Date de formation : mai-juin 1792.
Formation :
Elle fut formée à Valenciennes à partir de mai et juin 1792 et se composait selon les textes de dix-huit compagnies de chasseurs formant deux bataillons, et de quatre escadrons de chasseurs à cheval. Toutes les compagnies étaient formées de 3 officiers et 108 hommes. Le général en chef de l’armée du Nord nomma tous les gradés et officiers de la légion.
Historique :
1793 :
En janvier, un demi-bataillon de la légion se trouvait en garnison à Valenciennes. Un détachement de la légion du Nord, fort de 100 hommes était en garnison à Anvers (1er mars). Le 23 avril, la légion du Nord était à l’avant-garde de l’armée du Nord commandée par le général Dampierre. Répondant aux besoins de la formation de nouveaux bataillons à Orléans, le 1er et le 3ème détachement de la légion du Nord étaient partis de Saint-Denis près de Paris (14 et 18 mai) et arrivèrent à Orléans (17 et 22 mai). D’après Desormeaux, la légion arriva en Vendée (2 mai), en provenance de l’armée des Ardennes. Elle comprenait alors 1 130 hommes d’infanterie et 365 cavaliers. Elle fut disloquée (5 juillet), mais elle fut reconstituée par le général Westermann, qui l’utilisa dans sa campagne contre les Vendéens.
1794 :
Un arrêté du Comité de Salut Public ordonna sa suppression et son incorporation dans d’autres corps (5 mars). L’infanterie de la Légion du Nord servit à former en Vendée, le 19ème bis bataillon de chasseurs, formé le 30 mars 1794.
Portrait :
Dominique Joba, né à Corny en Moselle en 1759. Enrôlé de force dans les gardes Wallonnes au service de l’Autriche ayant été surpris en train de dessiner un plan de la forteresse de Luxembourg, qu’il visitait avec deux amis (1776), enseigne (1777), il servit en Silésie contre les Prussiens (1778-1779), au siège de Blokuts, puis participa à des travaux de fortifications sur l’Escaut (1783). Il fit fonction d’ingénieur sous Laudon au siège de Belgrade contre les Turcs (1790) et revint ensuite aux Pays-Bas. Sous prétexte de maladie, il revint en France et se garda bien de retourner à son poste. Il organisa la garde nationale du département de la Moselle (1791), capitaine dans la Légion du Nord commandée par Westermann (20 juillet 1792), il servit en Belgique et en Hollande (1792-1793), puis fut envoyé en Vendée (1793-1794). Il entra le premier dans Parthenay et servit avec héroïsme à la bataille du Moulin aux Chèvres (3 juillet 1793), adjudant-général (1er septembre). Il servit à la reprise de Châtillon (9 octobre), à la bataille de Cholet (17 octobre), puis il fut blessé à Entrammes (25 octobre). Il s’empara de Pouzauges-le-Vieux et servit contre Charrette. Il prit Saint-Fulgent, battit Charrette aux Brouzils, puis une autre bande à Bressuire, à Saint-Mesmin, au Moulin de Chiché. Dénoncé comme créature de Westermann, il fut suspendu de ses fonctions (27 mai 1794), mis en arrestation (juillet) et jugé par le tribunal révolutionnaire de Tours. Il fut toutefois déclaré innocent et libéré (25 août), il avait eu chaud. Nommé général de brigade à l’armée des Côtes de Brest, mais faute de place ne fut pas utilisé. Il fut alors envoyé à l’armée de Moselle (novembre) et attaché à la division Debrun, servant au siège de Luxembourg. Passa à l’armée de Rhin-et-Moselle, (juin 1795), division d’avant-garde de Desaix, il servit au combat de Pfrimm (10 novembre), division Beaupuy, puis Sainte-Suzanne, il servit à la bataille de Rastadt (5 juillet 1796), blessé de neuf coups de sabre et de trois coups de feu dans la retraite qui suivit la bataille de Biberach, il fut fait prisonnier (20 octobre). Conduit en Moravie, il fut libéré sur parole (janvier 1797), échangé (avril), il devint chef d’escadron de gendarmerie (janvier 1798), commandant le 23ème escadron de Clermont-Ferrand, et fut enfin remis en activité dans son grade de général de brigade (septembre 1799), armée du Bas-Rhin, 1ère division de Colaud, puis division Baraguey-d’Hilliers (mars 1800), il servit à Engen, division Ney (3 mai), puis à Ampfing et Hohenlinden (1er et 2 décembre). Il repoussa les Autrichiens de la garnison de Braunau, leur prit un canon et 200 prisonniers. Commandant de la Légion d’honneur (1804), mis en non-activité, à la suite d’une plainte de Davout s’attaquant à la sincérité de ses rapports (août 1805). Il eut du mal à refaire surface, après quelques commandements mineurs, il fut employé à la 3ème division de Reille, puis Verdier, au corps d’armée des Pyrénées-Orientales (juillet 1808). Il servit au 5ème corps à l’armée d’Espagne, puis au 7ème corps de Gouvion Saint-Cyr. Il fut tué devant Girone, au combat de San Gregorio, le 6 septembre 1809.
1er bataillon :
Durant l’hiver 1792-1793, un bataillon de la légion du Nord fait partie de la garnison de Bruxelles et ne compte plus qu’un maigre effectif de 310 hommes. Le 1er mars 1793, le 1er bataillon fait partie de l’armée de Hollande sous les ordres du général Dumouriez, Avant-Garde (600 hommes)1. L’infanterie de la Légion du Nord sert à former le 19ème bis bataillon de chasseurs, formé le 30 mars en Vendée.
2ème bataillon :
Le 2ème bataillon était également dans l’armée de Hollande du général Dumouriez (1er mars 1793), puis dans la division de gauche du général Leclerc (600 hommes)2. L’infanterie de la légion du Nord servit à former le 19ème bis bataillon de chasseurs, formé le 30 mars en Vendée.
Chasseurs de la légion du Nord :
Durant l’hiver 1792-1793, il fit partie de la garnison de Bruxelles et comptait un effectif de 665 hommes.
Cavalerie de la légion du Nord :
Le 1er mars 1793, forte de 350 hommes, elle faisait partie de l’armée de Hollande du général Dumouriez, avant-garde3.
Article de Laurent Brayard
1 Ordre de bataille de la collection Nafziger, 1er mars 1793, armée de Hollande.
2 Ordre de bataille de la collection Nafziger, 1er mars 1793, armée de Hollande.
3 Ordre de bataille de la collection Nafziger, 1er mars 1793, armée de Hollande.