4e bataillon des Ardennes

bataillon-de-volontaires-nationaux

4ème bataillon des Ardennes :

 

Date de formation : Il fut formé selon Belhomme, le 22 septembre 1791[1]. Le commandant Dumont confirme la date[2].

Historique :

1791 :

Composé de 411 volontaires des districts de Sedan et de Rocroi, ils furent formés en compagnies dès le 14 août, mais rassemblés seulement à Charleville le 22 septembre et organisés en bataillon. Il fut passé en revue par le général Wittgenstein le jour même et envoyé à Commercy sans habillement ni équipement. Il fut mis en état de faire campagne par les administrateurs de la Meuse.

1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Verdun. Il servait à l’armée du Centre du général Lafayette au mois de mai. Il détacha ses grenadiers à l’avant-garde. Il reçut le baptême du feu au combat de La Glisuelle, puis se retira et alla tenir garnison à Longwy avec le 3ème bataillon des Ardennes. Il y fut assiégé le 20 août, et compris dans la capitulation du 23 août. Désarmé, il fut renvoyé vers l’intérieur. Il fut réarmé par ordre du général Chazot. Le 11 septembre, le bataillon rejoignit l’armée du général Dumouriez et cantonna à Vouziers. Le colonel Pierre Colomb qui commandait le dispositif de défense du défilé de la Croix-au-Bois demanda sa relève par le 4ème bataillon des Ardennes signalé « comme non encore armé ». Dumouriez accepta cette proposition et donna les ordres nécessaires. Le bataillon participa ensuite aux combats qui suivirent du 12 au 15 septembre.  Il se trouvait dans la division du général Chazot à l’affaire de La Croix-aux-bois, le 15 septembre.

Il assista à la fusillade de Valmy le 20 septembre, combattit à Fleury le 1er octobre, pour enlever Clermont aux Hessois, et dans les gorges de Neuville pour atteindre Verdun, qui fut finalement occupé le 14 octobre. Il servit à la reprise de Longwy, le 22 octobre, au combat de Virton le 24, et poursuivit l’ennemi jusqu’à Arlon.

Il prit part à la bataille de Jemappes le 6 novembre, mais il fut bientôt totalement vidé de ses effectifs par les fins de contrat et les pertes. Il fut renvoyé en garnison dans le département des Ardennes, ne comptant plus que 59 présents le 9 décembre ! Il fut envoyé à Mézières le 14 décembre pour être complété.

1793 :

En janvier, il était à l’armée des Ardennes et son dépôt se trouvait à Charleville.  Le 4 janvier, ses débris étaient cantonnés à Warcq, il avait perdu 426 hommes qui refusèrent de se réengager ou s’étaient engagés dans d’autres unités. Il dut rester inactif jusqu’à la levée des 300 000 hommes de mars et avril, où il reçut un grand nombre de recrues. Il créa à cette occasion une compagnie de canonniers, capitaine Fiévet, capitaine Mathieu, lieutenant Lécluse, lieutenant Simonet. Il reçut le 10 mai, l’ordre de quitter Mézières en y laissant son dépôt et  passa ensuite à l’armée du Nord. Le 23 mai, il prit part au combat meurtrier d’avant-garde du bois de Bonne-Espérance, et il fut affecté à la défense de la place de Valenciennes. Il se distingua durant le siège, subissant de lourdes pertes et il fut finalement à nouveau fait prisonnier le 28 juillet, lors de la capitulation de la place. Il fut libéré sur parole et dirigé le 1er août sur Avesnes, puis sur Blois où il intégra l’armée de l’Ouest. Il était en réserve à Tours le 3 novembre, et prit part aux affaires d’Antrain et de Mayenne, puis au siège d’Angers en décembre durant la fameuse Virée de Galerne.

