8ème bis bataillon de l’Ain dit du district de Nantua[1]:
Date de formation : automne 1793.
Formation :
Nous possédons peu d’informations sur ce bataillon[2]. A notre avis il ne put pas être formé le 26 août 1793 comme indiqué par tous les précédents historiens des volontaires de l’Ain. En effet il fut formé avec des réquisitionnaires de l’Ain probablement pour la levée du siège de Lyon et pour la levée en masse de réquisitionnés originaires de Nantua. La date de formation indiquée par les sources anciennes ou récentes est de plus exactement celle de la formation du 8ème bataillon de l’Ain qui était resté de long mois en état pour ainsi dire végétatif. La pièce présente aux archives de l’Ain et dans les archives de Vincennes, fait bel et bien état de la formation du 8ème de l’Ain du chef de bataillon Rouville, le 26 août 1793[3]. Il est impossible que le 8ème ait été formé à la même date. Il s’agit donc d’une erreur bien pardonnable car les pièces du 8ème et du 8ème bis sont mélangés dans un même dossier. La grande confusion qui règne par rapport à son numéro, complique de beaucoup l’établissement d’une histoire du bataillon[4].
Historique :
1793 :
Le bataillon fut dirigé après sa formation dans l’automne 1793 pour tenir garnison dans la ville de Lyon, reprise aux insurgés depuis peu. Il resta en garnison dans cette ville un long moment, sans doute pour recevoir son équipement et son armement qui devait être très loin d’être au complet à son départ. Son instruction fut sans doute peaufinée durant ce long séjour.
1794 :
Il fut passé en revue au mois de mars par le représentant du peuple Dumas, chargé de l’embrigadement aux armées des Alpes et d’Italie. Suite à cette visite, des hommes furent renvoyés dans leurs foyers comme impropres au service. Le 20 avril, le bataillon, sous la dénomination de bataillon de Nantua était en garnison dans la ville de Lyon. Il faisait partie de la division du général Declaye et comptait un effectif de 1 039 hommes pour un complet de 1 123. La garnison était importante depuis l’insurrection de Lyon, suivie du long siège pour reprendre la ville aux insurgés[5].
Le bataillon garda très longuement son nom de bataillon de Nantua et ne fut finalement dénommé 8ème bis de l’Ain qu’après la fin de son équipement et la revue du représentant Dumas. Le 28 août, le chef de bataillon Baudin, réclama au département un traitement de 125 livres pour deux trimestres écoulés, en sa qualité de juge au tribunal du district de Nantua. Nous apprenons à cette occasion que cette demande fut repoussée, car il ne pouvait cumuler les traitements de différentes fonctions. Nous apprenons qu’il fut nommé en mars 1793, commissaire du département pour la levée des 300 000 hommes dans le district de Nantua. Joseph Baudin réclama le paiement de ses efforts pour cette opération auquel il participa durant deux mois. Cette fois-ci le département avalisa sa demande et ordonna le remboursement de ses frais plus une prime de 200 livres[6]. Nous n’apprenons pas malheureusement de quelle place ou position le chef de bataillon Baudin émit sa demande. A cette date, le département de l’Ain, dénommait encore le bataillon comme étant le 8ème de l’Ain ci-devant bataillon de Nantua.
Etat-major du bataillon :
Noms | Grades | Unité |
Baudin | Chef de bataillon | 8ème bis de l’Ain |
Besancon | Adjudant | Etat-major |
Barbe | Quartier-maitre | Etat-major |
Tournery | Chirurgien-major | Etat-major |
Duraffour | Capitaine | 7ème compagnie |
Ricannet Joachim | Lieutenant | 7ème compagnie |
Nay Jean-Claude | Capitaine | ? |
Cottet | Lieutenant | ? |
Monet | ? | ? |
A partir du mois de septembre, le bataillon avait changé de position. Des certificats émanant de l’officier de santé de Belley font penser que le bataillon avait fait mouvement durant l’été pour se rapprocher de la Savoie et du front de l’armée des Alpes. Entre cette date et le mois de novembre, le bataillon fut retiré de cette armée et marcha vers Besançon et Dôle qui dépendaient logiquement de l’armée du Rhin. Nous découvrons des certificats médicaux pour quelques volontaires émanant surtout de l’hôpital militaire de Besançon, mais aussi de celui de Montbéliard et de Dôle. Il est probable que le bataillon tînt garnison à Besançon durant l’hiver 1794, où il prit ses quartiers.
