Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 4 août 17921. La date est confirmée par Dupré2 qui indique comme lieu de formation, le camp de Soissons.
Historique :
1792 :
Il quitta le camp de Soissons pour se rendre à Arras, moment où étaient licenciés les régiments suisses ce qui lui permit d’être complètement armé. Il fut envoyé à la garnison de Lille, la ville étant menacée par l’ennemi lors de l’invasion (septembre). Il entra dans la ville (2 octobre)3, au troisième jour du bombardement et resta pendant six jours sous le feu des canons ennemis. Le feu n’ayant pas détruit la ville, les Autrichiens bombardèrent cette dernière avec des barres de fer, des chaînes et des pierres, mais évacuèrent dès le 6 octobre les grosses pièces puis le reste des canons après le 8 octobre. Le siège terminé, le bataillon fut dirigé sur l’abbaye de Marquette et occupa trois postes avancés dans les semaines qui suivirent aux écluses de Deulemont, au Pont-Rouge et au Quesnoy. Les grenadiers du bataillon furent détachés à l’avant-garde du général Bérul4.
1793 :
En janvier, il était en garnison à Dunkerque5 faisant partie des troupes de l’armée du Nord. Mais Dupré6 signale par la suite son retour à Lille où il fait le service de la place. Il fut renforcé par une centaine de recrues de la levée des 300 000 hommes (avril). Parti de Lille, il occupa Blaton et fit plusieurs marches et contremarches (12 au 30 juin). Durant cette période, il supporta 15 combats contre l’ennemi entre Blaton et Werwick. Le bataillon traversa plusieurs fois la Lys pour surprendre l’ennemi protégeant les incursions de fourrageurs. Le 1er juillet, il partit occuper Bailleul et ses avant-postes. Le 25 août, il se porta sur Tourcoing et Lannoy et contribua à repousser les attaques ennemies. Le 10 septembre, il faisait partie des troupes qui attaquèrent Messine, ses tirailleurs rejetèrent dans la ville ceux de l’ennemi, puis les débusquèrent d’un cimetière où ils s’étaient retranchés. Le lieutenant Taxis fut blessé en s’emparant d’un canon. Dupré raconte :
« que parmi les prisonniers qui furent faits à l’ennemi, il se trouvait un grenadier hollandais d’une taille presque colossale, amené par un jeune volontaire de 14 ou 15 ans, qui lui avait fait mettre bas les armes, c’était l’époque des passions généreuses, il n’était pas rare de voir dans nos bataillons de volontaires, le père avec un, ou plusieurs de ses fils que l’amour de la Patrie avait réunis sous le même drapeau ».
Les 20 et 21 septembre, devant Werwick, le bataillon soutînt deux combats, le lieutenant Taxis toujours à la tête de ses tirailleurs détruisit un cheval de frise sous le feu de l’ennemi et prit seul deux hussards montés. Le 22 septembre, le bataillon s’illustra à l’assaut des retranchements d’Halluin, sous le feu du canon de Menin situé sur la rive opposée de la Lys. Il y eut de grandes pertes, mais les Hanovriens qui ne furent pas tués furent pris avant d’avoir pu repasser le pont de Menin. Ceux des volontaires dont les chapeaux étaient le plus délabrés se coiffèrent des bonnets d’oursins de l’ennemi. Le sergent-major Barbanchon, à la tête de 50 tirailleurs, traversa une de leurs colonnes, prit deux officiers et en tua un troisième qui refusait de se rendre. Le lieutenant Taxis avec 100 tirailleurs attaqua 1 500 Hanovriens qui furent faits prisonniers, surpris en fâcheuse position. Le bataillon passa la Lys à Menin le lendemain et arriva le 24 septembre sous Ypres. Il dut repousser une sortie de la garnison et fut rejeté sur sa ligne de départ.
Le 25 septembre, une contre-attaque menée de Courtrai contraignit les Français à abandonner Menin et dans la nuit du 26 au 27 septembre, le 14e des Fédérés repassa la Lys. Les grenadiers détachés depuis plus d’un an sous les ordres du général Bérul rejoignirent le bataillon au mois d’octobre à Blaton. Le 10 frimaire an 2, sous Werwick, le bataillon soutînt un combat inégal contre des forces très supérieures et perdit quelques hommes. Le 25 frimaire an 2, sous Comines, l’attaque d’une colonne ennemie fut repoussée, après un combat épique d’une journée, jusqu’au soir7.
1794 :
Le 19 avril, il faisait partie de la division du général Souham, armée du Nord du général Pichegru. Il comptait 849 hommes et d’après Desbrières et Belhomme, il avait été amalgamé auparavant dans la 29ème demi-brigade de bataille.
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
La 29ème demi-brigade de bataille fut formée à Blatton le 15 janvier 1794, selon Belhomme, le 14 janvier selon Louis Susane. Elle se composait du 1er bataillon du 15ème régiment d’infanterie, du 4ème de la Sarthe, du 14ème des Fédérés.
2ème formation :
La 29ème de bataille devint à l’armée de l’Intérieur, la 14ème demi-brigade de ligne, le 5 mars 1796.
1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France.
2 Dupré, Les fastes du 14e régiment d’infanterie de ligne.
3 Fort d’un effectif de 450 hommes.
4 Dupré, Les fastes du 14e régiment d’infanterie de ligne, p. 79.
5 Journal Militaire de 1793.
6 Dupré, Les fastes du 14e régiment d’infanterie de ligne, p. 79.
7 Dupré, Les fastes du 14e régiment d’infanterie de ligne, p. 81.