Garde départementale du Cantal

compagnies-franches

Garde départementale du Cantal :

Date de formation : 31 décembre 1792.

Formation :

Le 30 décembre 1792, l’administration départementale du Cantal reçut une députation de la Société populaire d’Aurillac demandant :

« que prêts à verser leur sang, plutôt que de souffrir qu’aucune faction, aucune partie de la République usurpent le droit de la représenter tout entière »1,

une force départementale soit formée destinée à défendre la Convention Nationale. Le lendemain le département annonça l’organisation d’une garde départementale, forte de deux compagnies de cent hommes, qui serait formée à Aurillac et envoyée à Paris pour le 25 janvier. Cette unité était de toute façon créée et liée à une vision fédéraliste de la République, l’inquiétude était grande en province et dans le Cantal, que les factions qui se déchiraient déjà (Montagnards et Girondins), dominent le débat puis qu’une d’entre elles prenne finalement le pouvoir. C’est donc majoritairement une suspicion vis-à-vis de Paris, de la capitale, et des dérives remarquées dans la Convention Nationale qui motiva la création de cette formation avortée.

Historique :

Dans le contexte politique et militaire, le registre d’enrôlement ne provoqua nullement l’enthousiasme, le 22 janvier 1793, le registre ne comportait que 24 hommes, atteignit le nombre de 44 volontaires (dont 36 d’Aurillac). La garde départementale sombra probablement dans l’oubli, notamment par l’arrivée du décret de février 1793, lançant la levée des 300 000 hommes. Le Cantal n’ayant pas fourni de bataillon en 1791, et très peu d’hommes aux armées, son quota fut élevé, la loi tenant compte, département par département des hommes déjà levés. Avec l’arrivée par la suite de la levée des 30 000 hommes de cavalerie (juin 1793), de canonniers volontaires (été 1793), puis de la levée en masse (août 1793), sans parler des événements militaires dont l’insurrection dans l’Ouest (mars 1793), de la ville de Lyon puis de Toulon (été), la Garde départementale fut une unité avortée.

Article de Laurent B., dessin de Didier Davin, diverses compagnies franches et unités de la Révolution française.

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1 Jonathan R. Dalby, Les paysans cantaliens et la Révolution Française (1789-1794), p. 83.