1795 :
Nous perdons ensuite sa trace durant la campagne qui s’ouvrit au printemps 1795. Il resta semble-t-il en garnison sur les arrières de l’armée du Rhin.
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
Néant
2ème formation :
D’après Belhomme, il fut amalgamé provisoirement le 9 février 1796 à Landau. Avec les 75ème et 208ème demi-brigades de bataille, il forma la 56ème demi-brigade provisoire[7].
Le journal de l’An VII indique qu’il fut incorporé le 4 octobre 1797, dans le 5ème bataillon des Deux-Sèvres puis amalgamé dans la 209ème demi-brigade de bataille qui devînt en seconde formation, la 97ème demi-brigade de ligne[8].
Documents :
Nous possédons quelques informations complémentaires recueillis par Monsieur Croyet dans les archives de la commune de Nantua (registres de délibérations de la commune). Au chef-lieu de district, de nombreux soldats vinrent en l’an II et III faire viser leurs certificats de réforme ou de congé. Il nous a paru intéressant de récapituler l’ensemble de ces hommes revenus dans leurs foyers. C’est un intéressant échantillon d’environ 45 hommes que nous présentons ici et qui nous ont permis de mieux connaître le 8ème bis de l’Ain. Il s’agit en particulier des hommes suivants :
- Claude-Joseph Bouvet, volontaire à la 7ème compagnie du bataillon de Nantua ou 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 5 mars 1794, avec un certificat de santé délivré par le chirurgien-major Tournery, le capitaine Duraffour et le quartier-maitre Barbe. Il est indiqué qu’il était atteint de la gale et qu’il devait se rendre à l’hôpital militaire de Mâcon. Il rentra cependant directement chez lui et obtint le droit de se soigner dans ses foyers.
- Jean-Bruno Savarin, natif de Nantua, sergent à la 7ème compagnie du bataillon de Nantua ou 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 5 mars 1794, avec un certificat de santé délivré par le chirurgien-major Tournery, le capitaine Duraffour et le quartier-maitre Barbe. Il est indiqué qu’il était atteint de la gale et qu’il devait se rendre à l’hôpital militaire de Mâcon. Il rentra cependant directement chez lui et obtint le droit de se soigner dans ses foyers.
- Joachim Ricannet, natif de Nantua, lieutenant dans la 7ème compagnie du bataillon de Nantua, ou 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 6 mars 1794, avec un certificat délivré à commune affranchie par le chirurgien-major Tournery, le capitaine Duraffour et le quartier-maître Barbe. Il est indiqué qu’il était atteint de la gale et qu’il devait se rendre à l’hôpital militaire de Mâcon. Il préféra rejoindre directement son domicile en compagnie d’André Pauli et de François Dunoyer. Il rentra donc chez ses parents et obtint d’y résider jusqu’à son entière guérison.
- André Pauli, natif de Nantua, caporal à la 7ème compagnie du bataillon de Nantua ou 8ème bis de l’Ain. Il reçut un certificat de réforme des mains du citoyen Tournery chirurgien-major, de Duraffour capitaine et de Barbe quartier-maître du bataillon. Il est indiqué qu’il était attaqué « du genre de maladie galeuse ». Il lui fut ordonné de rejoindre l’hôpital militaire de Mâcon (comme les hommes du bataillon du district de Pont-de-Vaux quelques mois auparavant). Cependant, il n’obtempéra pas à cet ordre et se rendit directement à Nantua où il déclara au comité révolutionnaire qu’il serait plus vite guéri en se rendant directement chez lui. Le 6 mars 1794, il fut autorisé à rester dans ses foyers jusqu’à sa guérison.
