1er bataillon de l’Ardèche

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1er bataillon de l’Ardèche :

Date de formation : 1er juillet 1792.

Historique :

 

1792 :

Le bataillon comptait seulement 723 hommes, il n’était pas au complet (800 hommes) et partit le 28 juillet, pour Montpellier. Il partit ensuite pour Briançon, probablement dans les rangs de l’armée des Alpes.

1793 :

Le 1er et le 2ème bataillon de l’Ardèche furent ensuite dirigés vers le siège de Lyon, en septembre. Le 11 décembre, il était à l’armée qui assiégea la ville de Toulon, aile droite. Il se composait de 482 soldats et de 19 officiers.

Le représentant du peuple Boisset écrivait le 17 décembre :

« Considérant les services distingués que le brave et généreux Massol à rendus à la chose publique, à la Liberté et à l’Egalité sont d’une importance à mériter la reconnaissance nationale, puisque depuis cinq ans, époque de la Révolution, il a abandonné absolument ses affaires, sa femme et ses enfants pour se livrer tout entier  la défense de la République, que dans les différentes fonctions administratives ou militaires auxquelles les suffrages du peuple l’ont élevé, il s’y est conduit d’une manière à mériter tous les éloges des vrais Sans-culottes que c’est le même Massol chef du brave 1er bataillon de l’Ardèche qui, nommé commissaire avec plein pouvoir par un conseil de guerre de l’armée, fit approvisionner dans huit jours les places importantes de Briançon et de Mont-Lion, de tous les comestibles qu’une ville déclarée en état de siège doit avoir pour une garnison de 6 000 hommes, et que la malveillance et la perfidie des agents des administrations civiles et militaires avaient laissé dans un état déplorable de dénuement que ce fut pour le zèle et l’énergie qu’il mit dans sa commission, qu’il déjoua les projets criminels des tyrans coalisés qui comptaient s’emparer de ces places, qui par leur localité sont les boulevards de tous les départements méridionaux, que les certificats des représentants du Peuple près de l’armée des Alpes, ceux du général en chef, et des généraux de brigades Vaubois et Valette que ledit Massol nous a représentés, attestent de la manière la plus honorable, la bonne conduite et l’énergie d’un brave républicain pendant le siège de Lyon, que c’est Massol à la tête de son bataillon et sous les ordres du général Valette, qui rendit à la République la ville de Montbrison, prise et subjuguée par une colonne de contre-révolutionnaires lyonnais, et que ce même bataillon tailla en pièces une partie de cette colonne au bourg de Chazelles, et lui enleva 14 voitures chargées de comestibles, tous ses bagages et ses canons, que c’est Massol et son bataillon, qui dans la journée du 29 septembre enleva aux rebelles la redoute et les postes des vignes sur Oulains, qu’après avoir pris la fameuse redoute du Pont de Perrache et huit pièces de canons en batterie, Massol franchît l’allée qui conduit à la ville, à travers une grêle de balles pour rallier 60 hommes de son bataillon  que la fureur emportait après les révoltés et qui couraient à une mort certaine, en voulant pénétrer dans ladite ville, et se mettre en bataille sur Belle-cour ; que c’est là où Massol fut fait quelques moments prisonnier, et que se débattant intrépidement avec les révoltés, il parvint par le secours de deux hussards à se débarrasser des mains de ces scélérats, que c’est Massol qui après avoir échappé et gagné la redoute, se mit à la tête des troupes qui étaient sous ses ordres et extermina trois escadrons de cavalerie soutenus de 2 000 hommes de l’infanterie des révoltés. Ce qui a fait surnommer cette action décisive, « la fameuse journée de Perrache » et mille autres traits qui attestent de la courageuse intrépidité de ce brave défenseur de la Patrie […] que le brave et généreux Honoré-Auguste Massol adjudant-général chef de brigade, président du tribunal établi à Ville-Affranchie par décret de la Convention Nationale et ci-devant chef du 1er bataillon de l’Ardèche, sa femme et ses enfants jouiront librement tranquillement et en toute propriété du domaine et des fonds y attenants, situés dans la plaine de Montélimar au confluent du Rhône et de la rivière Roubion, comme eux et leurs ayeux on ont toujours joui, sans sous prétexte que ces fonds ont jadis émané du régime féodal, ils puissent être regardés comme biens communaux et sujets au partage, en faisant quat à ce, exception honorable se le cas était tel en faveur du républicain Massol de sa femme et de ses enfants […] Ville-Affranchie le 22 brumaire, l’An II de la République, signé Boisset et Rosière »[1].

