1er bataillon des Ardennes

bataillon-de-volontaires-nationaux

1er bataillon des Ardennes :

 

Date de formation : Il fut formé le 14 août 1791[1], selon Belhomme, le 20 septembre[2].

Historique :

1791 :

Composé de 503 volontaires du district de Rocroi, il fut rassemblé au chef-lieu le 14 août 1791. Les hommes furent formés en compagnie et en bataillon le même jour sous la surveillance de M. Moreau commissaire du département, et passés en revue le 15 août, par le lieutenant-général Wittgenstein, avec le commissaire des guerres de la Monblainerie. Ils furent envoyés provisoirement dans leurs foyers, et réunis à nouveau le 20 septembre, à Rocroi, n’ayant pas pu être compléter à son complet. Il fut affecté à l’armée du Centre et envoyé à Thionville, où il fut armé et habillé. Il demeura dans cette place durant une année.

 1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Etain[3] ce qui s’avère probablement une fausse information puisqu’il se trouvait en réalité toujours à Thionville. Il fut investi dans la place par les Autrichiens en août, et subit le bombardement du 6 septembre. Il prit part à toutes les sorties jusqu’à la retraite du corps d’Hohenlohe. Il fut ensuite envoyé à Longwy, et fournit à l’armée de Moselle une troupe de 400 hommes qui servirent à l’avant-garde du général La Barolière durant l’expédition de Trèves. Il était à Longwy aux ordres du maréchal de camp de Signemont qui se plaignit de ses désertions nombreuses. Au 3 novembre, il ne comportait plus que 210 hommes et 152 démissionnaires en vertu de la loi.

1793 :

Il se trouvait toujours à Longwy en janvier. D’après le Journal Militaire de 1793, il aurait dû partir de cette place, le 18 janvier, pour se rendre en principe à Sedan[4]. Il resta en fait inactif dans Longwy durant six mois et forma une compagnie de canonniers le 16 février, capitaine Bertrand, lieutenant Neumann et sous-lieutenant Cherpin. Il reçut le 21 mai, un renfort de réquisitionnaires du district de Tours.

Il sortit de la place de Longwy le 7 juin, et participa à la bataille d’Arlon où il perdit une vingtaine d’hommes. Il rentra ensuite à Longwy au mois de juillet. Il fut envoyé au déblocus de Landau en novembre, et combattit lors des dures journées des 28, 29 et 30 novembre, où il perdit près de 300 hommes. Il battit ensuite en retraite sur les hauteurs de Deux-Ponts. Le 9 brumaire an II, il participa à l’expulsion des Prussiens de Deux-Ponts. Il marcha avec la division de droite de l’armée de Moselle sur Kaiserslautern. Les 8, 9 et 10 frimaire, il combattit à la bataille de Kaiserslautern.

1794 :

Il entra le 1er janvier dans Kaiserslautern, puis le 7 janvier à Kreuznach. Après la retraite, il prit ses quartiers d’hiver dans le pays de Deux-Ponts. Le 3 avril, il reçut un renfort de réquisitionnaires du district de Neufchâtel, et d’autres de Cosne (Nièvre ?) le 10 mai. Il fut passé en revue le 14 mai, à Sarrelouis, par le commissaire des guerres Micoult et l’Agent secondaire Deshayes. Il fut alors porté à son complet de 1 067 hommes. Sa compagnie de canonniers fit le service des pièces du 103ème régiment d’infanterie. Il entra en campagne et campa sur les hauteurs de Bliescastel faisant partie de l’avant-garde et marcha une fois encore sur Trèves. Il se distingua particulièrement à la Montagne de Pellingen, le 8 août[5], où il perdit une trentaine d’hommes. Il fut ensuite envoyé à l’armée de Rhin-et-Moselle et servit ensuite au siège de Mayence durant l’hiver 1794-1795.

1795 :

Pendant l’hiver il servit au siège de Mayence avant d’être amalgamé.

Embrigadement/Amalgame :

1ère formation :

La 201ème demi-brigade de bataille fut formée le 19 juin 1795, à Mayence, selon Belhomme. Louis Susanne[6] et le commandant Dumont[7] indiquent la date du 29 juin 1795. Elle se composait du 1er des Ardennes, du 1er de Paris et du 5ème de la Drôme.