- François Dunoyer, volontaire de la 7ème compagnie du bataillon de Nantua, ou 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 10 mars 1794, avec un certificat de santé délivré par le chirurgien-major Tournery, le capitaine Duraffour et le quartier-maitre Barbe. Il était lui aussi atteint de la gale. Tout comme André Pauli, il reçut l’ordre de rejoindre l’hôpital militaire de Mâcon, mais préféra rejoindre directement Nantua où il demanda à passer sa convalescence. Il lui fut accordé de rester dans ses foyers jusqu’à sa guérison.
- Jean-Baptiste Chapel, volontaire à la 7ème compagnie du bataillon de Nantua, ou 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 16 mars 1794, avec un certificat délivré par le chirurgien-major Tournery. Il était indiqué : « qu’il est attaqué d’une éruption cutanée et dartreuse sur plusieurs parties de son corps et notamment sur les deux fesses ». Il reçut ce certificat de Commune Affranchie où stationnait le bataillon, la pièce étant signée par le chef de bataillon Baudin, le lieutenant Cottet et l’officier Monet du bataillon. Un autre certificat donné par l’officier de santé Guinet de Nantua précise : « qu’il a tout le corps couvert de pustules et de furoncles occasionné par une humeur prorique qui exige un traitement très régulier pour prévenir de plus grands maux ». Il est encore indiqué qu’il n’a pas pu signer car il avait la main droite couverte de boutons et d’enflures.
- Bernadin Dunoyer, âgé de 15 ans et natif de Nantua. Il était fusilier à la 7ème compagnie du bataillon de Nantua, ou 8ème bis de l’Ain. Il présenta une cartouche (congé) suite à la revue du bataillon effectuée par le représentant du peuple Dumas à Commune Affranchie[9]. Il fut réformé comme étant trop jeune et estropié. Son certificat de réforme fut signé par Baudin chef de bataillon, Favre, Julliard, Collet, Bouvet et Julliard.
- Jean Bourrod-Savarin, âgé de 26 ans et demi. Il était sergent à la 7ème compagnie du bataillon de Nantua ou 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 13 avril 1794, avec un congé de réforme absolu délivré suite à la revue du bataillon par le représentant du peuple Dumas chargé de l’embrigadement aux armées des Alpes et d’Italie. Il fut réformé comme ayant été blessé au bras et reçut son certificat à Commune Affranchie.
- Jean Roux, boulanger et natif de Villieu, district de Trévoux (?). Il n’est peut-être pas du 8ème bis de l’Ain. Il se présenta, le 8 mai 1794, avec un certificat de civisme et une déclaration des officiers de sa commune qui stipulait : « que citoyen de la réquisition de 18 à 25 ans, il fut enjoint par les administrateurs du district de Trévoux de rejoindre le bataillon en garnison dans le Mont-Blanc, pourquoi il fut donné un ordre de route ainsi qu’à Benoit Chabry, le 30 avril 1794, partis le 2 mai que lui a eu le malheur de prendre son ordre de route depuis Bourg au Pondain dequoy il fait la déclaration avec invitation de viser son certificat de civisme et lui décrire la route qu’il doit suivre en conformité de celui de son camarade qu’il nous a présenté ».
