2e bataillon du Finistère

2ème bataillon du Finistère :

bataillon-de-volontaires-nationaux

Date de formation : Il fut formé selon Belhomme, le 23 septembre 17911. Cependant Jean Guerniou indique la date du 24 octobre 17912.

Formation :

Il fut formé avec 566 volontaires de différents districts, qui furent rassemblés à Brest et formés en compagnies par tirage au sort (24 octobre 1791). Il fut passé en revue n’ayant aucun habillement et un faible armement de seulement 143 fusils, revue faite par le maréchal de camp La Bourdonnaye-Boishullin, et le commissaire des guerres Buhot.

Historique :

1791 :

Il se mit en marche pour Quimper où il s’installa pour prendre ses quartiers d’hiver, s’organiser, s’habiller, s’entraîner et s’armer.

1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Morlaix3. Cependant, il semble être resté à Quimper jusqu’en mars4. Il revint ensuite à Brest, divisé en plusieurs détachements éparpillés qui compliquèrent son instruction et sa cohésion. Il demande par deux fois, par des adresses au Roi, l’autorisation de s’embarquer sur la flotte (16 et 27 avril). Il quitta Brest pour rejoindre l’armée du Nord (septembre), passant à Alençon (10 octobre), Saint-Germain (21 octobre), Amiens (25 octobre), Hesdin (28 octobre), puis Saint-Omer (30 octobre), et de là dirigé sur Lille. Il passa ensuite à l’armée de Belgique et participa au siège de la citadelle d’Anvers (24-28 novembre), puis prit ses cantonnements d’hiver (26 décembre), à Crémi et Borsem, fort de 537 hommes.

1793 :.

Le 1er janvier, il se trouvait à Lille servant toujours dans les rangs de l’armée du Nord5. Il cantonna ensuite à Bingen (12 février), rudement affecté par les pénuries et les départs des volontaires ne souhaitant plus servir6. Il servit à la défense du pont de Wlodroff, sur la Roër, puis il fit retraite après la défaite de Neerwinden (18 mars), se repliant au camp de la Madeleine à Lille, ville où se trouvait son dépôt (avril). Il servit à la prise de Roncq (mai), et fournit une compagnie de renfort pour la Vendée (12 mai) qui fut envoyé à Orléans où elle entra dans le 2e bataillon de la formation dite d’Orléans7. Il campa à Linselles, fort de 433 hommes (1er juin), sur la Lys (juillet), rentra au camp de la Madeleine puis participa à la reprise de Blaton (17 août), à Commines (23 août), à l’attaque d’Ypres (septembre), au combat de Wervick et à l’affaire malheureuse de Marchiennes (23 et 28 octobre). Il prit ensuite ses quartiers d’hiver au camp d’Arleux (décembre).

1794 :

Il cantonnait à Arleux (1er janvier), fort de seulement 300 hommes, puis à Stéguiers (11 janvier), et à Douai (février), puis passa à l’armée des Ardennes. Il fut renforcé de 120 réquisitionnaires de la levée des 300 000 hommes de Domfront dans le département de l’Orne (8 mars), puis 324 de Rozoy probablement dans l’Aisne (20 mars)8. Il prit part à la prise des hauteurs de Bossut, division Charbonnier (26 avril), puis de Beaumont (27 avril), de Thuin (10 mai) et cantonnan devant Fontaine-l’Evêque. Il participa aussi aux tentatives de passage en force de la Sambre (23-29 mai), puis à l’attaque de Binche. Il fut versé dans l’armée de Sambre et Meuse (3 juin), servant au siège de Charleroi, cantonnant sur les hauteurs d’Insemont, fort de 815 hommes, division Mayer, il passa à Charlemont (3 juillet), où il resta jusqu’à la fin de l’année.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

La 9ème demi-brigade de bataille fut formée le 21 décembre 1794, selon Belhomme9, Susane10, le commandant Dumont11 et Jean Guerniou12. Elle se composait du 1er bataillon du 5ème régiment d’infanterie, du 3ème du Nord et du 2ème du Finistère.

2ème formation :

La 9ème de bataille devint la 105ème demi-brigade de ligne, le 5 mars 1796. Jean Guerniou tout comme le commandant Dumont indiquent la date du 19 février 179613.

État des cadres au moment de la formation (revue du 24 octobre 1791)14

État-major :

Lieutenant-colonel Jean-Pierre-Dominique Mezangeau, de Bollène, dans le Comtat-Venaissin, 64 ans, chevalier de Saint-Louis,

Lieutenant-colonel en second François-Marie-Théophie Leloutre, de Châteaulin, 36 ans,

Quartier-maître trésorier Julien-Joseph Guyet dit Le Guyet, de Vannes dans le Morbihan, 20 ans,

Adjudant-major Charles Bichat, de Giffaumont dans la Marne, 53 ans,

Adjudant sous-officier Jacques-Mathurin Lafosse, de Lisieux, 24 ans,

Chirurgien-major Antoine Legoff, de Brest.

Compagnie de grenadiers : capitaine Jacques Le Baron, de Brest, 31 ans, lieutenant Jean-Pierre Jacou, sous-lieutenant Yves-Simon Le Guen.