2ème formation :

La 201ème de bataille devint la 106ème demi-brigade de ligne, le 12 février 1796, à Deux-Ponts[8].

 

État-major du bataillon lors de la revue du 15 août 1791[9] :

Lieutenant-colonel Jean-René Moreaux, de Rocroi âgé de 33 ans,

Lieutenant-colonel en Second Jacques Bidoit, de Maubert-Fontaine âgé de 57 ans,

Quartier-maître Trésorier Jean-Nicolas Macquart, de Maubert-Fontaine âgé de 60 ans,

Adjudant-major non connu,

Adjudant Sous-officier Jean-Joseph Romigniot, de Couvin âgé de 35 ans,

Chirurgien-major Hubert Le Clerc, de Revin âgé de 41 ans.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine Henry-Maximilien Mathys de Fumay âgé de 24 ans, lieutenant François-Désiré-Auguste Huart de Rocroi âgé de 22 ans, sous-lieutenant Louis-Jacques-Joseph Linoir de Paris âgé de 19 ans.

1ère compagnie : de Rumigny

Capitaine Robert Glin de Rumigny âgé de 20 ans, lieutenant François Tranchart de Marlemont âgé de 24 ans, sous-lieutenant Jean-Louis Beaudet de Blanchefosse âgé de 25 ans.

2ème compagnie : de Liart

Capitaine Jean-Baptiste Thoury de Liart âgé de 49 ans, lieutenant Jean-Nicolas Corneliez d’Aouste âgé de 21 ans, sous-lieutenant François Godart d’Aouste âgé de 28 ans.

3ème compagnie : de Rocroi

Capitaine Jean-Nicolas Savoye de Rocroi âgé de 31 ans, lieutenant Henry-Raulin Andry de Rocroi âgé de 35 ans, sous-lieutenant Mathieu Verrier de Rocroi âgé de 36 ans.

4ème compagnie : d’Auvillers

Capitaine Charles-Louis Jullien d’Estrebay âgé de 48 ans, lieutenant Jean-Louis Lafolie de Bourg-Fidèle âgé de 39 ans, sous-lieutenant Joseph Lefebvre des Mazures âgé de 24 ans.

5ème compagnie : de Maubert-Fontaine

Capitaine Jean-Baptiste-Louis Horbon de Rocroi âgé de 24 ans, lieutenant Jean-Louis Macquart de Maubert-Fontaine âgé de 30 ans, sous-lieutenant Jean-Louis Mennesier de Maubert-Fontaine âgé de 30 ans.

6ème compagnie : de Philipeville et Fumay

Capitaine Robert-Etienne Morigny de Cernion âgé de 35 ans, lieutenant Louis-Joseph D’Ambroise de Philipeville âgé de 29 ans, sous-lieutenant Constantin Benoit de Ferrière-la-Grande dans le département du Nord âgé de 20 ans.

7ème compagnie : de Signy-le-Petit

Capitaine Antoine-Nicolas Ducamp de Signyle-Petit âgé de 25 ans, lieutenant Jean-Joseph Denis de Signy-le-Petit âgé de 29 ans, sous-lieutenant Nicolas Thellinge de Signy-le-Petit âgé de 28 ans.

8ème compagnie : de Revin, Chooz et l’Echelle

Capitaine Pierre-Joseph Gillet de Revin âgé de 21 ans, lieutenant Martin Hosselet de Regniowez âgé de 43 ans, sous-lieutenant Antoine-Joseph Bertrand de Vireux-Wallerand âgé de 24 ans.

 

État des cadres au moment de l’Amalgame de 1795[10] :

Chef de bataillon Antoine-Nicolas Ducamp, capitaine de la 7ème compagnie en 1791,

Quartier-maître Trésorier Constantin Benoit, sous-lieutenant à la 6ème compagnie en 1791,

Adjudant-major François Godart, sous-lieutenant à la 2ème compagnie en 1791,

Adjudant sous-officier L. H. Piquart.

