Compagnies franches et diverses

Compagnies diverses de l’armée de Belgique et de Hollande :

compagnies-franches

Compagnie franche des chasseurs de Vandamme :

Date de formation : septembre 17921.

Historique :

Didier Davin est l’auteur de l’article qui suit et ajoute que la compagnie franche des chasseurs de Van Damme ou Vandamme entra également dans cette formation.

Formation :

C’est en septembre 1792 que se forma un corps franc sous le titre de chasseurs du Mont Cassel (Nord) commandé par le lieutenant-colonel Vandamme. Sa formation s’effectua avec d’autres petites compagnies franches comme la 2ème compagnie franche des chasseurs de l’Observatoire venue de Paris, la compagnie franche des chasseurs de Vandamme, la compagnie franche de l’Égalité formée à Paris par la section de l’Oratoire et la compagnie franche des chasseurs de Solty ou Saultree levée à Arras.

1793 :

Le futur général Vandamme, dont la réputation de pillard mais aussi de courage ne sera plus à faire, avait pris le commandement d’une petite compagnie franche avec laquelle il fit campagne en Belgique et en Hollande à l’avant-garde du général Berneron de l’expédition en Hollande, durant l’hiver 1792-17932. Les 92 hommes de cette compagnie franche faisaient partie de l’armée de Hollande sous les ordres du général Dumouriez, avant-garde (1er mars)3.

Quelques mois plus tard plus tard (5 septembre), il devint lieutenant-colonel pour commander à ces chasseurs du Mont Cassel. Il servit à l’avant-garde à Hondschoote (7 et 8 septembre 1793) et prit Furnes (12 septembre). Il quitta ses chasseurs ayant été fait général de brigade (27 septembre).

Portrait :

