Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 10 août 17921.
Historique :
1792 :
Le général Moreton commandant l’armée par intérim, écrivit de Valenciennes (25 septembre) :
« Les 6e et 16e bataillons de fédérés qui étaient destinés pour la garnison de Lille, n’étant armés qu’à moitié, ont reçu l’ordre de se jeter dans Béthune, pour ne pas les compromettre sur la route de Lens à Lille. Quand ces corps seront disciplinés et complètement armés, ils remplaceront avec avantage, des les places, les troupes plus exercées qu’on emploiera à aller en avant. La masse d’hommes est excellente, mais les officiers et sous-officiers de volontaires ne sont pas en général assez forts pour en faire un tout homogène et bien dans la main. Le courage et le patriotisme ne manquent point, mais la discipline et l’obéissance, sans lesquelles on ne peut obtenir de succès »2.
Le bataillon se trouvait dans la colonne du général La Marlière qui vint renforcer la garnison de Lille assiégée (armée du Nord), il était fort de 480 hommes (2 octobre)3.
1793 :
En janvier, il était en garnison à Haubourdin près de Lille4. Il faisait toujours partie des troupes de l’armée du Nord. Le 1er août, il fut fait prisonnier lors de la reddition de la place de Condé.
1796 :
Il rentra de captivité au mois de mars 1796, et se reforma à Provins.
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
Néant.
2ème formation :
D’après Belhomme, la 7ème demi-brigade de ligne fut formée le 20 juillet 1796, au camp de Grenelle, avec la 128ème demi-brigade de bataille, le 2ème bataillon du 49ème régiment d’infanterie, le 1er bataillon du 83ème régiment d’infanterie, le 3ème bis bataillon et le 7ème bis bataillon de Paris, le 7ème bataillon de l’Yonne et le 16ème bataillon des Fédérés.
Hennet donne des précisions complémentaires :
Le 22 août 1796, au camp de Grenelle, armée de l’Intérieur, il fut procédé à la formation de la 11ème demi-brigade provisoire, qui prit bientôt le numéro 7. Elle fut composée, de la 128ème demi-brigade de bataille, du 2ème bataillon du 49ème régiment d’infanterie, du 1er bataillon du 83ème régiment d’infanterie, du 7ème bataillon de l’Yonne, du 16ème bataillon des Fédérés, du 3ème bataillon de Paris, du 7ème bis bataillon de Paris5.
Document : informations transmises par Sylvain Cid à propos d’un de ses ancêtres :
« Je suis archiviste, passionné de généalogie (cela arrive !) et je m’intéresse à un ancêtre engagé dans le 16e bataillon de Fédérés nationaux formé le 10 août 1792. Je me permets de livrer à votre sagacité, si vous en avez le temps, un petit rapport de ma recherche sur son dossier de pension au SHD (GR/2Yf 2576) » :
Il s’appelle Jean-Nicolas Gilbert, il vient d’avoir 19 ans et vit à Paris, à Saint-Germain-des-Prés, rue Guisarde. Il est d’extraction très modeste, de plus mineur, je suppose donc qu’il a profité du décret de l’Assemblée législative du 30 juillet qui admet les citoyens passifs dans la garde nationale pour y entrer.
Son dossier de pension reste silencieux sur sa période de service jusqu’au moment où il est fait prisonnier. La copie non datée d’un certificat de son bataillon (sans doute peu de temps avant l’amalgame), après avoir certifié son comportement exemplaire, indique qu’il a été « fait prisonnier lors de la reddition de la place du Quesnoy », ce qui nuance un peu votre information selon laquelle le 16e bataillon a été fait prisonnier à Condé-sur-Escaut. On y ajoute que « la rigueur de la saison, et la longueur de la route qu’il a faite étant au pouvoir de l’ennemi, lui ont occasionné d’avoir les pieds gelés, incommodité qui a déterminé le ministre de la Guerre à lui accorder sa retraite ».
On trouve une information sur son retour en France dans un formulaire de demande de documents daté de 1862 (lorsqu’une de ses filles demande un état de service de son père pour appuyer sa candidature à une place à la Halle Centrale de Paris) : « Parti de Hongrie pour rentrer en France 1795 [sic] il a été échangé en juin 1795 contre madame première [bien sûr pas tout seul ! en échange avec Madame Royale je suppose, remise à l’Autriche le 19 décembre 1795] et pensionné du gouvernement pour avoir eu les pieds gelés. A les dix doigts coupés arrivé au camp de Grenelle à Paris le 27 août lors de sa pension ». Je suppose qu’il ne revient réellement en France qu’en 1796. En mai 1796 en effet, il bénéficie d’une permission de deux décades que le ministère de la Guerre accorde aux prisonniers de guerre de retour de captivité (lettre du Ministère de la Guerre datée du 2 floréal an 4).
Sa fin de service est datée du 29 thermidor an 4 (16 août 1796). On a par ailleurs la surprise de la voir se marier la veille de cette date, 15 août 1796, à un oratoire réfractaire de la paroisse Saint-Sulpice ! Il ne se marie civilement que plus d’un an après, le 6 avril 1798. Il est « établi en subsistance » le 19 thermidor an 6 (6 août 1798), avec une pension de 486,67 francs, puis « retraité » le 19 frimaire an 9 (10 décembre 1800), avec une solde de retraite de 217,50 francs à cause de son infirmité.
Article de Laurent Brayard, et notes de Sylvain Cid
1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie Française.
2 Camille Rousset, Les volontaires, 1791-1794, page 88.
3 Eugène Cruyplants, La Belgique sous la domination française (1792-1815), 1912, p. 283.
4 Journal Militaire de 1793.
5 Chassin et Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution, p. 295.