 

La citation de Boisset, nous apprend donc le rôle important du bataillon durant le siège de Lyon, notamment lors de la prise de Montbrison puis dans l’attaque finale qui permit la prise de Lyon et l’écrasement des insurgés lyonnais.

1794 :

Henri Vaschalde cite encore une action d’éclat d’un volontaire du bataillon relevé dans un procès-verbal de la Société Populaire des Jacobins Maratistes de la commune de Bourg-sur-Rhône[2], le 6 juillet 1794 :

« A la prise du col de Tend, le 8 mai 1794, un jeune homme d’Antraygues nommé Aymard, grenadier au 1er bataillon de l’Ardèche, compagnie du capitaine Lejeune, ayant les deux jambes, os et tout percé d’une balle, un de ses camarades lui offrait ses secours pour le porter à l’ambulance : « citoyen, répondit-il d’un ton ferme, cela n’est rien, marche à l’ennemi, ce n’est pas le moment de me secourir, si après l’affaire tu veux venir, tu me rendras service, mais je ne le souffriray pas dans ce moment, un autre ayant voulu l’ôter de dessus la neige pour le mettre sur le gazon, il lui dit « tu es un lâche, tu me rends ce service que pour te soustraire aux feux de l’ennemi ».

Cet épisode montre le bataillon toujours à l’armée des Alpes en 1794 et probablement en 1795 également.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

Les choses ne sont pas claires quant à ce que raconte Henri Vaschalde, il semble que le bataillon fut amalgamé dans la 70ème demi-brigade d’infanterie de bataille et composa le 3ème bataillon de cette unité. Les grenadiers formèrent le 1er bataillon de la demi-brigade de l’Ardèche, amalgame réalisé à une date inconnue. Mais Belhomme et Susane viennent en renfort : la 70ème demi-brigade de bataille fut formée le 21 mars 1795, à Uttel[3], le 18 mars 1794 selon Susanne. Elle se composait du 2ème bataillon du 35ème régiment d’infanterie, du 1er bataillon des Landes et du 1er de l’Ardèche.

2ème formation :

La 70ème de bataille devint à l’armée d’Italie, la 75ème demi-brigade de ligne en seconde formation.

État-major :

Rassemblé au chef-lieu du département à Privas, le bataillon fut formé le 1er juillet 1792, et procéda à l’élection de ses officiers[4] :

Honoré-Louis-Auguste Massol Lieutenant-colonel 1er bataillon de l’Ardèche
Reymond-Pittou Bressan Lieutenant-colonel en second Etat-major
François Lavalette Quartier-maître Idem
François-Clet Lejeune[5] Capitaine Compagnie des grenadiers
Alexandre Rivière Lieutenant Idem
Xavier Garilhe Sous-lieutenant Idem
Alexis Ribail Capitaine 1ère compagnie
Louis Bresson Lieutenant Idem
François Masneuf Sous-lieutenant idem
Alexis-Philippe Masclary Capitaine 2ème compagnie
Antoine Gatien Lieutenant Idem
Jean-Baptiste-Simon Guilhot Sous-lieutenant idem
Jean-André Chabalier Capitaine 3ème compagnie
Alexis Pertus Lieutenant Idem
François-Amand Blachère Sous-lieutenant Idem
Pierre-Marcelin Mazet Capitaine 4ème compagnie
Dominique Faure Lieutenant Idem
Louis-Alexis Laville Sous-lieutenant Idem
Jean-Christophe Dussargues Capitaine 5ème compagnie
Jean Maurin Lieutenant Idem
François Perbost Sous-lieutenant Idem
Paul Breton Capitaine 6ème compagnie
Pierre-Louis Marifaux Lieutenant Idem
Louis-François Siblerat Sous-lieutenant Idem
Bruno Lacombe Capitaine 7ème compagnie
Pierre Pinet Lieutenant Idem
Pierre-Paul Cros Sous-lieutenant Idem
Louis Deysac Capitaine 8ème compagnie
Antoine Dupré Lieutenant Idem
Joseph Peschier Sous-lieutenant Idem

Article de Laurent B.

sehri

[1] Henry Vaschalde, Les volontaires de l’Ardèche 1792-1793, 1896, p. 90 et 91.

[2] Bourg Saint-Andéol.

[3] Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tome 3 et 4.

[4] Henry Vaschalde, Les volontaires de l’Ardèche, 1792-1793, p. 87.

[5] Futur général, né à Villeneuve-de-Berg, taille de 5 pieds, 10 pouces et une ligne, un géant pour l’époque !