2ème bataillon de l’Aveyron :
Date de formation : Il fut formé selon Belhomme, le 4 juillet 1792[1].
Historique :
1793 :
En janvier, le bataillon se trouvait à Malancenne dans le département de la Drôme[2]. Il était le 11 décembre, à l’armée du Siège de Toulon, aile gauche, fort de 617 hommes.
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
La 56ème demi-brigade de bataille fut formée avec le 2ème bataillon du 28ème d’infanterie, le 2ème de l’Ariège, et le 2ème de l’Aveyron (le 2ème de l’Ariège avait reçu le 14ème bataillon de la Drôme, d’après Bertaud et Roucaud)[3].
2ème formation :
Le 19 juin 1796, la 56ème de bataille devint à l’armée d’Italie, la 85ème demi-brigade de ligne.
Portraits :
Jean-Alexis Beteille, né à Rodez, le 7 août 1763, il fit de bonnes études au collège, il s’enrôla dans le régiment de cavalerie ci-devant de Berry (1781), quitta sans doute l’armée, suite à l’impossibilité pour les roturiers d’atteindre les grades d’officiers (congé du 23 septembre 1785), s’affilia à la société populaire de Rodez (1790), puis s’engagea ans le 2e bataillon de l’Aveyron, où il fut élu lieutenant (23 janvier 1792), capitaine (28 juin), il servit à l’armée des Alpes, puis au siège de Toulon (1793), blessé durant le siège d’un coup de baïonnette à la main gauche, il passa dans la 56e demi-brigade de bataille (18 février 1794), puis servit dans l’armée d’Italie, passant dans la 85e demi-brigade de ligne (19 juin 1796), il fut envoyé avec son unité en Egypte où il fit toute la campagne (1798-1801), s’illustrant à plusieurs reprises, il combattit à la bataille des Pyramides (21 juillet 1798), au siège de Jaffa et de Saint-Jean-d’Acre durant la campagne de Syrie (1799), blessé à la défense du fort du Marabout par deu éclats d’obus, l’un à l’épine dorsale, l’autre à la jambe gauche (25 septembre), chef de bataillon (21 juin 1801), rentra en France avec l’armée qui avait capitulée, chef d’escadron à la 11e légion de gendarmerie (30 mars 1802), commandant du 22e escadron à Cahors, il servit à l’intérieur du pays jusqu’en 1806, commandant la gendarmerie sous Bernadotte en Allemagne (1807-1808), passa à la Gendarmerie d’Espagne (4e escadron, 5 septembre 1809), servit durant la campagne de 1809, puis celle de 1810, colonel de gendarmerie, il organisa la légion de Burgos (fin 1810, devenue 1ère légion de gendarmerie d’Espagne 13 janvier 1811), il fit les campagnes de 1811 et 1812, à l’armée du Portugal puis du Nord (Espagne), grièvement blessé à la bataille de Villadrigo avec la Gendarmerie d’Espagne, où il est fut laissé pour mort ayant reçu sept blessures à la tête, cinq aux bras et aux mains (23 octobre 1812), il fut autorisé à rentrer en convalescence à Rodez (5 janvier 1813), officier de la Légion d’honneur et baron de l’Empire (ne reçut jamais les lettres patentes pour ce titre de noblesse), des mains mêmes de l’Empereur pour son héroïsme, général de brigade (2 mars), il fut employé à la 9e division militaire (17 mars), commandant une colonne mobile (à la recherche des réfractaires, 21 août), il fut envoyé à l’armée de Lyon d’Augereau (10 janvier 1814), mis en non-activité (28 avril), il fut fait chevalier de Saint-Louis à la Première Restauration (29 juillet), puis commandant de la Légion d’honneur (23 août), employé dans le 1ère division militaire (16 février 1815), maintenu dans son poste par l’Empereur durant les Cent-Jours (30 mars), placé en demi-solde et en non-activité (14 septembre 1815), puis en retraite (20 mai 1818), il se retira de la vie militaire mais fut replacé au cadre de la réserve après la Révolution de 1830 (22 mars 1831), à nouveau en retraite, il vécut à Paris jusqu’à sa mort, le 13 février 1847. Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Joseph Higonet, capitaine au 2e bataillon de l’Aveyron, par la suite colonel du 108e de ligne, tué à la bataille d’Auerstaedt, le 14 octobre 1806.