1794 :

Il combattit aux Ponts-de-Cé le 4 janvier, et perdit beaucoup d’hommes aux affaires de Cholet le 8 février, et de Beaupréau le 14 février. Il servit encore aux combats des landes de Corpray et de Maulévrier, au combat du Grand-Luc le 28 février, puis aux affaires de Vezins, d’Oléron et de Clisson. Le 20 mars, il servait à la division Cordellier, comptant 368 présents, et se battit pendant cinq jours entre la Loire et le Roux. Il fut ensuite employé par petits détachements avec la 1ère division et à partir de juin cantonna à Montaigu, où il fut complété par 495 réquisitionnaires du bataillon occidental de Melun ou bataillon de Melun (Seine-et-Marne). Belhomme signale que l’opération se déroula le 20 novembre 1794.

1795 :

Le 1er janvier, il était toujours en garnison à Montaigu, et au Croisic le 13 juin, dans les rangs de l’armée des Côtes de Brest. Il fut affecté à la 5ème division et éprouva quelques pertes dans des engagements mineurs, du 19 juillet au 27 août. Il passa à la 6ème division à Montoir, le 11 septembre, puis se trouva à Roche-Sauveur le 22 octobre. En novembre, il était dans une colonne mobile chargée d’empêcher le débarquement des Anglais. Il prit part à une affaire entre Muzillac et Vannes. Le 30 décembre, il était encore à Roche-Sauveur, avec un détachement de 255 hommes à Blain.

1796 :

Il fut appelé à Nantes en novembre, afin d’être amalgamé, mais il arriva en retard et il fut dirigé le 28 novembre pour l’armée d’Italie. Il rejoignit devant Mantoue, le 3ème bataillon de la 64ème demi-brigade de ligne.

Embrigadement/Amalgame :

1ère formation :

Néant.

2ème formation :

D’après Belhomme, la 64ème demi-brigade de ligne fut formée le 21 novembre 1796, à Guérande, avec le 3ème bataillon de la 151ème demi-brigade de bataille, le 15ème bataillon de la Formation d’Orléans, le 8ème de la Seine-Inférieure, les 1er, 2ème et 4ème de la Loire-Inférieure, le 6ème de la Charente-Inférieure, les 1er et 14ème bataillons de la Réserve, le 4ème bataillon des Ardennes, le 4ème bataillon de l’Orne, le 9ème Ter de Paris, le bataillon des Amis de la République et le 2ème bataillon de la République (Paris).

 

État des cadres à la formation, revue du 22 septembre 1791[3] :

Lieutenant-colonel Paul-Louis Bruyère, de Sedan, 62 ans,

Lieutenant-colonel en second Jean Fauchery, de Sedan, 35 ans,

Quartier-maître trésorier Guillaume Cardaillac, de Sedan, 56 ans,

Adjudant-major non connu,

Adjudant sous-officier Léonard Crepong, de Düsseldorf[4], 32 ans,

Chirurgien-major Pierre Demay de Tupigny, dans l’Aisne, 56 ans.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine Jean-Baptiste Garet de Sedan 25 ans, lieutenant Jean-François-René Peyre de Sedan 30 ans, sous-lieutenant Pierre-Antoine Osmont de Caen 22 ans.

1ère compagnie : de Sedan

Capitaine Pierre Martincourt d’Autrecourt 25 ans, lieutenant Jean-Baptiste Prévôt de Beaumont 27 ans, sous-lieutenant Jean-Baptiste Poursain de Sedan 39 ans.

2ème compagnie : de Francheval

Capitaine Charles Jonet de Raucourt 25 ans, lieutenant Jean-Baptiste Lagrive de Mairy 25 ans, sous-lieutenant Jacques-Théodore Bourdaux de Francheval 23 ans.

3ème compagnie : de Raucourt

Capitaine Robert Toussaint de Raucourt 29 ans, lieutenant Félix Rochon de Raucourt 22 ans, sous-lieutenant Pierre-Robert Chauchet de Raucourt 32 ans.

4ème compagnie : de Sedan

Capitaine Gabriel-François-Eléonor Rousseau de Sedan 21 ans, lieutenant Hubert-Vincent Grosselin de Sedan 36 ans, sous-lieutenant François Noël de Sedan 24 ans.

5ème compagnie : de Sedan

Capitaine Jean-Baptiste-André Rifflet de Sedan, 34 ans, lieutenant Jean-Baptiste Ducheny de Bazeilles 36 ans, sous-lieutenant Nicolas-Simon Pérart de Sedan 28 ans.

