1er bataillon du Finistère

1er bataillon du Finistère :

bataillon-de-volontaires-nationaux

Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 23 octobre 17911. Le commandant Dumont indique le 7 novembre2

Formation :

le bataillon fut formé à Brest de 553 volontaires des différents districts du département. L’ordre des compagnies fut tiré au sort. Il devait initialement porter le numéro 3 du département, mais ayant été formé avant le bataillon dit de Quimper, il obtînt le numéro 13. Il fut organisé en bataillon du 28 octobre au 3 novembre, par les administrateurs du département. Il fut passé en revue par le maréchal de camp La Bourdonnaye-Boishullin et le commissaires des guerres Buhot, en présence des administrateurs du département, le 7 novembre 1791. Il était commandé par le lieutenant-colonel Filon, n’étant ni habillé, ni équipé, ni armé.

Historique :

1791 :

Il se mit en marche pour rejoindre Morlaix (18 novembre), où il devait prendre ses quartiers d’hiver, s’organiser, s’entraîner et s’équiper et fut logé chez l’habitant.

1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Quimper4. Toutefois il stationna une bonne partie de l’année sur les côtes de Brest, à Morlaix, au moins jusqu’en septembre5. Il était en garnison à Saint-Pol-de-Léon (mars), où il se fit remarquer par son indiscipline et des désordres. Il fournit un détachement de 50 hommes au département pour garder le lougre Le Speider (5 juin), puis il se mit en route pour le camp de Quimperlé (juillet), avant de revenir à son point de départ à Brest (22 septembre). Il fut affecté à l’armée du Nord et se mit en marche (début octobre), atteignant Alençon (10 octobre), Saint-Germain (15 octobre), Abbeville et Hesdin (22 octobre), Fruges (23 octobre), Saint-Omer (24 octobre) et enfin Gravelines (25 octobre). Il se mit en marche pour l’armée (13 novembre), rejoignant Lille puis l’armée sous Tournay, arrivant à Gand après les premières victoires françaises en Belgique (24 novembre). Il s’y installa pour prendre ses quartiers d’hiver, comptant un effectif de 637 hommes6.

1793 :

Le 1er janvier, il se trouvait toujours à Gand. Le bataillon faisait partie de l’armée de Hollande du général Dumouriez (1er mars). Il servait à l’avant-garde fort de 508 hommes7. Il forma une compagnie de canonniers, capitaine Riquet, sous-lieutenant Cigogny (13 février), puis il entra sur le territoire des Provinces-Unies (16 février), participant à la prise de Klundert (4 mars), mais dut faire retraite suite à la défaite de Neerwinden (18 mars), se replia sur Cassel, comptant un effectif de 506 hommes (avril). Il prit part à la reprise de Poperinghen8 (25 avril), puis il dut fournir comme toutes les unités de l’armée du Nord, une compagnie pour être envoyée en Vendée (capitaine Segaux, lieutenant Chonet, sous-lieutenant Jousse), qui se mit en route pour Orléans (8 mai) et entra dans cette ville dans le 13e bataillon de la formation d’Orléans9. Il servit ensuite dans diverses affaires de cette campagne, à Bergues, Dunkerque, à La Celle (11 août) et à l’attaque de Wormhoudt. Il fut mis en déroute à l’affaire de Tourcoing (27 août),surpris par la cavalerie ennemie et lançant dans ses mains, deux canons et un caisson de munitions. Il fut rassemblé à Bergues, division Leclaire et participa à une attaque qui n’eut pas de succès (6 septembre), mais se trouva le lendemain à la prise d’un convoi hanovrien (7 septembre), puis à la grande bataille d’Hondschoote (8 septembre). Il fut ensuite envoyé au camp de Rosendaël10 où il prit ses quartiers d’hiver.

