9e batailllon des fédérés

9ème bataillon des fédérés :

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Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 1er août 17921.

Historique :

1792 :

Le 24 octobre, il faisait partie de la division de gauche commandée par le général Miranda, 6e brigade d’infanterie (armée d’invasion de la Belgique)2. Le 14 novembre, il était dans les rangs des troupes de l’armée de Belgique du général Dumouriez, corps de bataille, colonne du général Ihler (6ème brigade). Le 15 décembre, il faisait partie de la garnison de Bruxelles, fort de 402 hommes3.

1793 :

Durant l’hiver 1792-1793, il faisait partie de la garnison de Bruxelles et ne comptait plus qu’un maigre effectif de 402 hommes. Le 1er mars, le bataillon faisait partie de l’armée du Nord, sous le commandement du général Miranda, avant-garde du général La Marlière, fort de 519 hommes.

Le 29 janvier, le 2ème bataillon de la Légion de la Nièvre fut incorporé intégralement dans ses rangs, armée du Nord.

A la date du 7 juillet, 32 volontaires du 6ème bataillon de Paris furent envoyés au 9ème bataillon des Fédérés par ordre du général Custine4.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

La 76ème demi-brigade de bataille fut formée à Bohain, le 10 mars 1794 selon Belhomme, le 24 mars selon Susane. Elle se composait des 2ème bataillon du 38ème régiment d’infanterie, 10ème de Seine-Inférieure et 9ème des Fédérés.

2ème formation :

Le 12 septembre 1796, la 76ème de bataille devint à l’armée des côtes de l’Océan la 76ème demi-brigade de ligne.

Portrait :

général MaisonNicolas-Joseph Maison, originaire d’Epinay, grenadier, puis caporal, sergent-major et capitaine dans la garde nationale, engagé à 20 ans dans le 3ème bataillon de Paris (juillet 1791), capitaine au 9ème bataillon des Fédérés (1er août 1792), il reprit à la bataille de Jemappes avec quelques soldats qu’il rallia, le drapeau du bataillon, dont les Autrichiens s’étaient emparés (6 novembre 1792). Aide de camp du général Goguet (1793), puis adjoint à l’adjudant-général Mireur, il eut un cheval tué sous lui devant Guise (29 mars 1794). Il eut encore un cheval tué sous lui et reçut deux coups de sabre sous Maubeuge (29 mai), reçut encore trois coups de sabre à l’attaque du Mont Palisel devant Mons (1er juillet). Enleva une pièce de canon aux Autrichiens (16 octobre) à Cadenbach devant Ehrenbreistein, après avoir sabré les canonniers, et dans cette action fut frappé d’un coup de feu au bras gauche. Le 2 juillet 1796, Maison passa le 1er le Rhin avec 50 grenadiers, prit tous les équipages du camp ennemi, et poursuivit dans son quartier-général le général autrichien qui s’enfuyait en chemise. Chargé plusieurs fois dans la petite ville de Bendorff, dont il s’était emparé, il soutînt tous les assauts de l’ennemi jusqu’à l’arrivée des renforts. Le 6 juillet, devant Limbourg, il fut atteint d’un coup de boulet de canon, son cheval fut tué sous lui et il fut nommé chef de bataillon sur le champ de bataille. A nouveau blessé (4 septembre 1796) à la bataille de Wurtzbourg, il se trouva entouré avec le bataillon de grenadiers qu’il commandait par la cavalerie ennemie. Il repoussa toutes les attaques, criblant les cavaliers de balles, et put rejoindre sa division après avoir passé plusieurs fois à travers les rangs de l’ennemi. Nommé aide de camp de Bernadotte (5 février 1799), il se distingua à la prise de Gradisca et au passage du Tagliamento, et fut promu chef de brigade (3 juillet 1799). Passa en Hollande, il servit à la bataille d’Alkmaer (2 octobre), où il rallia plusieurs bataillons au village de Schorel, bousculés par l’ennemi. Il soutint durant plusieurs heures les efforts de l’ennemi, jusqu’à ce qu’il fut blessé par un coup de feu qui lui traversa la poitrine, blessure très grave qui fit penser un moment qu’il était mortellement blessé. Pour cette raison, ne fut pas proposé pour le grade de général de brigade par le général Brune, qui le croyait perdu. Employé en 1803 et 1804 comme chef d’État-major de la 27ème division militaire, il fit la campagne d‘Autriche (1805), dans le 1er corps d’armée de Bernadotte, combattant à Austerlitz, où à la tête des 94ème et 95ème régiments de ligne, il repoussa la charge de la garde russe, qu’il poursuivit (2 décembre). Avec 60 chevaux, il fit un raid de plusieurs jours sur les arrières de l’ennemi, et ramena 800 prisonniers dont 80 prisonniers. Enfin nommé général de brigade (10 février 1806), il arrêta la cavalerie ennemie à Schleitz (9 octobre), dégagea le 4ème régiment de hussards et cribla de balles le régiment de dragons de Johannès. Il se distingua à Hall et à la prise de Lübeck, poursuivant ensuite l’ennemi sur plusieurs lieues le soir dugénéral Maison 2 combat de Krewitz (3 novembre 1806). Il s’empara durant la nuit, du défilé de Schwerin avec seulement deux compagnies de voltigeurs contre un bataillon ennemi au complet. Il passa en Espagne (1808), et fut blessé lors de la révolte de Madrid, puis appelé à l’armée d’Allemagne, puis à celle du Nord, et d’Hollande où il servit de 1810 à 1811. Employé au 2ème corps de la Grande Armée (mars 1812), il fut nommé général de division (21 août) et se fit remarquer durant la campagne puis la retraite de Russie. Il servit en Saxe (1813), commandant la 1ère division du 5ème corps. Général en chef du 1er corps d’armée, dite armée du Nord (21 décembre 1813), il mena une campagne savante et habile contre les coalisés avec des moyens dérisoires, et parvint à battre Thielmann à Courtrai (31 mars 1814). Gouverneur de la 1ère division militaire, Paris (1er juin), puis de la 8ème (10 janvier 1816), il fut de nouveau à la tête de la 1ère division (17 février 1819), commandement qui lui fut retiré (19 août 1821), parce que son attitude politique ne paraissait pas sûre. Disponible, il fut appelé au commandement de l’expédition de Morée (24 juillet 1828). La libération de la Grèce, lui valut le bâton de maréchal de France (22 février 1829). Ministre des Affaires étrangères (2 au 17 novembre 1830), ambassadeur à Vienne (1831), puis à Saint-Pétersbourg (1833), il fut nommé ministre de la guerre (30 avril 1835), mais démissionna (6 septembre 1836), lors de la constitution du ministère Molé. Il mourut à Paris, le 13 février 1840, il était grand’croix de la Réunion (1813), de la Légion d’honneur (1814), de l’ordre de Saint-Louis (1818). Pair de France, baron puis comte de l’Empire, et enfin marquis nommé par Louis XVIII5.

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Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie Française.

2 Eugène Cruyplants, La Belgique sous la domination française (1792-1815), 1912, p. 304.

3 Eugène Cruyplants, La Belgique sous la domination française (1792-1815), 1912, tome II, p. 435.

4 Léon Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution, p. 563.

5 Chassin et Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution, p. 318 et 319.