6ème compagnie : de Chemery

Capitaine Robert Richard de Chemery 22 ans, lieutenant Nicolas Delétang de Louverny 27 ans, sous-lieutenant Albert Baujon de La Neuville-à-Maire 60 ans.

7ème compagnie : de Rocroi

Capitaine Charles Germain de Fumay, lieutenant Louis-Alexis Oudart de Rimogne, 28 ans, sous-lieutenant Pierre-Joseph Evrad de Fumay 26 ans.

8ème compagnie : de Sedan

Capitaine Jean-Baptiste Robert de Sedan 19 ans, lieutenant Lambert-Victor Véronique de Sedan 19 ans, sous-lieutenant Etienne Perrin de Sedan 25 ans.

 

État des cadres au moment de l’amalgame en 1796 [5]:

Chef de bataillon Pierre Martincourt, (capitaine de la 1ère compagnie en 1791),

Quartier-maître Trésorier P. Rep,

Adjudant-major Jean-Baptiste Ducheny, (lieutenant à la 5ème compagnie en 1791),

Adjudant sous-officier L. Chauchet,

Chirurgien L-P. Pickelle.

Compagnie de grenadiers : capitaine  F. Maréchal, lieutenant N. Halma, sous-lieutenant P. Oudin.

1ère compagnie : capitaine Jean-Baptiste Lagrive (lieutenant à la 2ème compagnie), lieutenant J. B. Péchin, sous-lieutenant L. Malfait.

2ème compagnie : capitaine Charles Jonet (déjà à ce poste en 1791), lieutenant Lecrique, sous-lieutenance vacante.

3ème compagnie : capitaine Pierre-Robert Chauchet (sous-lieutenant à la 3ème compagnie), lieutenant P. L. Bieaux, sous-lieutenant L. Dieudonné.

4ème compagnie : capitaine vacant, lieutenant François Noël (sous-lieutenant à la compagnie en 1791), sous-lieutenant J. B. Boudercq.

5ème compagnie : capitaine Nicolas-Simon Pérart (sous-lieutenant à la compagnie en 1791), lieutenant P. A. Dufresne, sous-lieutenant J. Leclerc.

6ème compagnie : capitaine  Jean-Baptiste Prévost (lieutenant à la 1ère compagnie en 1791), lieutenant F.  Pelleraux, sous-lieutenant L. Lambert.

7ème compagnie : Jean-Baptiste Poursain (sous-lieutenant à la 1ère compagnie en 1791), lieutenance vacante, sous-lieutenant P. Augé.

8ème compagnie : Jean-Baptiste Robert (déjà à ce poste en 1791), lieutenant Etienne Perrin (sous-lieutenant dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant J. F.X. Raulin.

Portraits :

Pierre Lenoble, né à Sedan en 1774, s’enrôla dans le 4ème bataillon des Ardennes, puis dans la compagnie d’artillerie à cheval de la Légion du Nord (1792), passa à la 13ème compagnie d’artillerie à cheval (1793), maréchal des logis (1795), maréchal des logis chef (1805), second-lieutenant (1806), 1er lieutenant (24 avril 1809), adjudant-major (1er octobre 1809), capitaine de 2ème classe (14 mars 1811), il mourut après la retraite de Russie à l’hôpital de Königsberg.

Article de Laurent B.

sehri

[1] Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tome 3 et 4.

[2] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 33.

[3] Commandant Dumont, déjà cité, p. 32.

[4] La ville au début de la Révolution était entre les mains de l’Electeur de Bavière, ancienne capitaine du duché de Juliers-et-Berg. Bombardée et assiégée par les Français en 1795, ces fortifications furent rasées, puis elle fut la capitale du Grand-duché de Berg dont Murat et ensuite Jérôme Bonaparte furent souverains. En 1801, au traité de Lunéville, elle fut rendue à la Bavière, puis elle passa au traité de Vienne de 1815, avec le Grand-duché de Berg dans les mains de la Prusse.

[5] Commandant Dumont, déjà cité, p. 33.