1ère compagnie : capitaine Félix-Marie Porquier, lieutenant Yves-Marie-Joseph Le Gléau, de Brest, sous-lieutenant Pierre-Marie Sabot.

2e compagnie : capitaine Paul-Simon Rouget, lieutenant Nicolas-Marie Pothier, de Quimperlé, 46 ans, sous-lieutenant Jacques Guérard, d’Orbec, 44 ans.

3e compagnie : capitaine François-Olivier Moreau cadet, de Locronan, 25 ans, lieutenant Claude Antoine, de Brest, 22 ans, sous-lieutenant Joseph-Marie-Olivier de Bizieu, de Roscoff, 21 ans.

4e compagnie : capitaine Louis-François Laugée, de Saint-Pol-de-Léon, 36 ans, lieutenant Charles-Marie Deleissègues, du Faou, 24 ans, sous-lieutenant Jean-René Deforges.

5e compagnie : capitaine Joseph-Mathurin Chanteau, de La Souterraine dans la Creuse, lieutenant François Le Dru, sous-lieutenant Jean-François Le Golias, de Châteaulin, 22 ans.

6e compagnie : Marie-Maurice Girard, de Quimper, 26 ans, lieutenant Guillaume Lohou, sous-lieutenant Pierre-Jean-François-Nicolas Quertemps, de Brest, 22 ans.

7e compagnie : capitaine Sébastien Moreau aîné, de Locronan, 28 ans, lieutenant Jean-François-Guillaume Lafage, du Cantal, 47 ans, sous-lieutenant Pierre-Marie-Louis Lohéac.

8e compagnie : capitaine François Le Cuiffe, lieutenant Joseph-Félicité-Nicolas Lefranc, de Quimper, 26 ans, sous-lieutenant François-Mathurin Launay, de Brest, 37 ans.

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État des cadres au moment de l’amalgame15

État-major : chef de brigade François-Marie-Théophile Leloutre (lieutenant-colonel en second en 1791), quartier-maître trésorier A. M. Yven, adjudant-major Jacques Guérard (sous-lieutenant à la 2e compagnie en 1791), chirurgien-major J. Cuvellier, adjudant sous-officier P. C. Romulus.

Compagnie de grenadiers : capitaine A. J. Drumel, lieutenant P. Dubuisson, sous-lieutenant A. Cunis.

1ère compagnie : capitaine vacant, lieutenant Yves-Marie-Joseph Legléau (déjà à ce grade en 1791), sous-lieutenant B. Perrin.

2e compagnie : capitaine A. M. Henon, lieutenant P. Bernard, sous-lieutenant J. Lehir.

3e compagnie : capitaine François-Olivier Moreau, lieutenant claude Antoine (ces deux hommes déjà à ce grade dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant J. F. Vanier.

4e compagnie : capitaine Louis-François Laugée, lieutenant Charles-Marie Deleissègues (ces deux hommes à ce grade dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant P. L. Campagne.

5e compagnie : capitaine Joseph-Mathurin Chanteau (déjà à ce grade en 1791), lieutenant Julien-Joseph Le Guyet (quartier-maître trésorier au bataillon en 1791), sous-lieutenant Jean-François Le Golias (déjà à ce grade en 1791).

6e compagnie : capitaine Marie-Maurice Girard (déjà à ce grade dans la compagnie en 1791), lieutenant Pierre-Jean-François-Nicolas Quertemps (sous-lieutenant dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant P. M. Duthoya.

7e compagnie : capitaine Sébastien Moreau, lieutenant Jean-François-Guillaume Lafage (ces deux hommes à ce grade dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant L. S. Lemeur.

8e compagnie : capitaine Lafosse, lieutenant Jean-Félicité-Nicolas Lefranc (déjà à ce grade dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant François-Mathurin Launay (déjà à ce grade dans la compagnie en 1791).

Portrait :

Mezangeau, lieutenant-colonel à la formation du bataillon (24 octobre 1791).

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Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie de France, tomes 4 et 5.

2 Jean Guerniou, Historique des bataillons de volontaires des côtes du Nord et du Finistère pendant la Révolution, 1791-1798, p. 16.

3 Journal Militaire de 1792.

4 Jean Guerniou, Historique des bataillons de volontaires des côtes du Nord et du Finistère pendant la Révolution, 1791-1798, p. 16.

5 Journal Militaire de 1793.

6 Selon la loi, les volontaires s’étaient engagés pour une seule campagne, de nombreux départs eurent lieu dans l’inaction de l’hiver 1792-1793. De plus, après les victoires françaises dont celle de Jemappes, le territoire nationale ne semblait pas du tout menacé, bien au contraire l’armée française menaçait les Provinces-Unies qu’elle commença d’envahir (février 1793).

7 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 105.

8 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 105.

9 Belhomme, Histoire de l’infanterie de France, tomes 4 et 5.

10 Louis Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française.

11 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 105.

12 Jean Guerniou, Historique des bataillons de volontaires des côtes du Nord et du Finistère pendant la Révolution, 1791-1798, p. 17.

13 Jean Guerniou, Historique des bataillons de volontaires des côtes du Nord et du Finistère pendant la Révolution, 1791-1798, p. 17.

14 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 104.

15 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 105.