5e bataillon de la Nièvre

Date de formation : mars 1793.

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Formation

Il fut formé au début de l’année 1793, selon Didier Davin se référant aux Mémoires de la Société du Nivernais (1928), le 5e bataillon de la Nièvre fut formé dans l’urgence de l’insurrection dans l’Ouest et en Vendée, à partir des soldats de la garde nationale du département. Il fut formé seulement de quatre compagnies. Le bataillon avait été doté d’un drapeau qui portait inscrit d’un côté en lettres d’or : « Garde nationale du département de la Nièvre, 29 mars 1793 » et de l’autre « Unité et indivisibilité de la République, 5e bataillon ».

Historique :

1793 :

Le bataillon fut envoyé en Vendée où il arriva au mois d’avril, le pays étant alors en pleine insurrection. Les rebelles venaient d’écraser les troupes républicaines qui étaient passés à l’offensive contre eux et ayant formé l’armée catholique royale, ils passèrent à l’offensive marchant sur Bressuire dont ils s’emparèrent sans coup férir (1er mai), puis sur Thouars défendue par une garnison républicaine commandée par le général Quétineau. Les Vendéens se présentèrent en force, avec plus de 20 000 hommes dont le tiers armé de fusils. Ils se heurtèrent aux forces républicaines au pont de Vrines, qui fut tenu avec acharnement par les bleus pendant six heures. Après avoir été finalement tournés par la cavalerie de Bonchamps et attaqués de flanc, les républicains se débandèrent. Henri de La Rochejaquelein entraîna ensuite ses hommes à l’escalade des vieux remparts de la ville qui fut emportée d’assaut. A 19 heures, le général Quétineau se rendait, le restant des troupes républicaines en fuite. Ils trouvèrent beaucoup d’armes, de la poudre et des ressources. Courageusement, Quétineau refusa l’offre de rejoindre les blancs et revînt rendre des comptes, il devait payer de sa tête sa défaite. Cet épisode et la participation du 5e de la Nièvre sont racontés par Bourniseaux dans son histoire de la Vendée (1819) :

« L’armée Vendéenne parut sous les murs de Thouars, les insurgés attaquèrent par quatre côtés mais deux attaques étaient simulées. Messieurs de Donissan et Marigny se placèrent devant le Pont-Neuf, avec 2 000 hommes. Messieurs Cathelineau, d’Elbée et Stofflet se portèrent au Faubourg de Saint-Jacques, d’où ils firent sur la ville plusieurs décharges de canon, plus vives que meurtrières. Messieurs de Lescure et de La Rochejaquelein furent chargés d’enlever le pont de Vérine, avec 10 000 hommes, c’était l’attaque la plus périlleuse. Monsieur de Bonchamp avec sa division et toute la cavalerie attaqua le Gué-aux-Riches et essuya la plus vive résistance. […] Deux bataillons ceux du Var et de la Nièvre défendaient le Pont de Vérine, avec trois pièces de canon. Ce poste était barricadé avec des charrettes chargées de terre et de fumier […] le pont est forcé et le village emporté à la baïonnette, les bleus se retirent en désordre sur Thouars. D’un autre côté Monsieur de Bonchamp attaquait le Gué-aux-Riches défendu par les gardes nationales de Poitiers et d’Airvaut. De tous les corps républicains se furent ceux qui déployèrent le plus de valeur et de fermeté. Ils ignoraient la prise du pont de Vérine et combattirent en désespérés, la cavalerie de Bonchamp passe à la nage et les attaque de front, tandis que monsieur Forêt accouru de Vérine avec 2 000 hommes, les prend de flanc, la plupart de ces braves sont taillés en pièces».

Il fut reformé à l’arrière avec des rescapés, qui furent par la suite retiré de ce front pour être envoyés à l’armée des Alpes, à l’autre bout de la France. Il servait dans la 3ème division du général Rivas, armée des Alpes (21 décembre), comprenant un effectif de 208 hommes avec 2 hommes aux hôpitaux.

Amalgame :

Néant, ce bataillon fut versé dans une unité inconnue pour la renforcer, soit à l’armée des Alpes, ou peut-être à l’armée d’Italie, composé alors d’à peine l’effectif de deux ou trois compagnies. Ce versement aurait eu lieu très probablement dans l’année 1794.

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Notes de Laurent Brayard et Didier Davin