- François-Marie Percevaud, volontaire au 8ème bis de l’Ain, 1ère compagnie. Il se présenta le 11 mai 1794 et indiqua : « que la perte de l’œil droit et des cicatrices dans les jambes l’ayant mis dans le cas d’être privé du bonheur de servir la patrie les armes à la main, il avait quitté à regret le bataillon d’après le congé qui lui a été délivré par les officiers supérieurs et qu’il a justifié en représentant le certificat de la position datté de Commune Affranchie le 26 avril 1794 signé Raillard, Carret et Tornery officiers de santé visé par le commissaire des guerres Michaud à la suite […] congé qui lui a été délivré le 28 avril par le chef de bataillon Baudin, l’adjudant Besancon et le quartier-maitre Barbe […] et un ordre de route délivré à Commune Affranchie le 28 avril 1794 signé Ponteau commissaire des guerres ».
- Jean-Claude Nay, capitaine dans le 8ème bis de l’Ain, qui se présenta le 15 mai 1794 avec un congé absolu délivré le 26 mars. Il présenta aussi un certificat de bonne conduite militaire et républicaine délivré par le conseil d’administration du bataillon.
- Jean-François Hugonet, cordonnier, volontaire dans le bataillon de réquisition de Nantua ou 8ème bis de l’Ain. Nous apprenons qu’il était ouvrier dans l’atelier de cordonnerie établi à Commune Affranchie. Il se présenta le 30 mai 1794, avec un certificat par lequel il était autorisé par le directeur de l’établissement à s’absenter quelques jours pour s’occuper des affaires de sa famille. La pièce fut signée par Martin, directeur.
- Benoit Vivien, garçon cordonnier, volontaire dans la 1ère compagnie du 8ème bis de l’Ain. Natif de Commune Affranchie. Il se présenta le 4 juillet 1794, avec un congé absolu après une revue passée par le représentant du peuple Dumas.
- Jean-Baptiste Chartron, natif de Charix, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il demanda le 31 août 1794, une voiture pour le reconduire à son bataillon étant donné son état de convalescence. L’officier de santé Gilliod indiqua qu’il n’était pas en état de rejoindre son bataillon. Le comité révolutionnaire de Nantua insista pour qu’il rejoigne son bataillon mais indiqua le 10 septembre 1794, qu’il était encore convalescent.
- Benoit-Joseph Martin, natif de Charix, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il fut reconnu comme ayant une difformité dans l’articulation du genou droit dont « dont il se plaint de considérables douleurs après avoir fait une route longue et pénible ce qui peut effectivement le mettre dans le cas à ne pouvoir exercer librement en tout genre l’exercice militaire ». Le 10 septembre 1794, le comité révolutionnaire de Nantua conclut qu’il était hors d’état de servir, d’en informer le chef de bataillon Baudin.
- François Colletta, volontaire au 8ème bis de l’Ain, natif d’Echallon canton d’Oyonnax. Il présenta le 10 septembre 1794, un certificat médical du citoyen Poncet de Belley qui indiquait qu’il était autorisé à rester dans ses foyers jusqu’à son entière guérison.
- François-Marie Marmot, volontaire au 8ème bis de l’Ain, natif d’Echallon canton d’Oyonnax. Il présenta le 10 septembre 1794, un certificat médical du citoyen Poncet de Belley qui indiquait qu’il était autorisé à rester dans ses foyers jusqu’à son entière guérison.
- Théodore Chanal, natif de Marchon, commune d’Arban, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 11 septembre 1794, avec un certificat indiquant qu’il « se trouve blessé d’une playe cotteuse située à la partie postérieure externe du métatorse du pied droit, playe qui exige des persements métodiques jusqu’à guérison radicale ». Il obtint une quinzaine de jours de congés supplémentaires avant de rejoindre.
- Pierre Messiat, natif d’Echallon, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il présenta le 12 septembre 1794, un certificat de santé de l’officier de santé Poncet de Belley qui indiquait qu’il était atteint de maladie scorbutique et qu’il pouvait rester dans ses foyers jusqu’à son entière guérison.
