8ème bataillon de la Côte d’Or :
Date de formation : Selon Belhomme1, il fut formé le 23 juillet 1793, le 28 selon le Journal de l’an VII.
Formation :
Il s’agissait d’un bataillon de réquisition pour l’armée de Lyon, du représentant du Peuple Fouché. Une réunion des jeunes gens de la Section de l’Égalité se tînt dans la salle des Jacobins (3 juillet) : « à l’effet de former une force armée qui pourra être requise pour se transporter à Mâcon (réquisition du représentant Fouché)»2. L’annonce de la formation d’un d’un bataillon pour le siège de Lyon fut envoyée par le département (23 juillet), le bataillon devait avoir un effectif de 800 hommes, deux compagnies d’artilleurs, et se formait d’une réquisition de 50 hommes dans le district d’Arnay, 143 dans celui de Beaune, 52 dans celui de Châtillon, 321 dans celui de Dijon, 59 dans celui d’Is-sur-Tille, 104 dans celui de Saint-Jean-de-Losne, 171 dans celui de Semur, pour un total de 900 hommes dont 57 artilleurs, au sein des gardes nationaux. Le bataillon et les deux compagnies d’artilleurs mirent du temps à se former. Ainsi les documents suivants sont présents aux archives départementales de la Côte d’Or et évoquent cette situation3:
26 juillet : « extrait des registres de délibérations du conseil général de la commune de Dijon : le capitaine de la compagnie d’artilleurs prêts à marcher étant venu annoncer qu’ils n’étoient pas armés, qu’ils n’emportoient point de fusils, et que deslors il leur falloit suffisamment de pistolets, le conseil général […] demeuroit invité d’armer les canonniers des pistolets qu’elle s’est procuré pour les chasseurs »4.
27 juillet : la compagnie d’artilleurs de Dijon sera équipée de deux pièces de canon et d’un caisson de munitions (document du 28 juillet).
28 juillet : tableau de la compagnie des artilleurs de Dijon cantonnés à Beaune, capitaine Farcy, lieutenant Brissebard, sous-lieutenant Dubois, sergent-major Monnier, sergents Laurent et Mongeot, caporaux Monot, Champy, Borel et Magniez, plus 27 hommes ayant rejoint, 8 n’ayant pas rejoint et 8 artilleurs de Beaune, liste des artilleurs devant être fournie par Auxonne vide.
31 juillet : tirage au sort par la commune de Nolay des hommes à envoyer dans le bataillon, ils seront 12 : François Changarnier, François Bourot, Jean Berochenet, Claude Pigeon, Jean fils de Jean Lebault, Jean Dubury, Pierre Collot, Jean-Baptiste Falconnet, Jean Mûnier, Jean-Baptiste Lebault et Charles Boeuf.
1er août : « adresse du directoire du département de la Côte d’Or à celui de Saône-et-Loire : nous n’avons pu lever qu’un bataillon parce qu’il nous étoit recommandé de ménager l’agriculture, la seule ressource de notre département, nous l’avons levé dans les villes et les bourgs, l’agriculture n’a pas laissé que d’en souffrir beaucoup, il y a eu des réclamations sans nombre et nous ne vous dissimulons pas qu’une plus forte levée peserait sur les campagnes, y exciterait l’alarme et le mécontentement, par la raison qu’ayant fourni 12 bataillons des deux levées et un nombre considérable d’hommes dans la ligne, les bras manquent à la culture de la terre, vous voudrez bien vous contenter des 800 hommes que nous vous enverrons, c’est le plus grand effort que nous puissions faire »5.
5 août : arrivée confirmée de deux compagnies du 8e à Mâcon.
5 août : la commune d’Auxonne annonce que sur ses 36 canonniers inscrits sur les registres de la Garde Nationale, 12 sont déjà partis pour les armées de la République, 17 ont donné leurs démissions et sont entrés dans d’autres compagnies de la Garde Nationale, enfin parmi les 7 restants, presque tous sont devenus père de famille entre temps, et que les autres occupent des places dans l’administration.
14 août : lettre de la compagnie des artilleurs de Dijon, alors à Beaune, pour le siège de Lyon, plaintes que tous les artilleurs n’ont pas rejoints.
15 septembre : nomination de Tainturier au grade de chirurgien-major du bataillon, au quartier-général à Limonay près de Lyon.
10 octobre à Lyon : proclamation des représentants Couthon, Maignet et Sébastien Delaporte aux citoyens des départements réunis sous les murs de Lyon qui prononce la démobilisation des réquisitionnés pour le siège de Lyon.
15 octobre : « armée du Peuple, expédition de Lyon, 8e bataillon de la Côte d’or, route que prendra le bataillon pour rentrer dans ses foyers, départ le 16 octobre, étape le 18 à Tournus, le 19 à Chalons, le 20 à Beaune, le 21 à Dijon, il sera fourni audit bataillon 4 voitures à deux colliers pour porter les effets dudit bataillon et des chevaux de selle »6.
17 octobre 1793 : arrivée à Mâcon du 8e bataillon, un chef de bataillon, un adjudant-major, un quartier-maître trésorier, un chirurgien-major, un armurier, un adjudant sous-lieutenant, 9 capitaines, 9 lieutenants, 9 sous-lieutenants, 9 sergents-majors, 25 sergents, 9 caporaux fourriers, 46 caporaux, 452 fusiliers.
6 frimaire an II : réquisition des représentants du Peuple donnée à Besançon le 3 frimaire, pour envoyer à Besançon armés et habillés tous les hommes du 8e bataillon licencié et de les faire arriver en cette ville au plus vite.
