1er bataillon de la Sarthe

Date de formation : il fut formé selon Belhomme, le 2 septembre 17911.

bataillon-de-volontaires-nationaux

Historique :

1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Chauny. Il était censé partir de cette position début avril pour se rendre à Corbeil2.

1793 :

Le Journal militaire de 1793 indique qu’il se trouve au mois de janvier à l’armée des Ardennes. Le 1er mars, il était toujours dans l’armée des Ardennes, division de gauche du général Diettmann. Il était fort de 535 hommes. Le 27 août, l’ennemi passa à l’attaque de la forêt de Mormale, menaçant la Maison-Rouge, culbutant après de grands efforts le poste défendu par deux pièces d’artillerie et le 1er bataillon de la Sarthe, qui perdit son drapeau dans l’affaire. Le sous-lieutenant Reyniac du 2e régiment des Belges, de garde avec 25 hommes, tomba sur l’ennemi à l’improviste, le déconcerta, lui reprit le drapeau et l’obligea à battre en retraite, cette action d’éclat fut le lendemain mise à l’ordre de l’armée3.

1795 :

Il servait à l’armée de Sambre et Meuse (an III).

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

Néant.

2ème formation :

Le 1er bataillon de la Sarthe fut versé le 6 janvier 1796, à Luxembourg, dans les rangs de la 97ème demi-brigade de ligne. Mais Champeaux donne une autre unité de seconde formation, la 73e demi-brigade de ligne de seconde formation4.

Document :

Partie du procès-verbal de l’interrogatoire du lieutenant-colonel Chopplet, du 5ème bataillon de Paris, le 8 octobre 1793, arrêté suite aux dénonciations de ses hommes :

« Interrogé si, le 21 mars 1793, au bois de Namur, sur la route de Louvain, il n’avait pas exposé son bataillon à être détruit, en le menant à une portée de fusil d’un village, où l’ennemi était en grand nombre, sans munitions et sans ordre, a dit qu’il n’a exposé nullement son bataillon, il s’en réfère à ceux qui y étaient, que, quant aux munitions, il avait le caisson à cartouches, qu’on avait eu près le Quartier général, que quant à l’ordre de se porter près la village où des compagnies de grenadiers étaient, notamment le 1er bataillon de la Sarthe, qui y était aussi, près lequel on s’est mis en bataille, étant de la demi-brigade avec son bataillon et qu’il avait reçu un ordre de l’aide de camp »5.

Portraits :

Berger, il s’enrôla dans le 1er bataillon de volontaires de la Sarthe (septembre 1791), capitaine de la compagnie de grenadiers à sa formation, il passa chef de bataillon, commandant le 2e bataillon de la Sarthe, à l’armée des Côtes de la Rochelle (août 1793).

Jules-Alexandre-Léger Boutroue, naquit à Chartres en Eure-et-Loir, le 20 avril 1760, s’enrôla dans le régiment ci-devant de Rohan-Soubise (1778), obtînt son congé (1780), s’enrôla dans le 1er bataillon de la Sarthe, capitaine (3 septembre 1791), il renonça à son grade pour passer avec un brevet sous-lieutenant dans la ligne, au 33e régiment d’infanterie (12 janvier 1792). Lieutenant (15 juin), il servit à l’Armée du Rhin, de Rhin et Moselle puis d’Allemagne (1792-1798), chef de bataillon au 1er bataillon des volontaires du Mont-Terrible (17 décembre 1793), chef de brigade (10 juin 1794), passa par amalgame dans la 65e demi-brigade de bataille, puis dans la 68e demi-brigade de ligne. Il s’illustra durant la campagne de 1796, notamment le 15 juin, puis en s’ouvrant un passage à travers l’ennemi lors d’un combat près de Mannheim et Philisbourg, fit 200 prisonniers et retraita sans laisser un canon, ni un bagage. Il fut envoyé en renfort à l’armée d’Italie (1798), il servit durant la bataille perdue de Novi (15 août 1799). Envoyé à l’armée de l’Ouest (1801), il tînt garnison dans l’île de Ré (1802), colonel (30 octobre 1803), commandant le 56e régiment d’infanterie de ligne, chevalier de la Légion d’honneur (11 décembre), officier dans l’ordre (14 juin), il tînt garnison dans diverses places, à Briançon, Genève et Lyon puis fut envoyé à l’armée d’Italie (1805). Il servit à la bataille de Caldiéro, où il fut atteint par un boulet de canon qui lui arracha la jambe droite (31 octobre). Amputé, la gangrène l’emporta par la suite et il mourut le 4 novembre 1805, à l’hôpital de Vérone. Son frère Laurent-Martial-Stanislas (1757-1816), fut un membre de la Convention nationale qui vota la mort de Louis XVI, fut aussi député du Conseil des Cinq-Cents pour la Sarthe et fit une carrière tranquille et sans remous.

Duplessis, lieutenant-colonel du 1er bataillon de la Sarthe, envoya à la Convention nationale sa croix de chevalier de Saint-Louis (30 novembre 1792)6.

Charles Duval, né à Rouen, quartier-maître trésorier au 4e bataillon de la Seine-Inférieure (18 septembre 1792-23 juillet 1794), quartier-maître adjoint puis demeuré sans fonction à l’embrigadement de son bataillon, il fut nommé décurion et instructeur à l’École de Mars, où il servit jusqu’à sa dissolution (5 novembre 1794). Il fut nommé lieutenant au 1er bataillon de la Sarthe (15 février 1795).

Michel-Étienne-François Lenoir de la Cochetière né à Château-du-Loir dans la Sarthe en janvier 1765. Dans la compagnie des gendarmes écossais, 1787. Retiré du service en avril 1788 et dans la garde nationale de château-du-Loir en août 1789. Lieutenant-colonel du 1er bataillon de la Sarthe, le 2 septembre 1791. Il est à l’Armée du Nord entre 1792 et 1793. Fait prisonnier à la défense de la redoute de Mormal le 17 août 1793, il est nommé Général de Brigade le 19 août et s’évade et rentre en France en septembre 1793. Il est envoyé à l’Armée des Côtes de Brest, puis à celle de l’Ouest en 1793 et 1794. Il est abandonné par les troupes de la levée en masse à Mayenne, qu’il abandonne et retraite sur Alençon le 1er novembre 1793. Il est suspendu de ses fonctions le 16 août 1794, relevé de sa suspension en janvier 1795 et admis au traitement de réforme avec le grade de chef de bataillon en octobre 1796. La rumeur veut qu’il se suicida au bois de Boulogne fin avril 1797.

Pérou, il s’enrôla dans le 1er bataillon de la Sarthe (21 septembre 1791), se désistant de ses fonctions de la commune dont il était le maire « parce qu’il a contracté l’engagement de voler sur les frontières et qu’il ne peut se séparer de ces braves frères d’armes qui abandonnent tout pour voler à la défense de la Patrie »7. Il fut élu sous-lieutenant dans la 3e compagnie.

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Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France.

2 Journal Militaire de 1792.

3 Eugène Cruyplants, La Belgique sous la domination française (1792-1815), 1912, tome 2, p. 516.

4 Champeaux, État militaire de la République française en l’an douze, 4e partie, p. 161.

5 Léon Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution, p. 497.

6 Procès verbal de la Convention nationale, imprimé par son ordre, tome quatrième.

7 La Révolution dans la Sarthe et les départements voisins,1909, Les appels de volontaires et les réquisitions d’hommes dans le district de Mamers durant la Révolution, page 52