3e bataillon de la Charente ou 7e des Réserves

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3ème bataillon de la Charente ou 7ème bataillon des Réserves :

Date de formation : septembre-octobre 1792, il comprenait la compagnie Fougeret de Barbezieux et la compagnie Doreille de Châteauneuf, avec une compagnie dit Merlin d’origine inconnue.

Historique :

1793 :

En janvier, il était en garnison à Mons. Il faisait partie des troupes de la division du général Harville présentent en Belgique (1er mars). Le 3e bataillon se trouvait en garnison à Condé (vers mars), il soutînt un long siège, sous le commandement du général charentais Chancel, contre les Autrichiens :

« le 25 juillet Fouqueteau, quartier-maître trésorier du bataillon écrit à Hoche alors adjudant-général « depuis six semaines, les soldats composant la garnison étaient réduits à onze onces de pain, une once de riz, deux onces de cheval, deux tiers d’onces de suif par jour et pour chaque homme, ils souffraient beaucoup, le service était pénible et beaucoup tombaient malades, néanmoins la garnison toujours patiente attendait son sort avec résignation, lorsque le conseil de guerre de la place convaincu qu’il ne restait de vivres que pour quatre jours, s’assembla et chercha pendant trois jours les moyens de conserver à la République une place forte et de braves soldats. En vain essaya-t-on de faire des sorties, toutes furent infructueuses. Enfin épuisé de fatigue, on capitula le 12, la garnison évacua la place le 13 au matin, elle était composée d’environ 400 hommes. Les troupes sortirent avec les honneurs de la guerre jusqu’au faubourg de Coq, distant d’un quart de lieue de la place, là elles posèrent les armes »1.

Il était fort de 591 hommes. Le 1er août 1793, il fut fait prisonnier lors de la reddition de la place de Condé. Ce qui restait du bataillon fut ensuite dirigé vers la Vendée.

Embrigadement/amalgame :

2e formation :

Il fut versé dans les rangs de la 70e demi-brigade de ligne en seconde formation2.

D’après Belhomme3, la 70ème demi-brigade de ligne fut formée le 11 septembre 1796, à Cholet, avec les 50ème, 134ème et 157ème de bataille, le 1er bataillon de la 133ème de bataille (1er bataillon du 72e d’infanterie en réalité), le 1er bataillon du 73ème régiment, le 1er bataillon du 74ème régiment, le 4ème bataillon de l’Hérault, le 5ème de la Dordogne, le 5ème bis de Lot-et-Garonne, le 7ème bataillon des Réserves, le 4ème du Calvados, le 1er de l’Égalité (Charente-Inférieure) et le dépôt du 12ème bataillon de la République (Paris).

D’après l’historique du 70e régiment d’infanterie de ligne4, la 70e demi-brigade fut formée, des 50e, 134e et 157e demi-brigades de bataille, du 1er bataillon du 72e régiment d’infanterie ci-devant Vexin, du 1er bataillon du 73e régiment d’infanterie, ci-devant Royal-Comtois, du dépôt du 2e bataillon du 73e d’infanterie ci-devant Royal-Comtois, du 1er bataillon du 74e régiment d’infanterie, ci-devant Beaujolais, du 4e bataillon de l’Hérault, du 5e bataillon de la Dordogne, du 5e bataillon de Lot-et-Garonne, du 4e bataillon du Calvados, du 3e bataillon de la Charente, du dépôt du 12e bataillon des volontaires de la République. Le noyau de la 70e de ligne fut formé de la 50e demi-brigade de bataille, elle-même venant de l’armée du Nord, où elle avait fait les campagnes de 1793 et 1794.

