2ème bataillon de l’Ardèche :
Date de formation : 1er juillet 1792.
Historique :
1792 :
A sa formation le bataillon était loin d’être au complet, il n’était composé que de 608 hommes. Il fut armé par le département et dirigé vers Joyeuse où il rejoignit 400 hommes du 38ème régiment d’infanterie de ligne commandés par le lieutenant-colonel Aubry. Il marcha alors sur le camp de Jalès, pour tenter de débloquer le château de Banne, bloqué par « l’armée » du comte de Saillans. Le 11 juillet, le lieutenant-colonel Murol prit possession du château où il découvrit 1 200 rations de pain, d’autres provisions et 20 grandes cuves d’eau. A propos de cet événement, Henri Vaschalde cite un document évoquant la conspiration de Saillans[1] et une description du château qui fut réduit en cendres peu de temps après :
« Il paraissait à peu près certain qu’on ne pouvait emporter ce poste qu’en coupant les vivres à la garnison ou en le bombardant, et le général avait donné l’ordre pour faire venir des mortiers. Il était à la vérité possible de battre le château de Banne avec des canons établis sur un plateau vis-à-vis : mais la difficulté consistait à se rendre maître du plateau que commande le château même. On ne pouvait y arriver que par les derrières et en prenant une route coupée de torrents et de ravins, extrêmement peu propre au transport de l’artillerie. On a dit à l’Assemblée Nationale que ce château était une bicoque, et ceux qui ont ainsi parlé ont assuré qu’ils l’avaient vu, le fait est qu’il y a peu de postes en France que la nature ait mieux fortifiés, le fait est que si les rebelles avaient eu suffisamment de vivres et quelques pièces de canon, ils auraient avec 500 hommes résisté une année entière, Banne est sur un roc taillé pic, élevé sur d’autres rochers taillés de la même manière, il est détaché d’une montagne qui à la vérité le domine, mais qui est tellement escarpée qu’on ne peut espérer d’y gravir. Le plateau dont on a parlé et sur lequel est bâtie l’église, se présente à peu de distance, mais on en peut y arriver qu’en venant du côté opposé, et il est extrêmement dangereux de s’engager imprudemment dans la route qui y conduit »[2].
Après la répression de cette révolte du camp de Jalès, le bataillon partit juste après le 1er bataillon de l’Ardèche, le 29 juillet. Il fut armé par le département et se rendit à Nîmes. Le bataillon se dirigea vers la Savoie pour participer aux opérations du front. Peu de temps avant, le 26 novembre, le village de Cordon donna l’étape au 2ème bataillon de l’Ardèche. Le 29 novembre et le 2 décembre ce bataillon ainsi que le 2ème bataillon de l’Ariège furent pourvus de l’étape à Belley et au Grand-Abergement (Ain).
1793 :
Il remonta vers le Nord pour Carouges puis Gex en janvier[3]. Il faisait alors partie de l’armée des Alpes et participa au siège de Lyon. Le commandant Alléon fut grièvement blessé au camp de la Guillotière durant le siège. Tout comme le 1er de l’Ardèche, le 2ème bataillon participa activement à la reprise de la ville sur les insurgés. Un détachement du bataillon était présent le 11 décembre, dans l’armée du siège de Toulon, aile gauche. Ce détachement était fort de 72 hommes et de 2 officiers. Le reste du bataillon était également à l’aile gauche, fort de 962 hommes.
1794 :
Il fut ensuite envoyé à l’armée des Pyrénées-Orientales. Le 19 avril, le bataillon se trouvait dans la division de gauche à Ortaffa[4]. Le 10 mai, le commandant Alléon donne des détails intéressants sur la victoire remportée sur les Espagnols. En novembre, le bataillon se trouvait encore à l’armée des Pyrénées-Orientales, dans les rangs de la brigade Causse : avec le 1er bataillon du 79ème régiment d’infanterie, le 7ème régiment d’infanterie, le 4ème de la Haute-Garonne, le 6ème de l’Aude, et le 1er des Côtes-Maritimes[5].
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
Il fut amalgamé en première formation dans la 55ème demi-brigade de bataille. Elle fut formée le 19 juin 1795, à Perpignan, selon Belhomme. Susanne confirme la date. Elle se composait du 1er bataillon du 28ème, et des 2ème et 3ème bataillons de l’Ardèche.
2ème formation :
La 55ème de bataille fut incorporée dans la 4ème de ligne et 5ème légère en deuxième formation.
État-major :
Le bataillon fut formé à Privas en même temps que le 1er bataillon, le 1er juillet 1792. Les volontaires procédèrent immédiatement à l’élection des officiers du bataillon qui s’organisèrent de la manière suivante[6] :
Just-Henri-Antoine Murol | Lieutenant-colonel | 2e bataillon de l’Ardèche |
Jean Alléon | Lieutenant-colonel en second | Etat-major |
Jean Duret | Quartier-maître | Idem |
Christophe Garnier | Chirurgien-major | Idem |
Antoine-Léonard Fornier | Capitaine | Compagnie de grenadiers |
Pierre Marchat | Lieutenant | Idem |
Jean-Pierre Tastevin | Sous-lieutenant | Idem |
François Dubois | Capitaine | 1ère compagnie |
Jacques Mailhem | Lieutenant | Idem |
Jacques Dautheville | Sous-lieutenant | Idem |
Jean-Antoine Trapier | Capitaine | 2ème compagnie |
André Bernard | Lieutenant | Idem |
Jean-Antoine Bac | Sous-lieutenant | idem |
Pierre Coste | Capitaine | 3ème compagnie |
Jacques Gerlaud | Lieutenant | Idem |
Jacques Chambaud | Sous-lieutenant | Idem |
Jean-François Foro | Capitaine | 4ème compagnie |
Pierre Buisson | Lieutenant | Idem |
Jean-Noël Foul | Sous-lieutenant | Idem |
Claude Manson | Capitaine | 5ème compagnie |
Jean-Claude Laulagnié | Lieutenant | Idem |
Joachim Dallard | Sous-lieutenant | Idem |
Gabriel André | Capitaine | 6ème compagnie |
Alexis Dupont | Lieutenant | Idem |
Vincent Jean | Sous-lieutenant | Idem |
Pierre Pellet | Capitaine | 7ème compagnie |
Alexis Duzas | Lieutenant | Idem |
Jacques Lazuel | Sous-lieutenant | Idem |
Claude Desfrançais | Capitaine | 8ème compagnie |
Pierre Bonnardel | Lieutenant | Idem |
Pierre Marchat | Sous-lieutenant | Idem |
Article de Laurent B.
[1] Le compte de Saillans, bloque le château dans les premiers jours du mois de juillet avec environ 600 insurgés.
[2] Henry Vaschalde, ibidem, p. 95 et 96.
[3] Journal militaire de 1793.
[4] Chuquet, Dugommier.
[5] Chuquet, Dugommier.
[6] Henry Vaschalde, ibidem, p. 93.