1er bataillon de réquisition du district de Pont-de-Vaux

bataillon-de-volontaires-nationaux

1er bataillon du district de Pont-de-Vaux :

Date de formation : levée en masse d’août 1793, formé dans l’automne.

Formation :

Bataillon provisoire accueillant les recrues du district. Il n’y a plus aucunes sources officielles d’archives sur ce bataillon dans l’Ain, si tant est qu’il y en ait eut un jour. La confusion est grande puisque les appellations qui le concernent sont changeantes : bataillon du district, bataillon du district de Pont-de-Vaux, compagnie de Pont-de-Vaux ou même 1er bataillon de l’Ain bien qu’il n’est rien à voir avec celui portant le même numéro et organisé au commencement de 1792.

1793 :

La première mention d’un 1er bataillon du district de Pont-de-Vaux, correspond au bataillon qui se trouvait au siège de Lyon, avec la levée décrétée le 25 juillet 1793 par les représentants du peuple auprès de l’armée des Alpes. Cette levée correspondait à la formation de l’armée qui mit le siège devant la ville de Lyon. Sa formation fut lente et son équipement difficile à trouver. Le district de Pont-de-Vaux fit appel aux gardes nationales locales pour livrer les armes disponibles. C’est le cas de la commune de Saint-Laurent qui fournit 19 fusils pour l’armement des recrues :

« Les administrateurs du directoire de district de Pont de Vaux, département de l’Ain requièrent les officiers municipaux de Saint-Laurent de l’Ain, de remettre au citoyen Textor les fusils qu’ils ont en leur pouvoir et qui leur ont été  délivrés par le district, lesquelles armes sont nécessaires pour armer les citoyens gardes nationaux requis pour se rendre à Bourg demain en exécution de l’arrêtté des représentants du peuple près l’armée des Alpes du 25 juillet 1793, fait à Pont de Vaux le 3 août 1793 l’an 2 de la République Françoise une et indivisible. Guichellet, Namblet, Bellouze fils. Je déclare avoir reçu des mains des officiers municipaux de cette commune en exécution de l’invitation cidessus la quantité de dix-neuf fusil avec bayonettes et foureaux pour être remis ce soir au directoire du district de Pont de Vaux, à Saint-Laurent ce 3 août 1793 l’an 2ème de la République une et indivisible. François Textor ».

Le 11 octobre 1793, le département fit mention de lui pour la première fois pour le paiement de subsistances[1]. Le 17 novembre, le département fit passer des ordres au citoyen Gauthier préposé des subsistances à Bourg de délivrer du pain et de la viande aux recrues du bataillon de levée en masse des districts de Pont-de-Vaux et de Châtillon. Cet ordre nous donne la preuve de sa formation et de sa présence au dépôt de Bourg-en-Bresse[2]. Le 18 novembre, le citoyen Gromier fut désigné par le département comme officier de santé « au bataillon du district de Pont-de-Vaux qui vient d’arriver tout organiser à Bourg ». Le 20 novembre, le bataillon reçut du département des fournitures et notamment des souliers.

1794 :

En janvier, nous retrouvons le bataillon du district pour les hommes embrigadés à Saint-Trivier-de-Courtes, chef-lieu de Canton[3]. Ce bataillon fut signalé par le certificat de bonne conduite, d’un réquisitionnaire des dernières levées de 1793. Le document indique que le 4 février, le 1er bataillon du district de Pont-de-Vaux se trouvait alors à Saint-Jean-de-Maurienne[4] où « il a été encadré »[5]. Les hommes du bataillon furent alors versés, à la même date, dans le 2ème bataillon de Haute-Loire. Effectivement, dès le 19 janvier, 193 hommes du bataillon furent versés dans le 5ème bataillon de l’Isère. Les réquisitionnaires du district furent donc utilisés pour combler les rangs de bataillons existant dans la brigade du général Baudelaune[6].

Il fut encore cité dans plusieurs registres des délibérations des communes du district[7] pour désigner le rassemblement des gardes nationales réquisitionnées par le représentant Réal en 1795. Comme en 1791 et 1792, date de l’organisation des premiers bataillons de volontaires, les recrues se rassemblaient à une date précise dans le chef-lieu de district. L’attente avant la réelle organisation et incorporation dans un bataillon pouvait être longue comme en témoigne celle des recrues du district qui rejoignirent le 3ème bataillon de l’Ain et qui attendirent quasiment trois mois leur intégration[8].

Article de Laurent B.

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[1] Octave Morel, Inventaire des archives de la Révolution française dans l’Ain, p. 188.

[2] Idem, page 196.

[3] AD de l’Ain, 9 L 33 et 34.

[4] Dès la mi-novembre, le bataillon du district de Montluel était signalé comme sclérosé par la désertion et alors à Saint-Jean-de-Maurienne lieu du quartier général de l’Armée des Alpes, Octave Morel, déjà cité, page 195.

[5] Il faut comprendre par-là que le bataillon alors au dépôt et en attente de réorganisation, avait reçu ses officiers et procédé à l’élection des grades pouvant alors être confiés par le moyen du scrutin. Le volontaire Pierre Salet originaire de Bâgé-le-Châtel fut versé à la 8ème compagnie du 2ème bataillon de Haute-Loire. AD de l’Ain, AC de Bâgé-le-Châtel, REV 12.

[6] Commandant Dumont, Bataillons de… op cit, p. 157.

[7] AC de Saint-Trivier-de-Courtes, REV 6.

[8] Général Jacques Schmitt, Joubert, la vie… op cit, p. 54-60.