Dominique-Joseph comte Unsebourg Vandamme, né à Cassel dans le Nord le 5 novembre 1770. S’engagea au 4ème bataillon auxiliaire des Colonies (1788). Il passa caporal, s’embarqua à Lorient pour la Martinique (mars 1789). Nommé aussitôt sergent, il fut toutefois porté déserteur (29 avril 1790). Il rentra en effet en France et il fut rayé des contrôles (24 juillet). Soldat au régiment ci-devant de Brie (22 juin 1791), il obtînt un congé (26 août 1792). Capitaine d’une compagnie franche dite de Vandamme (septembre), il servit en Belgique, puis en Hollande sous Berneron (février et mars 1793). Chargé d’organiser le bataillon des chasseurs du Mont-Cassel, il en devînt le lieutenant-colonel (5 septembre). Commandant l’avant-garde à Hondschoote (7 et 8 septembre), il prit Furnes (12 septembre). Général de brigade et envoyé au camp de Cassel (27 septembre), il commanda Dunkerque (11 octobre), prit à nouveau Furnes (22 octobre) et assiégea Nieuport. Il fut forcé de lever le siège (29 octobre) et fut mis en disponibilité après cet échec (1er novembre). Il commanda ensuite une brigade de la division Ferrand à Popringhe (11 novembre), passa à la division Moreau au camp de Cassel (avril 1794). Il enleva Werwicq, servit à la prise de Menin (30 avril), puis au combat de Courtrai (11 mai) et à la bataille de Tourcoing (18 mai). Il couvrit le siège d’Ypres (4 au 18 juin), occupa Bruges (29 juin), Ostende (30 juin) et servit au siège de Nieuport (4 au 19 juillet). Il s’empara de l’île de Cadzand (28 juillet), prit part au siège de Venloo (20 octobre), et s’empara de la tête de pont de Buderich (9 novembre). Il franchit le Wahal (11 janvier 1795), entra dans Arnheim (17 janvier) et fut appelé à Paris par le Comité de Salut Public (15 avril). Il rejoignit l’armée du Nord (7 juin) mais fut réformé pour sa liberté de langage et ses exactions en pays conquis (13 juin). Il se retira à Cassel, mais fut remis en activité à l’armée de l’Ouest (29 septembre). Il servit à la division Gouvion Saint-Cyr, (11ème division), armée du Rhin (novembre), puis à la 7ème division de Duhesme (mai 1796). Commandant l’avant-garde sous Duhesme au passage du Rhin à Kehl (20 avril 1797). Envoyé à l’armée d’Angleterre (janvier 1798), il commanda à Cherbourg (avril), et il fut envoyé à l’armée de Mayence, division Sainte-Suzanne (septembre). Nommé général de division (5 février 1799), il commanda l’avant-garde puis la division des flanqueurs de gauche à l’armée du Danube (mars). Il servit à Stockach (25 mars), commandant la 2ème division de l’armée du Danube puis d’Helvétie. Commandant la 1ère division du centre de cette armée, il quitta son commandement (14 mai). Accusé d’avoir imposé des contributions à son profit en Wurtemberg et exercé et toléré des concussions et des déprédations, il fut appelé à Paris pour se justifier (27 avril 1799). Le Conseil de Guerre qui devait le juger ne se réunit pas, et il fut envoyé à l’armée de Batavie, pour commander la 1ère division sous Brune. Il servit au combat de Zyp (10 septembre), se signala à Bergen (19 septembre), à Alkmaer (2 octobre), à Castricum (6 octobre). Chargé de présenter la Convention d’Alkmaer au Directoire de la République Batave (21 octobre), il fut ensuite en congé à Cassel. Employé à l’armée du Rhin (janvier 1800), il s’empara du fort d’Hohentwiel (2 mai), se signala à Stockach (3 mai), à Moesskirch (5 mai), à Memmingen (10 mai). Rappelé en France pour irrégularités administratives (23 mai), il fut cependant nommé commandant supérieur en Belgique, puis à nouveau réformé… Mais il commanda bientôt la division d’avant-garde de la 2ème armée de Réserve, dite des Grisons sous Macdonald (septembre). Il prit part au passage du Splügen (4 décembre). Commandant la division militaire à Lille (1801), la 2ème division du camp de Saint-Omer sous Soult (1803), puis du 4ème corps de la Grande Armée (1805). Il s’empara du pont de Donauwerth (6 octobre), et enleva le plateau de Pratzen à Austerlitz. Grand Aigle de la Légion d’honneur, il obtînt une pension de 20 000 francs en récompense (février 1806), mais fut remplacé à la suite de mésintelligence avec Soult et placé au commandement de la 3ème division du 6ème corps de Ney (octobre). Il servit à Magdebourg, puis commanda la division Wurtembergeoise et dirigea le siège de Glogau (novembre), la place capitula (3 décembre). Il servit ensuite au siège de Breslau (6 décembre au 7 janvier 1807), repoussant à Kleinburg le Prince d’Anhalt-Pless qui marchait au secours de la place (30 décembre). Il assiégea ensuite Schweidnitz (10 janvier au 16 février), puis Nesse (23 février au 16 juin). Il mit ensuite le siège devant Glatz (21 juin) mais leva le siège suite au traité de Tilsitt. Commandant la 16ème division militaire à Lille (novembre), puis le camp de Boulogne (août 1808), il fut autorisé à porter la Grand’Croix de l’ordre militaire du Wurtemberg et fait comte de l’Empire. Commandant le 1er corps d’armée de réserve (Wurtembergeois), devenu le 8ème de la Grande Armée, il servit à Abensberg (20 avril 1809), à Landshut (21 avril), à Eckmühl (22 avril) et chassa les Autrichiens de la rive gauche du Danube devant Linz (5 mai). Il les repoussa de nouveau devant Linz (17 mai), et il fut blessé à Wagram. Chargé d’occuper la Styrie, il était en garnison à Vienne (août). Il rentra en France (novembre), commanda le camp de Boulogne (février 1810), puis la 2ème division du corps d’observation des Côtes de l’Océan (mai 1811). Commandant de la 14ème division militaire et de Cherbourg (août), il commanda ensuite en second sous le roi Jérôme, le 8ème corps composé des Westphaliens (février 1812). Il fut remplacé dans son commandement pour brigandage (3 juillet) et renvoyé en France, laissé sans emploi. Il prit le commandement de deux divisions d’infanterie (mars 1813) à Wesel, avec mission de mettre de l’ordre dans la 32ème division militaire, il s’empara de l’île de Wilhemsburg mais fut forcé de l’évacuer le jour même (9 mai). Il repoussa une attaque ennemie devant Hambourg (31 mai), et commanda le 1er corps d’armée à Magdebourg sous Davout (juin). Il s’empara degénéral Vandamme, capture en 1813 Pirna (26 août), mais à Kulm (29 et 30 août), il tomba dans un traquenard et il fut fait prisonnier. Mal accueilli par l’empereur Alexandre de Russie, il lui fit cette réponse cinglante : « on ne m’a jamais reproché d’avoir assassiné mon père…». Emmené à Moscou, puis à Wiazma, il s’embarqua à Riga pour rentrer en France (juillet 1814). Mis en non-activité, il se vit refuser une audience par le Roi Louis XVIII (22 septembre), et s’exila à Cassel (10 octobre). Nommé commandant supérieur à Dunkerque (9 avril 1815), commandant le 3ème corps d’armée de l’armée du Nord, Pair de France (juin). Il servit sous Grouchy, notamment à Ligny (16 juin) et Wavre (18 juin). Commandant les 3ème et 4ème corps d’armées, il fut blessé au combat de Namur (20 juin). Commandant l’arrière-garde dans la retraite sur Paris (28 juin), il était à l’armée de la Loire (3 juillet). Exilé par ordonnance du 24 juillet 1815, il quitta son commandement (7 août), s’établit à Olivet (26 août), à Vierzon (15 septembre) puis se retira à Cassel (janvier 1816). Expulsé (12 janvier), il se retira à Gand dont il fut aussi expulsé (15 mai). Il se réfugia aux Etats-Unis et revînt à Gand en juin 1819. Autorisé à rentrer en France en décembre, il fut admis à la retraite (1825). Il mourut le 15 juillet 1830, dans sa ville natale.