Compagnie de grenadiers : capitaine Jean-Louis Macquart (lieutenant à la 5ème compagnie en 1791), lieutenant Louis-Jacques-Joseph Linoir (sous-lieutenant de la compagnie en 1791), sous-lieutenant P. Petit.

1ère compagnie : capitaine Jean-Joseph Denis (lieutenant à la 7ème compagnie en 1791), lieutenant J. N. Dubois, sous-lieutenant P. Manceaux.

2ème compagnie : capitaine Jean-Baptiste Thoury (déjà à ce poste en 1791), lieutenant P. Achepille, sous-lieutenant J. Godart.

3ème compagnie : capitaine Jean-Nicolas Savoye (déjà à ce poste en 1791), lieutenance vacante, sous-lieutenant C. N. Savoye.

4ème compagnie : Jean-Louis Lafolie (lieutenant dans la compagnie en 1791), lieutenant J. J. Nanquette, sous-lieutenant J. L. Cathelin.

5ème compagnie : capitaine Jean-Baptiste-Louis Horbon (déjà à ce poste en 1791), lieutenant C. T. Mehaut, sous-lieutenant J. J. Bauduin.

6ème compagnie : capitaine Robert-Etienne Morigny (déjà à ce poste en 1791), lieutenant J. L. Blin, sous-lieutenance vacante.

7ème compagnie : capitaine Jean-Joseph Romigniot (adjudant sous-officier en 1791),  lieutenant J. F. Glin, sous-lieutenant C. Dufour.

8ème compagnie : J. J. Gillet (probablement le même à ce poste en 1791), lieutenant Jean-Louis Mennesier (sous-lieutenant à la 5ème compagnie en 1791), sous-lieutenant N. J. Billuart.

Portrait :

Pierre Henon né le 22 novembre 1772 aux Grandes Ayvelles dans le département des Ardennes, il s’enrôle au 1er bataillon des Ardennes. Capitaine-commandant le 25 juillet 1813, Légionnaire à la formation de la Légion d’Honneur. Fait les campagnes de 1793 à l’Armée des Ardennes, 1794 et 1795 à l’Armée du Nord, 1796 et 1797 à l’Armée de Sambre-et-Meuse, 1798 à l’Armée d’Angleterre, 1799 et 1800 à l’Armée d’Helvétie, 1801 à l’Armée du Rhin, 1807 et 1808 à l’Armée de l’Ouest, 1809 à l’Armée du Rhin, 1810 et 1811 à l’Armée d’Espagne, 1812 en Russie, 1813 en Saxe. Il sert aux batailles et sièges, de Maubeuge, Sortie de Cambrai, siège d’Ypres, batailles de Schaffhouse, Franfeld et Winthertour, passage de la Limath, prise de Zurich, bataille de Moëskirch, Friedberg, le 12 juin 1800, où il obtient une grenade d’or, passage du Danube le 19 juin 1800, à Blintheu, à la bataille de l’Inn, prise de Saltzbourg, bataille de Chiclana, prise de Medina Sidonia, siège de Cadix, bataille de Mohilow, de Smolensk, de Mojaïsk, de Krasnoé, passage de la Bérézina, de Lützen, Bautzen, Dresde. Bloqué dans cette ville en 1813, il est fait prisonnier et rentre en France le 1er juin 1814. Bloqué ensuite au fort de Joux en 1815. Il s’était illustré au passage du Lech où ayant passé le cours d’eau sur un arbre, il s’empara à l’aide de 5 camarades d’une pièce qui fut tournée de suite sur l’ennemi[11].

Article de Laurent B.

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[1] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 27.

[2] Belhomme, Histoire de l’Infanterie Française, Tome 3 et 4.

[3] Journal Militaire de 1792.

[4] Journal Militaire de 1793.

[5] 21 thermidor an II, appelée par certaines sources bataille de Dettingen.

[6] Louis Susane, Histoire de l’infanterie Française.

[7] Commandant Dumont, déjà cité, p. 27.

[8] Idem.

[9] Commandant Dumont, les bataillons de volontaires nationaux, p. 26.

[10] Idem, p. 27.

[11] Charles-Théodore Beauvais, Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des français, 1792-1815.