Jean-Joseph baron Tarayre, né à Salles-la-Source dans l’Aveyron, en mai 1770. Capitaine au 2ème bataillon de l’Aveyron (4 juillet 1792), il servit à l’armée d’Italie avec le bataillon de 1792 à 1797. Il fut blessé d’un coup de feu à la jambe droite au siège de Toulon (décembre 1793). Par l’amalgame, il passa à la 56ème demi-brigade de bataille (16 avril 1794), puis à la 85ème demi-brigade de ligne (9 juillet 1796). Il servit en Orient, Egypte et Syrie (1798 à 1801), blessé d’un coup de feu à la cuisse droite devant Saint-Jean d’Acre (19 avril 1799), puis d’un coup de feu à la poitrine après qu’il eut pris la tour de Brèche, et y avoir planté un drapeau (8 mai). Nommé par Bonaparte chef de bataillon, il servit dans la brigade Robin, division Reynier, à la bataille d’Héliopolis (20 mars 1800), nommé par Menou, chef de la brigade à la 21ème demi-brigade légère (7 avril 1801), employé ensuite au camp de Bruges (1803 à 1805), servit à l’armée du Nord sous Louis Bonaparte, et devint golonel des Grenadiers de la garde du roi de Hollande (juillet 1806), général-major au service de la Hollande, colonel-général de la garde hollandaise (novembre), chevalier de l’ordre du Mérite de Hollande (1807), grand’croix, puis lieutenant-général dans l’armée hollandaise (1808), commandant en chef des troupes hollandaises contre les troupes anglaises débarquées à Walcheren (juillet 1809), démissionnaire du service de la Hollande (1810), admis au service de la France comme général de brigade (janvier 1812), grand’croix de l’ordre de la Réunion (février), dans l’Etat-major général de la Grande Armée sous Davout (septembre). Il servit en Russie (1812), commanda une brigade au 1er corps, baron de l’Empire, commandant la 1ère brigade de la 4ème division au corps d’observation du Rhin (mars 1813), puis la 1ère brigade de la 11ème division Ricard, 3ème corps d’armée de Ney, il servit à la bataille de Lützen (2 mai), à Bautzen (20 et 21 mai), commandant de la Légion d’honneur (août), chef d’Etat-major du 3ème corps, il combattit à la bataille de la Katzbach (26 août), à celle de Leipzig (18 et 19 octobre), à celle d’Hanau (30 octobre). Chargé d’organiser en bataillons les gardes champêtres réunis à Versailles (février 1814), commandant le département de la Somme (mars), chevalier de Saint-Louis (octobre), puis lieutenant-général (janvier 1815), chargé de l’organisation des gardes nationales dans la 13ème division militaire (mai), il remit son commandement au général Bigarre (10 juillet). Elu député au grand collège de la Charente-Inférieure, extrême-gauche (septembre 1819), invalidé pour vice de forme, mais à nouveau élu député (1820). Il combattit le budget de 1821, et fut rappelé à l’ordre pour avoir déclaré que le gouvernement ne jouissait plus de l’affection de la majorité des Français (3 juillet 1820). Non représenté en 1824, il se retira dans à Soulsac dans l’Aveyron. Le 3 août 1830, il fut encore commandant de la garde nationale de Rodez, puis inspecteur des gardes nationales de cinq départements. Enfin admis en retraite (1835), il mourut à Rodez, le 27 novembre 1855.
Sébastien Viala, né le 17 mars 1763, à la Mouline sur la commune d’Olemps, département de l’Aveyron, fils de Louis, maître chapelier et de Marie Bessière, ayant eu pour parrain Jacques Bessière. S’enrôla au régiment d’infanterie ci-devant de Vermandois (1781), caporal, sergent, sergent-fourrier, rentra avec son congé, s’enrôla dans le 2e bataillon de l’Aveyron (1792), chef de bataillon élu à sa formation (4 juillet), passa à la 56e de bataille (1794), puis à la 85e de ligne (1796), chef de brigade de l’unité (mai 1799), colonel du 85e régiment d’infanterie (1803), officier de la Légion d’honneur (15 juin 1804), il fit la campagne de Prusse, blessé (14 octobre 1806), général de brigade (23 octobre), avec une rente de 4 000 francs sur le Hanovre (15 août 1809), chevalier de l’Empire (22 octobre 1810), admis à la retraite (1811), maire de Rodez, il mourut dans cette ville, le 20 janvier 1849.
Notes de Laurent B. et Didier Davin
[1] Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tome 3 et 4.
[2] Journal Militaire de 1793.
[3] Bertaud et Roucaud, Inventaire des registres matricules des demi-brigades de bataille, série 17 YC, archives de Vincennes.