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Compagnie franche de Dive ou Diève :

Date de formation : elle fut formée à l’automne 1792.

Formation : elle se composait en théorie d’environ 100 hommes.

1793 :

Le 1er mars, les 72 hommes de cette compagnie franche faisaient partie de l’armée de Hollande sous les ordres du général Dumouriez, avant-garde4. Elle fut retirée de ce front après la retraite et envoyée dans le sud, aux armées des Pyrénées. Elle fut versée dans l’un des bataillons de chasseurs de l’armée des Pyrénées-Orientales (juin).

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Compagnie franche de Bomsard :

Date de formation : inconnue

1793 :

Le 1er mars, les 84 hommes de cette compagnie franche faisaient partie de l’armée de Hollande sous les ordres du général Dumouriez, avant-garde5.

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Compagnie franche de Magnée :

Date de formation : inconnue

1793 :

Le 1er mars, la compagnie forte de 41 hommes servait dans les rangs de l’armée de Belgique commandée par le général Dumouriez.

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Compagnie de chasseurs d’Eyron :

Date de formation : inconnue

1793 :

Elle passa à l’ennemi avec le général Dumouriez (3-5 avril).

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Compagnie de chasseurs-braconniers :

Date de formation : inconnue

Formation :

Très certainement formée auparavant à l’armée du Nord.

1793 :

Elle passa à l’ennemi avec le général Dumouriez (3-5 avril).

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Compagnie franche du Panthéon :

Date de formation : 1792 à Paris (il y avait deux compagnies du Panthéon).

Formation :

Les chances sont très grandes qu’il s’agisse en fait d’une des deux compagnies de volontaires du Panthéon, qui furent formées à Paris.

1793 :

Elle fut versée le 21 janvier dans le 24ème bataillon de chasseurs, nouvellement formé avec le 1er bataillon de Tournai et les compagnies franches du Panthéon et de Clermont (armée du Nord ou de Belgique).

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Sans-culottes :

Date de formation : inconnue, formée de Belges dans la capitale suite à la menace d’invasion des coalisés.

1793 :

Dix compagnies de sans-culottes fortes de 800 hommes étaient en garnison dans la place de Bruxelles (1er mars).

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Article de Laurent Brayard et Didier Davin, dessin de Didier Davin, diverses compagnies de chasseurs et franches dans l’armée française de la Révolution

1 A. Defrance, Les volontaires du Nord et du Pas-de-Calais dans la défense nationale, 1792-1795, p. 14.

2 Eugène Cruyplants, La Belgique sous la domination française (1792-1815), 1912, tome II, p. 456.

3 Ordre de bataille de la collection Nafziger du 1er mars 1793, armée de Hollande.

4 Ordre de bataille de la collection Nafziger du 1er mars 1793, armée de Hollande.

5 Ordre de bataille de la collection Nafziger du 1er mars 1793, armée de Hollande.