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Portrait :

Jacques-René-Laurent Ardouin, né le 17 mars 1766 à Port-au-Prince. Garde national en Charente (28 juillet 1789). Volontaire au 3e bataillon de la Charente, (5 août 1792). Lieutenant (5 août), capitaine provisoire (7 août), chef de bataillon (14 septembre). Lieutenant-colonel à la 70e demi-brigade de ligne (11 frimaire an V). Chef de brigade provisoire puis réformé (19 pluviôse an IX). Rentra dans la vie civile. Capitaine de la compagnie de réserve de la Charente (10 avril 1806). Chef de la compagnie de la Haute-Saône (16 mars 1809). Chef du 2e bataillon des chasseurs de la montagne (1er mars 1811). Chef de la 54e Cohorte (1er juin 1812). Chef de bataillon au 4e bataillon du 152e d’infanterie de ligne (10 mars 1813). Campagne à l’armée du Nord (1792-1793), il servit à l’Armée de l’Ouest, armée d’Irlande (1798), armée d’Italie (1806), 20e division militaire du général Olivier. Il se trouvait à la 10e division militaire du général Lacombe (1809), puis 11e division militaire du général Hédouville (1811). Il servit durant la campagne d’Espagne sous Macdonald (1812), à l’armée des Côtes (1813), puis à la Grande Armée. Prisonnier de guerre (13 juillet 1793), lors de la reddition de la place de Condé, échangé (5 brumaire an V). Embarqué en Irlande et prisonnier de guerre (22 fructidor an VI), rentra sur parole (7 frimaire an VII). Prisonnier de guerre à Lunebourg (2 avril 1813), rentra en France (2 novembre 1814). Nommé chef de brigade sur le champ de bataille (10 fructidor an VI) pour avoir franchi les retranchements anglais, avoir pris leur armée à dos et l’avoir forcée à une déroute qui lui coûta 13 pièces de canon et 450 prisonniers, proposition fut faite au gouvernement de lui confirmer le grade de colonel. Mis à l’ordre de l’armée de l’Ouest (31 brumaire an VIII) pour avoir, avec 700 hommes défait une colonne de 8 000 hommes, dégagé 200 hommes des 68e et 70e de ligne qui allaient être brûlés dans l’église d’Audierne. « Toulouse le 3 juillet 1812, le général commissaire de la 10e division ne peut que rendre un bon témoignage de la conduite de M. le chef de bataillon Ardouin, général Travot ».

« J’ai infiniment à me louer de la manière dont M. le chef de bataillon Ardouin a servi pendant qu’il était sous mes ordres et je rends avec plaisir à ce brave officier la justice qui lui est due sur ses talents, son activité et son exactitude à remplir ses devoirs, le général commandant le département des Pyrénées-Orientales Duranteau ». « J’ai beaucoup à me louer du chef de bataillon Ardouin, de la manière dont il a servi sous mes ordres. Je ne puis qu’en faire l’éloge, il le mérite à juste titre comme bon et brave militaire, à Bremerlehe, le 18 septembre 1813, le général commandant la 1ère brigade Hanovre, Côtes de l’Elbe et du Weser, signé Osten ». « M. Ardouin est un bon officier, bon chef, ayant toujours bien accompli ses devoirs. Méritant par sa conduite, il s’est parfaitement distingué le 25 mars 1813 à la tête de son bataillon, il a enlevé à la baïonnette le pont et la redoute de Bremerlehe, défendue par 17 pièces de canon, les troupes anglaises furent faites prisonnières et un grand nombre de paysans armés taillés en pièces. Il emporta aussi de vive force, la principale porte de Lunebourg avec son bataillon le 1er avril 1813 et délogea les ennemis de la ville, signé le colonel Raynaud ». Il passa au 18e de ligne le 16 juillet 18145.

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Article de Laurent Brayard

1 P. Boissonnade, Histoire des volontaires de la Charente pendant la Révolution, 1791-1794, Angoulême 1890, p. 98.

2 Champeaux, État militaire de la République française pour l’an douze, dédié au Premier Consul d’après son autorisation, 4e partie, p. 151.

3 Belhomme, Histoire de l’Infanterie de France.

4 Réunion des officiers, Historique du 70e régiment d’infanterie de ligne, 1875, p. 10.

5 Historique du 152e de ligne, 1893, pages 195 à 197.