- Jean-François Prost, natif de Martignat canton d’Oyonnax, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il présenta le 12 septembre 1794, un certificat de l’officier de santé Piquet de Groissiat qui indiquait qu’il était malade et pouvait rester dans ses foyers jusqu’à son entière guérison. Nous le retrouvons le 5 février 1795, alors qu’il se présenta à nouveau avec un certificat pour faire prolonger à nouveau son congé.
- Charles Tournier, natif de Martignat canton d’Oyonnax, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il présenta le 12 septembre 1794, un certificat de l’officier de santé Piquet de Groissiat qui indiquait qu’il était malade et pouvait rester dans ses foyers jusqu’à la fin de la première décade de vendémiaire (début octobre).
- Michel Ramilly, ouvrier charron, caporal au 1er bataillon des volontaires de Nantua ou 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 12 septembre 1794, avec un certificat de convalescence qui lui permettait de rentrer chez ses parents en date du 8 septembre et signé par le chef de brigade Humbert directeur de l’artillerie à Grenoble.
- François Bulliod, fils de Claude-François, natif d’Yzenave. Réquisitionnaire au 8ème bis de l’ain, dont le père se présenta le 13 septembre 1794 avec un certificat du citoyen Jantet approuvé par le chef de bataillon Baudin qui lui accordait un congé définitif par défaut de taille et de corpulence.
- Jean-Pierre Rosset, natif d’Yzenave, fils de feu Joseph Rosset et de Marie, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Sa mère présenta le 13 septembre 1794, un certificat qui expliquait qu’il était atteint « d’une gale opiniatre ». Il demanda la prolongation de son congé pour trois décades supplémentaires.
- Jean-Baptiste Desportes, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Le 16 septembre 1794, il demanda certificat médical à l’appui, une prolongation d’une décade pour atteindre une guérison complète.
- Joseph-Marie Favre, officier de santé d’Hotonne, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 16 septembre 1794 pour demander sa réforme définitive dont il attendit l’avis par la commission de santé.
- Jean-Marie Jantet, fils de Jean-Pierre Jantet, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Son père présenta le 21 septembre 1794, un certificat de santé qui attestait qu’il avait été renvoyé dans ses foyers à cause de son pied gauche tordu suite à une entorse. Il demanda sa réforme définitive.
- André-Marie Mercier, fils de Claude Mercier. Son père présenta en vendémiaire an II, un certificat qui indiquait qu’il ne pouvait rejoindre son bataillon car il était atteint de coliques fréquentes conséquence d’une hernie.
- Joseph Rambert, fusilier au 8ème bis de l’Ain, 6ème compagnie, natif de Mont Freine. Il se présenta le 11 novembre 1794, avec une permission de se rendre chez lui pour convalescence, suite à un congé accordé par le directeur de l’hospice de Dôle le 16 octobre 1794. Il fut indiqué qu’il était affecté d’une fièvre tierce qui le mit hors d’état de rejoindre son bataillon.
- François Balivet, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 18 novembre 1794, avec un certificat de l’hospice de Montbéliard qui le renvoya dans ses foyers pour une convalescence de quatre décades.
- Louis Belley, sergent au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 18 novembre 1794, avec un billet de sortie de l’hospice de Montbéliard signé Raisin médecin et Lamolle chirurgien en chef, qui constatait l’état d’affaiblissement et de maigreur où il se trouvait réduit et le renvoyait chez ses parents pour convalescence pour quatre décades.
- François Neyron, fusilier au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 29 novembre 1794, avec un certificat de l’hôpital de Salins en date du 9 novembre. Il fut renvoyé pour une période de convalescence de trois décades.
- Siméon Neyron, fils d’Antoine, fusilier au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 2 décembre 1794, avec un certificat de l’officier de santé Tardy de Nantua qui indiquait qu’il était atteint de scorbut. Il présenta également un billet de sortie de l’hôpital militaire de Besançon. Il fut déclaré hors d’état de rejoindre.