1794 :

Il reçut le renfort de 300 réquisitionnaires de la levée en masse de Clermont dans l’Oise (11 janvier), sous la houlette du général Gigaux, puis 436 hommes d’Yvetot en Seine-Inférieure (8 avril)11, ensuite passé en revue à Dunkerque par l’agent secondaire Jacquemin (11 avril). Il faisait partie de la division du général Michaud, armée du Nord du général Pichegru, étant fort de 540 hommes (19 avril). Il fut embrigadé avec le 1er bataillon de la Marne, division Micheau, et fut envoyé servir aux sièges d’Ypres, de Nieuport (5 juillet) et de l’Écluse (août)12. Il fut ensuite amalgamé.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

La demi-brigade du Finistère ou dénommée demi-brigade de la Marne fut formée le 2 septembre 1794, à Bruges, selon Belhomme, le 11 septembre à Maldeghem selon le commandant Dumont13. Elle se composait du 1er bataillon du Finistère et des 1er et 3ème bataillons de la Marne.

2ème formation :

La demi-brigade du Finistère devint la 66ème demi-brigade de ligne en seconde formation (11 avril 1796).

État des cadres au moment de la formation (revue du 7 novembre 1791)14

État-major :

Lieutenant-colonel Charles-François Filon, de Paris, 34 ans,

Lieutenant-colonel en second Jean Capelle, de Rodez dans l’Aveyron, 64 ans,

Quartier-maître trésorier Bernard Farjot, de Bergerac, 49 ans,

Adjudant sous-officier Antoine Fuzat, de Châteauneuf, 37 ans,

Chirurgien-major Vincent Mahieu, de Quimper, 34 ans.

Compagnie de grenadiers : capitaine Antoine Harauld, de Moulins, 37 ans, lieutenant Louis Rouvière, de Nîmes dans le Gard, 47 ans, sous-lieutenant François-Marie Du Burquois, de Brest, 21 ans.

1ère compagnie : capitaine Jean-André Hoffait, 49 ans, lieutenant Ambroise Fémy, sous-lieutenant Jean Saint-Raymond, de Saint-Frajou en Haute-Garonne, 29 ans.

2e compagnie : capitaine Jean-Guillaume Kerseau, de Brest, 28 ans, lieutenant Louis Escoffier, sous-lieutenant Charles Labiche.

3e compagnie : capitaine Noël-R. B. Lebeurier dit Larivière, de Brest, 23 ans, lieutenant Pierre-Antoine Gérard, de Bar-le-Duc, 24 ans, sous-lieutenant Jean Gallet.

4e compagnie : capitaine Thomas-Jean Chasseriau, de Bains dans l’Ille-et-Vilaine, 28 ans, lieutenant Gilles-Marie Chonet, de Quimper, 21 ans, sous-lieutenant François Bourgeois, de Pont-à-Mousson, 34 ans.

5e compagnie : capitaine Guillaume Pouliguen, de Brest, 23 ans, lieutenant Mathieu Roux dit Leroux, de Montchenu, 57 ans, sous-lieutenant Michel Boisgonthier, de Brest, 56 ans.

6e compagnie : capitaine André-Louis Jolly-Fontenay, de Versailles, 27 ans, lieutenant Jacques Lebeurier dit Larivière, de Brest, 35 ans, sous-lieutenant Jean-Baptiste Vry, de Montargis, 24 ans.

7e compagnie : capitaine Gérôme Tiret, lieutenant Albert Deroubay, sous-lieutenant Guillaume Cuny.

8e compagnie : Jean Ségaux, de Vail, 50 ans, lieutenant Jean-Baptiste Bouviaux-Longpré, sous-lieutenant Louis Marteville, de Saint-Malo dans l’Ille-et-Vilaine, 22 ans.

sehri

État des cadres au moment de l’amalgame15

État-major : chef de brigade Jean Saint-Raymond (lieutenant à la 1ère compagnie en 1791), quartier-maître trésorier Louis Marteville (sous-lieutenant à la 8e compagnie en 1791), adjudant-major R. Legrip, chirurgien-major Vincent Mahieu (déjà à ce poste en 1791), adjudant sous-officier P. M. Prigent.

Compagnie de grenadiers : capitaine Antoine Harauld, lieutenant Louis Rouvière (tous les deux à ce poste en 1791), sous-lieutenant Y. Pauheu.

1ère compagnie : capitaine J. B. Petitfils, lieutenant A. V. Brehier, sous-lieutenant A. G. Marchand.