27 brumaire an II : administration du département de la Côte d’or devant procéder au licenciement des hommes du 8e bataillon de la Côte d’Or n’entrant pas dans la réquisition (de la levée en masse), le bataillon a été assemblé dans la grande cour de la maison nationale où a été lu l’arrêté, les hommes hors réquisition ont été licenciés et leurs armes remises aux autorités.
La compagnie de canonniers forte au départ de 76 hommes, ne comptait plus que 22 hommes présents, qui n’ont rendu que 4 sabres, trois ceinturons, trois pistolets et une laisse.
Compagnie de grenadiers capitaine Potey, 68 hommes, 32 licenciés, 32 fusils rendus dont deux cassés, 3 baïonnettes manquantes, 21 sabres, 20 baudriers, 30 gibernes.
1ère compagnie, capitaine Personne, 54 hommes, 21 licenciés, 18 fusils avec baïonnettes, 18 gibernes, 2 sabres, 2 baudriers.
2e compagnie, capitaine Bernard, 72 hommes, 41 licenciés, 39 fusils dont 4 sans baïonnettes, deux sans chiens, un sans baguette, 37 gibernes, six sabres manquants avec leurs baudriers.
3e compagnie, capitaine Perille absent, 69 hommes, 45 licenciés, 33 fusils dont deux sans baïonnette, 30 gibernes, six sabres et baudriers manquants.
4e compagnie, 62 hommes, 20 licenciés, 16 fusils, baïonnettes et gibernes, 4 sabres et baudriers.
5e compagnie, capitaine Collin, 67 hommes, 39 licenciés, 40 fusils dont deux sans baïonnettes, trois sans baguettes, et un sans chien, 41 gibernes, 4 sabres et baudriers.
6e compagnie, capitaine Vallotte, 61 hommes, 30 licenciés, 26 fusils dont trois sans baïonnette, 23 gibernes, 6 sabres et baudriers.
7e compagnie, capitaine Bretin, 75 hommes, 29 licenciés, 22 fusils dont un sans baïonnette, un sans baguette, 22 gibernes, 6 sabres et baudriers.
8e compagnie, capitaine Boussey, 72 hommes, 33 licenciés, 34 fusils dont huit sans baïonnette, un sans chien, trois sans vieges de chien, un sans baguette, 33 gibernes, 8 sabres et 7 baudriers.
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
La 60ème demi-brigade de bataille fut formée le 30 juin 1795, à Colmar, selon Belhomme. Elle se composait du 2ème bataillon du 30ème régiment d’infanterie, du 8ème de la Côte d’Or et du 12ème de la formation d’Angers.
2ème formation :
La 60ème de bataille devint à l’armée des Alpes, la 12ème demi-brigade de ligne.
Registre du 8e bataillon de la Côte d’Or, 3 frimaire an II 7 :
Compagnie d’artilleurs hors de la 1ère réquisition, 54 hommes, dont 33 hommes mariés congédiés à Limonay,
Compagnie d’artilleurs dans la réquisition, capitaine Brissebarre, 22 hommes,
Compagnie de grenadiers, 32 hommes hors réquisition, 36 hommes de la réquisition,
1ère compagnie, 21 hommes hors réquisition, 33 de la réquisition, capitaine Jean-Baptiste Personne,
2e compagnie, lieutenant Claude Mouton, 41 hommes hors réquisition, 31 de la réquisition,
3e compagnie, capitaine Prille, lieutenant Maertise, sous-lieutenant Nantua, apparaît ensuite un lieutenant Martenot, 45 hommes hors réquisition, 24 de la réquisition,
4e compagnie, capitaine André-Pierre Masson, lieutenant Claude Barchemand, 20 hommes hors réquisition, 42 de la réquisition,
5e compagnie, Jean Delorme capitaine, Claude Groselier lieutenant, sous-lieutenant Claude Fleuriot, 39 hommes hors réquisition, 28 de la réquisition,
6e compagnie, capitaine Valotte, 34 hommes hors réquisition, 31 hommes de la réquisition,
7e compagnie, capitaine Pierre Bretin, lieutenant Bénigne Lagrange (17 ans), 29 hommes hors réquisition, 46 de la réquisition,
8e compagnie, capitaine Jean Boussey, Lieutenant Remoinenet, sous-lieutenant Joseph Roberel, 33 hommes hors réquisition, 39 hommes de la réquisition,
Liste des grenadiers du 8e bataillon de la Côte d’Or : « capitaine Potey, lieutenant François Laury, sous-lieutenant Argention et 34 hommes, Roy celui qui portait des chevrons a déserté avec son sabre et giberne et son équipement, Simonot natif de Savigny district de Beaune, a tombé au sort à Beaune et n’a point rendu son sabre et équipement et il est sensé déserteur, Fuserot natif d’Is-sur-Tille est tombé au sort à Is-sur-Tille n’a point remis son équipement et il travaille à l’amonitionerie et à ce que je crois qu’il est hors de la réquisition »8.
Article de Laurent Brayard
1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tomes 3 et 4.
2 Archives départementales de la Côte d’Or, série L, L 931.
3 Archives départementales de la Côte d’Or, série L, L 931.
4 Archives départementales de la Côte d’Or, série L, L 931.
5 Archives départementales de la Côte d’Or, série L, L 931.
6 Archives départementales de la Côte d’Or, série L, L 931.
7 Archives départementales de la Côte d’Or, série L, L 931.
8 Archives départementales de la Côte d’Or, série L, L 931.