- Jean-Marie Chapel, natif de Bouvens, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 13 décembre 1794, avec une attestation de l’officier de santé Piquet qui demandait pour lui un prolongement de quelques décades de son congé chez ses parents : « et que ce seroit l’exposer retomber dans les hôpitaux en le forçant à se mettre en marche pour un voyage aussi long et aussi pénible dans cette saison ».
- Anatase Carlod, natif d’Arban, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 14 décembre 1794, avec un certificat de santé de l’officier Nicod de sa commune qui indiquait qu’il était atteint d’une fièvre lente et « même d’une complexion de sont naturelle et que dans ce moment il est hors d’état de supporter les fatigues de la guerre ».
- Armand Mota, natif du Grand-Abergement, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 16 décembre 1794 avec un certificat de santé de l’officier de santé Bartier de Nantua. Il était indiqué qu’il était affligé d’une vue extrêmement basse : « à la suite d’une inflammation qu’il a essuyé depuis peu et encore d’une difformité situé au second doit du pied gauche, lesquelles infirmités le rendent actuellement hors d’état de servir ».
- Joseph Perris natif de Nantua, volontaire au 8ème bis de l’Ain. L’officier de santé Gillod certifia le 16 décembre 1794, que cet homme était affecté d’une fièvre intermittente qui l’obligea à rester trois décades supplémentaires dans ses foyers.
- Antoine Garçon, natif de Maillac, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 22 décembre 1795, avec un certificat de l’officier de santé Gillod de Nantua et qui attestait « une playe à la jambe gauche avec un ressentiment de douleur rhumatisante du même côté et qu’il auroit besoin pour se metre en état de rejoindre son bataillon d’une prolongation de séjour dans ses foyers d’une décade au moins ».
- Joseph Sontonax, natif de Nantua, volontaire au 8ème bis de l’Ain, 1ère compagnie. Il se présenta le 7 janvier 1795, avec un certificat qui indiquait qu’il était affecté de nostalgie et convalescent. Il fut renvoyé dans ses foyers l’espace d’un mois d’après le certificat du médecin en chef de l’hôpital militaire de Besançon. Il entra dans cet hôpital le 6 novembre 1794 et en sortit le 24 décembre.
- Claude Mercier, natif de Nantua, volontaire à la 1ère compagnie du 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 19 janvier 1795 avec un certificat de l’hôpital de la Fraternité de Besançon qui attestait qu’il était renvoyé chez ses parents « pour être affecté de Boufissure et de nostalgie ». Il fut renvoyé chez ses parents pour deux décades.
- Célestin Morraux, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Il se présenta le 29 janvier 1795, avec un certificat de l’officier de santé Buget de Bourg. Il obtint un congé de deux décades dans sa famille.
- Henri Maire, natif de Joux-la-Montagne, volontaire au 8ème bis de l’Ain. Son frère François, cultivateur dans cette commune présenta pour lui le 1er février 1795, un certificat de santé de l’officier Poncet de Belley. Le certificat indiquait : « qu’il est ataqué d’une fièvre hétique avec un embaras dans la poitrine et d’un consomission de toutes les parties du corps, maladie très dangereuse dont il n’y a pas beaucoup d’espérance de guérison attendus que cette sorte de maladie sont presque toujours incurables ». Les officiers municipaux du lieu confirmèrent cette déclaration par leurs signatures.
- Barthélémy Constant, volontaire au 8ème bis de l’Ain, natif de la Baline Sapel. Son père Arnaud se présenta le 8 février 1795 avec un certificat de l’officier de santé de Nantua qui précisa qu’il était atteint d’un accès de fièvre et qu’il se plaignait de frissons et d’une faiblesse générale. Il demanda une quinzaine de jours pour se remettre sur pieds.
- Louis Chabot, volontaire au 8ème bis de l’Ain, natif de la Baline Sapel. Son père Jean-Claude se présenta le 8 février 1795 avec un certificat de l’officier de santé de Nantua qui précisait qu’il était atteint d’une « galle carrine » et demandait deux décades de congé supplémentaire avant de pouvoir retourner aux armées.