2e compagnie : capitaine Jean-Guillaume Kerseau (déjà à ce poste en 1791), lieutenant J. Rolland, sous-lieutenant C. J. Tresse.

3e compagnie : capitaine Noël R. B. Larivière, lieutenant Pierre-Antoine Gérard (les deux hommes déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant J. M. La Tête.

4e compagnie : capitaine Thomas-Jean Chasseriau, lieutenant Gilles-Marie Chonet (les deux hommes déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant E. M. Rioux.

5e compagnie : capitaine Guillaume Pouliguen (déjà à ce poste en 1791), lieutenant S. M. Diacre, sous-lieutenant F. Cousin.

6e compagnie : capitaine François-Marie Du Burquois (sous-lieutenant à la compagnie de grenadiers en 1791), lieutenant Jacques Lebeurier, sous-lieutenant Jean-Baptiste Vry (les deux hommes déjà à ce poste en 1791).

7e compagnie : capitaine Mathieu Leroux (lieutenant à la 5e compagnie en 1791), lieutenant P. Lecor, sous-lieutenant J. Marchand.

8e compagnie : capitaine L. Montreffe, lieutenant F. Bourgeois, sous-lieutenant J. B. Boutigny.

Portrait :

André-Louis Jolly, né le 17 décembre 1764 à Versailles. Sergent au 5e régiment de chasseurs à cheval (1781-1786). Capitaine au 1er bataillon du Finistère (23 octobre 1791). Chef de bataillon au 9e bataillon de sapeurs, devenu 4e bataillon du Morbihan (6 brumaire an IV). Chef de bataillon auxiliaire à l’organisation de la 36e demi-brigade de ligne (6 brumaire an IV). Chef de bataillon titulaire (24 ventôse an VI). Chef de bataillon au 1er bataillon auxiliaire de l’Aude (1799). Incorporé avec son unité dans la 76e demi-brigade de ligne (1er thermidor an VII). Nommé commandant de la place de Bâle (3 floréal an VIII). Nommé commandant de l’île de Tatihou16 (1er floréal an IX). Nommé commandant de la citadelle de Lille (22 prairial an XII). Nommé commandant du château de Gand (20 octobre 1807). Capitaine de la cavalerie de réserve du département de l’Escaut (24 juillet 1811). Chef de bataillon au 128e de ligne (28 juin 1813). Major en second au 152e de ligne (10 mars 1814). Campagne à l’armée du Nord entre 1792 et 1797. Campagne de Sambre-et-Meuse (1798), campagne d’Helvétie (1799), à l’armée du Rhin (1800 et 1801). Campagne de 1814 puis à la 5e division militaire17.

sehri

Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tomes 4 et 5.

2 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 103.

3 Jean Guerniou, Historique des bataillons de volontaires des côtes du Nord et du Finistère pendant la Révolution, 1791-1798, p. 15.

4 Journal Militaire de 1792.

5 Jean Guerniou, Historique des bataillons de volontaires des côtes du Nord et du Finistère pendant la Révolution, 1791-1798, p. 15.

6 Jean Guerniou, Historique des bataillons de volontaires des côtes du Nord et du Finistère pendant la Révolution, 1791-1798, p. 16.

7 Ordre de bataille de la collection Nafziger du 1er mars 1793, Armée de Hollande.

8 Il s’agit de Poperinge, aujourd’hui en Belgique à la frontière française en Flandre Occidentale.

9 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 103.

10 Ancienne commune du département du Nord, toute proche de Dunkerque où se trouvait ce camp, elle n’avait été fondée qu’en 1860, par le détachement des communes de Coudekerque-Branche et Téteghem, avant finalement d’être fusionnée dans Dunkerque le 1er janvier 1972.

11 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 103.

12 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 103.

13 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 103.

14 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 102.

15 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 103.

16 Il s’agit d’un île côtière du département de la Manche, au nord-est de la presqu’île du Cotentin, où avait été construit le fort Vauban (1694), dont une tour, puis une chapelle, un magasin à poudre et une caserne.

17 Historique du 152e d’infanterie, 1893, p. 191.