Date de formation : il fut formé d’après Belhomme le 24 janvier 1794,
Formation :
Il fut formé avec quatre compagnies de chasseurs-braconniers et la compagnie de tirailleurs des Ardennes1.
Portrait :
Le volontaire Denormand « né à Grand-Pré, avait 10 ans lorsque son père prit du service dans le bataillon des Chasseurs des Ardennes, « mon papa fut nommé capitaine de la 1ère compagnie de carabiniers et moi j’obtins la permission d’en être le tambour. La 1ère bataille où nous nous trouvâmes fut celle de Tirlemont, après une heure et demie de combat, trois hussards osent pénétrer dans l’armée française, l’un d’eux me trouvant sous sa main me prit par le collet, me mit sur son cheval et sans me demander si je voulais me rendre ou non, me fit prisonnier et me conduisit à Bruxelles. Denormand resta prisonnier trois mois, enfin son père obtint qu’il fut échangé contre trois ennemis, le petit tambour reprit ses fonctions, les ennemis s’étaient emparés d’une ferme non loin du Quesnoy, mon papa reçut l’ordre d’aller dans la nuit les en chasser à la tête de 2 000 hommes. Il me donna son portefeuille à garder et me défendit de venir avec lui. Pareille défense n’était point faite pour cet enfant courageux, il suit en cachette son père, celui-ci dans le combat est entouré par 15 soldats ennemis, il est tué, après en avoir abattu 4, en essayant de lui porter secours, l’enfant reçoit une blessure à la jambe, il se cache derrière un arbre, il a été aperçu par un soldat qui l’ajuste, mais ne l’atteint pas, Denormand répond par un coup de pistolet, il manque le but. Il recharge, son arme, fait feu de nouveau, et cette fois, renverse l’adversaire, il se précipite vers lui malgré sa blessure, et lui tire un troisième coup s’écriant, non tu ne m’échapperas pas toi le meurtrier de mon père ! » Denormand retourna à son bataillon et reçut un congé, il fut alors mandé à Paris et appelé à la Convention Nationale. Le Président l’embrassa, lui apprit qu’une pension serait faite à sa mère et lui remit un sabre sur lequel ces mots étaient gravés : « Citoyen Denormand âgé de 10 ans, cette arme lui a été donnée par un décret de la Convention, séance tenante le 18 août 1793, l’an 2 de la République. Il en a été décoré des mains du Président et il vengera avec ce sabre la mort de son père ». Ce soldat de 10 ans, qui avait deux campagnes, fut reçu à l’École Nationale des orphelins de la Patrie »2.
Notes de Laurent Brayard
1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tomes 3 et 4.
2 Émile Cère, Les Petits Patriotes, p. 180 à 183.