- Jean-Louis Morel, volontaire au 8ème bis de l’Ain, natif de Brenod, district de Nantua. Il se présenta le 13 février 1795 avec un certificat de l’officier de santé Gilliod évacué dans sa famille pour être traité pour une fièvre intermittente. Il obtînt deux décades de congé en plus pour se rétablir.
- Grégoire Trocond, volontaire au 8ème bis de l’Ain, natif du Petit-Abergement. Il se présenta le 14 février 1795, avec un certificat de l’officier de santé Gilliod, et d’un autre certificat du citoyen Jautet en date du 7 octobre 1793. Renvoyé dans ses foyers par le chef de bataillon Baudin pour y être traité pour un problème à la jambe droite. Il demanda quelques décades pour se remettre complètement.
- Jean-François Genevey, volontaire au 8ème bis de l’Ain, natif Volognat. Sa femme, Anne-Marie Guynard présenta pour lui un certificat de l’officier de santé Jean-François Vuartin de Volognat qui précisait que cet homme était actuellement dans son village car il était atteint d’une galle « de la plus mauvaise nature qui lui couvre la surface de la pau, l’état des gencives et des dents qui toutes déchaussées annoncent aussy que les humeurs sont infectés d’un vice scorbutique ».
Portrait :
Un grognard ancien du 8ème de l’Ain bis [10] : Jean-Aimé Bataillard, né le mercredi 30 septembre 1778 à Poncin. Il entra au 8e bataillon de l’Ain (28 août 1793). Caporal à la 97e demi-brigade de ligne (6 pluviôse an VIII), fourrier (16 thermidor an X), sergent-major au 60e régiment d’infanterie de ligne (1er frimaire an XIII), adjudant sous-officier (1er juillet 1808). Le 13 mai 1809, au passage du Mont-Nevafrioul, en Italie, il captura deux officiers et soixante soldats autrichiens avec un sergent et deux voltigeurs. Chevalier de la Légion d’honneur (11 septembre 1809), sous-lieutenant (25 octobre 1811), lieutenant (10 juin 1813), adjudant-major (9 janvier 1814), capitaine (1er avril), mis en demi-solde (1er septembre). Remis en activité au 64e régiment d’infanterie de ligne (1er avril 1815). Il se retira à Poncin. Il mourut le 17 mars 1848.
Article de Laurent B.
[1] AD de l’Ain, 108 J 91.
[2] Principalement des citoyens originaires du district de Nantua.
[3] AD de l’Ain, 108 J 91.
[4] Les contemporains du bataillon, et l’administration du ministère de la guerre s’y perdaient eux-mêmes comme en témoigne la confusion décrite par le lieutenant-colonel De Rouville entre le 8ème de l’Ain et le 8ème bis, AD de l’Ain, 108 J 91.
[5] Krebs et Moris, Campagnes dans les Alpes, tome 2, p. 244.
[6] C’est-à-dire, 200 livres payées à deux secrétaires l’aidant dans sa tâche des recrutements, 30 livres de bois de chauffage, 37 livres et 10 sols de chandelles, 25 livres et 8 sols pour du papier et de l’encre, pour un total de 292 livres et 18 sols, plus le salaire que l’on voudra bien lui compter en sus.
[7] Belhomme, Histoire de l’infanterie en France, p. 120.
[8] Bertaud et Roucaud, Inventaire des registres matricules des demi-brigades de bataille, série 17 YC, archives de Vincennes, p. 191, indiquent faussement qu’il s’agit du 8ème de l’Ain.
[9] Il s’agit de la ville de Lyon rebaptisée par les révolutionnaires après la défaite des insurgés lyonnais.
[10] Jérôme Croyet, Dictionnaire des soldats de l’Ain sous la Révolution et l’Empire.