlon (11 juin 1793), blessé d’un coup de sabre à l’épaule droite en chargeant une batterie ennemie, dont sa compagnie s’empara de deux canons, aide de camp du général Turreau (4 novembre), employé à l’armée de l’Ouest, servit au combat de Viers (6 mars 1794), blessé de trois coups de baïonnette, dont un lui traversa la corps, eut aussi un genou cassé et deux chevaux tués sous lui, chef de brigade sur le champ de bataille, avec 22 dragons du 2e régiment, il traversa l’armée vendéenne à Palluau, pour porter des ordres au général Haxo à Saint-Léger, cependant suspendu de ses fonctions (16 août), sans doute comme noble, il reprit du service comme chef de bataillon, à la 128e demi-brigade de bataille (22 août 1796), aide de camp du général Turreau, il servit à l’armée du Danube (1799), chef de brigade (25 septembre), commanda l’avant-garde de Turreau au combat du pont d’Exiles dans le Piémont (21 avril 1800), il pénétra dans la vallée de Suze, pris Saint-Chaumont, se replia sur Exiles après avoir fait beaucoup de prisonniers. Il défendit le pont sur la Doire dans la contre-attaque autrichienne, à la tête des grenadiers de la 28e demi-brigade de ligne, fut blessé d’un coup de feu qui lui traversa la cuisse droite, employé à la 23e division militaire en Corse (1801-1805), officier de la Légion d’honneur, il fit la campagne d’Italie (1806), puis de Pologne (1807), colonel du 105e régiment de ligne (28 mars 1808), servit à la bataille d’Eckmühl (22 avril), deux fois blessé dans la campagne, plusieurs chevaux tués sous lui, commandant de la Légion d’honneur (23 avril), général de brigade (6 août 1811), il fit la campagne de Russie, division Patourneaux (1812), fut blessé d’une balle au genou droit, d’un coup de baïonnette à la jambe droite au combat de Borisov qui fit la destruction totale de la division, il fut fait prisonnier de guerre, rentra en France (30 juillet 1814), chevalier de Saint-Louis (26 octobre), commandant de la 15e division militaire, lieutenant-général nommé par Louis XVIII au moment de sa fuite (mars 1815), élu député à la chambre durant les Cent-Jours, commissaire de l’assemblée auprès de l’armée, mis en demi-solde avec le grade de général de brigade à la Seconde Restauration, remis en activité par la suite, commandant la 1ère subdivision de la 20e division militaire en 1820.

Louis-Marie Turreau de Garambouville, baron de Linières, né le 4 juillet 1756 à Évreux dans l’Eure, fils d’un procureur fiscal des Eaux et Forêts dans la région d’Évreux. Il s’enrôla dans l’armée royale et prit part à la guerre d’indépendance d’Amérique (1779-1783). Officier dans la garde nationale (1789), élu maire d’Aviron, commandant en chef de la garde nationale de Conches (avril 1792), adjudant-général dans la garde nationale d’Évreux (juillet), il s’enrôla dans au 3ème bataillon de l’Eure, élu lieutenant-colonel (16 septembre), 4ème de l’Eure selon l’historien des guerres de Vendée, Émile Gabory. Colonel (novembre), il servit aux armées du Nord et des Ardennes avec son bataillon, notamment au combat d’Arlon (9 juin 1793). Général de brigade (juin), il fut envoyé à l’armée des Côtes de la Rochelle (30 juillet). Il servit à la bataille de Doué (14 septembre), général de division (18 septembre), commandant en chef l’armée des Pyrénées-Orientales (8 octobre), il prit possession de son commandement (11 octobre), mais fut battu à l’attaque du camp du Boulou (15 octobre). Il quitta cette armée et rejoignit l’armée de l’Ouest (novembre), dont il fut nommé commandant en chef. Toutefois, il rejoignit cette armée seulement après la déroute de Savenay (23 décembre) et s’occupa surtout de mettre à l’écart les généraux Kléber et Marceau, dont il jalousait la gloire et les talents. Il prit réellement le commandement (26 décembre) et fut le déplorable inventeur, organisateur et commandant en chef des terribles colonnes dites infernales (1794). A ce titre, il fut l’un des bouchers de la Vendée, mais par le hasard des destinées ne fut que peu inquiété pour ses actes. Il fut toutefois suspendu de ses fonctions suite aux affreux massacres commis sous son commandement et aux dénonciations qui commençaient d’arriver à Paris. Suspendu (13 mai), nommé commandant de Belle-île puis destitué (septembre). Arrêté, il fut relâché (novembre), et acquitté (novembre 1795). Envoyé à l’armée de Sambre-et-Meuse (septembre 1797), il commanda les divisions Hardy et Olivier à l’armée de Mayence (janvier 1798), puis la 4ème division de cette armée. Commandant la division du Valais (juin), puis la 1ère division de l’armée d’Helvétie (août). Il commanda par intérim cette armée et celle du Danube à la place de Masséna (novembre et décembre). Envoyé à l’armée d’Italie, il en commanda l’aile gauche (mars 1800) et s’empara de Suse (22 mai). Il commanda ensuite les troupes employées à la construction de la route du Simplon, et fut envoyé à l’île d’Elbe (avril 1801). Grand Officier de la Légion d’honneur (1804), ambassadeur de France aux États-Unis, où il se fait remarquer pour sa complète nullité, mais où il se maintient tout de même (1804-1811), il retourna en France, baron de l’Empire (1812). Il fit la campagne de 1813 et commanda la 51ème division du 9ème corps d’Augereau (13 juillet). Commandant à Wurzbourg, il défendit la citadelle et capitula seulement le 4 mai 1814, mais il salua le retour des Bourbons à la Première Restauration. Contre toute attente, Louis XVIII, le fit chevalier de Saint-Louis et fut même désigné pour accompagner le duc d’Angoulême dans le voyage que le prince fit en Vendée… Il mourut à Conches dans l’Eure, le 10 décembre 1816.

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Article de Laurent Brayard