4e bataillon de la Dordogne

bataillon-de-volontaires-nationaux

4ème bataillon de la Dordogne dit bataillon de la République :

Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 12 octobre 17921.

Historique :

1793 :

En janvier, il se trouvait à Paris. Il en partit dès le 20 février pour rejoindre le Havre2.

1795 :

Un peu moins de quatre mois avant la prise de Charette, les Vengeurs participèrent à la dernière « victoire » du Roi de la Vendée. Début décembre, le bataillon du Vengeur (475 hommes) faisait partie de la colonne de l’adjudant général François Watrin ; colonne où l’on comptait aussi la 107ème demi-brigade, les chasseurs de Cassel, le 4ème bataillon de la Dordogne, le 14ème bataillon d’Orléans et une poignée de cavaliers. Le 5 décembre, trois jours après avoir reçu de nouvelles instructions lui ordonnant de poursuivre Charette, Watrin subissait un échec aux Quatre-Chemins. Le jour même, il écrivait à Hoche son rapport sur la malheureuse affaire :

« Je vous écris les larmes aux yeux, de voir que des soldats, dans la bravoure desquels j’avais tant de confiance, se sont laissés surprendre et dérouter pour un moment par les brigands. Ce soir, sur les trois heures, la 107e demi-brigade fut vigoureusement attaquée par les rebelles, qui l’ont cernée de toutes parts, en sortant des bois qui environnent le château de l’Oie. Il ne restait qu’environ 800 hommes qui, saisis d’une terreur panique, ont pris la fuite à toutes jambes et n’ont pas voulu se rallier à la voix de leurs chefs. Les brigands les ont chargés jusqu’à la moitié de la route des Quatre-Chemins à Saint-Fulgent, et en ont tué ou blessé environ une cinquantaine. Au bruit de la fusillade, j’ai de suite envoyé deux compagnies de grenadiers, et, un moment après, un chasseur d’ordonnance est venu me dire que la troupe se déroutait. J’ai marché sur-le-champ, avec les bataillons le Vengeur et de la Dordogne. A notre aspect, les brigands ont pris la déroute et nous nous sommes emparés de la position du château de l’Oie. Il est malheureux que la nuit soit venue sitôt ; nous les eussions poursuivis plus avant et aurions repris notre revanche. Toutes les baraques ont été brûlées, la majeure partie des sacs pris ainsi que deux drapeaux, restés dans l’église.

Qu’il est dur mon général d’avoir à vous annoncer de pareilles nouvelles. Le commandant de la demi-brigade et le chef de bataillon ont fait leur devoir en bon militaire, mais le soldat, lâche, n’a pas obéi à leurs ordres. Il faudrait dans cet endroit au moins 30 hommes de cavalerie, car les brigands en avaient beaucoup, parmi lesquels on a très bien distingué des panaches, des ceintures et de beaux habits rouges. Je saurai, dans peu, quels étaient ces brillants cavaliers. Je suis ici sans chirurgien. J’ai 29 blessés que j’enverrai demain à Montaigu. Demain, à la pointe du jour, j’irai avec quatre compagnies, revoir la 107e, pour l’encourager, et je fouillerai les bois en m’en revenant. Je ne puis concevoir comment cette demi-brigade, qui s’est si bien distingué au Nord, se laisse battre et épouvanter par des brigands. C’est le sort des troupes venues des armées extérieures. Ils m’ont bien promis de venger leurs camarades. J’ai le cœur navré de douleur, mais je ne suis pas découragé. »

1796 :

Le 21 mai, le citoyen Gros, commandant le 4e bataillon de la Dordogne se trouvant à Saint-Jean-de-Monts, rend compte à Gauchais, commandant provisoire de l’arrondissement de Challans :

« Les patrouilles se font avec exactitude, les appels ont lieu strictement. Aucune plainte n’est parvenue. Il paraît même que les habitants se portent volontiers à bien des douceurs pour la troupe »3.

Le 30 juillet, il écrit encore :

« J’ai fait occuper par la 6e compagnie quelques métairies. Les volontaires y sont logés deux par deux et leur intérêt l’exige. Comment voudriez-vous que le soldat vive, étant réuni, en cas qu’il se trouverait des casernes ? Depuis plus de quatre mois, nous n’avons pas reçu un sol d’appointements »4.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

Néant.

2e formation :

Il fut versé dans les rangs de la 28e demi-brigade légère de seconde formation5.

Article de Laurent Brayard

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1 Journal Militaire de 1792.

2 Journal Militaire de 1793.

3 Petigny, Un bataillon de volontaires du Maine et Loire, le 3e du Maine et Loire, 1908, p. 91.

4 Petigny, Un bataillon de volontaires du Maine et Loire, le 3e du Maine et Loire, 1908, p. 186.

5 Champeaux, État militaire de la République française en l’an douze, p. 152.