Date de formation : il fut formé selon Belhomme, le 2 septembre 1791. Le commandant Dumont indique la date du 3 septembre1.
Formation :
Composé de 567 hommes des districts de Beaucaire, de Nîmes, de Saint-Esprit et de Sommières, ils furent rassemblés à Nîmes le 3 septembre 1791, formés en compagnies puis organisés en bataillon et immédiatement armés de fusil pris dans le dépôt de Nîmes. Il fut passé en revue par le maréchal de camp d’Albignac.
Historique :
1791 :
Il fallut accélérer son départ en raison de rixes et de bagarres, de troubles notamment avec les dragons du régiment ci-devant de Lorraine. Cinq compagnies furent envoyées à Lunel (18 septembre), quatre autres à Aigues-Mortes (20 septembre). Il fut rappelé à Nîmes (6 novembre) pour circonvenir des troubles qui avaient éclaté, rejoint par un compagnie qui cantonnait à Sommières (12 novembre) et d’une autre qui se trouvait à Saint-Gilles.
1792 :
Le 1er janvier, il était en garnison à Nîmes et Saint-Gilles2. Il détacha deux compagnies à Bagnols, envoya trois compagnies à Avignon, deux à Aigues-Mortes pour réprimer d’autres troubles (11 mars), la compagnie de grenadiers se trouvant à Silveréal. Il reçut l’ordre de rallier Arles (23 mars), mais les trois compagnies d’Avignon embarquées à Villeneuve pour descendre le Rhône firent naufrage, le bateau coulant à pic et entraînant la mort de 69 soldats (25 mars). Il rentra à Nîmes, en repartit pour Bagnols (9 mai), Saint-Esprit, Pierrelatte et fut employé quelques mois à maintenir l’ordre dans les Cévennes, dépendant de l’armée du Midi.
L’invasion des coalisés dans le Nord de la France, provoqua son départ pour l’armée du Nord. Il passa par Dijon (13 septembre) marcha sur Meaux, puis arriva à Auxerre (19 septembre), il y brûla une collection de portraits aristocratiques. Il marcha sur Troyes, puis Châlons (27 septembre), rejoignit l’armée et participa à l’invasion de la Belgique. Il servit à la bataille de Jemappes (6 novembre), puis à Andernach (12 novembre), entra dans Bruxelles (14 novembre) puis servit au siège de Namur, place qui capitula bientôt (2 décembre). Il prit ses quartiers d’hiver à la division de gauche du général Harville, campant à Flawinne près de Namur.
1793 :
En janvier, il se trouvait au camp d’Havines près de Namur, campant à Huy et ayant un effectif de 626 hommes. Il se constitua une compagnie d’artillerie. Il faisait toujours partie des troupes de la division du général Harville Belgique, ligne de gauche. Il était fort de 611 hommes (1er mars)3. Il fournit une compagnie au 12e bataillon de la formation d’Orléans (13 mai), capitaine Bertrand, lieutenant Thumin et sous-lieutenant Bertrand. Il reçut des réquisitionnaires du département de l’Orne dans ses rangs (29 mai), puis fut passé en revue au camp de Falize par le général Queysset, division Tourville (6 juin). Il y cantonnait toujours (3 juillet), puis participa au déblocus de la place du Quesnoy (septembre), puis à celui de la place de Maubeuge (15 et 16 octobre), puis fut en garnison à Landrecies (novembre).
1794 :
Il reçut le renfort de 390 réquisitionnaires de la levée en masse, dont 130 venant d’Auxerre et 260 d’origines diverses (31 mars). Il laissa son dépôt à Château-Thierry, puis fut bloqué dans la place forte de Landrecies (14 avril). Il se constitua une compagnie provisoire de chasseurs, capitaine Couduzorgues et sous-lieutenant Clerc. Il se distingua lors de la sortie du 25 avril. Il fut fait prisonnier lors de la capitulation de la place de Landrecies (30 avril).
1795 :
Belhomme indique que le 9ème bataillon du Lot fut versé dans ses rangs au mois de novembre 1795. Il rentra des prisons de l’ennemi à la fin du mois de décembre, il fut envoyé à Toulon.
1796 :
Il fut employé dans les garnisons des vaisseaux de guerre de la flotte.
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
Pas de 1ère formation.
2ème formation :
La 41ème demi-brigade de ligne fut formée selon Belhomme, le 12 septembre 1796, à Saint-Quentin avec le 2ème bataillon de la 7ème demi-brigade de bataille, le 3ème bataillon de la 187ème de bataille, le 1er bataillon de la Charente-Inférieure, le 2ème bataillon du Gard, le 4ème bataillon de l’Aisne, le 7ème bataillon de Paris, le 7ème bataillon des fédérés et le 4ème bataillon de la légion de police générale. Le commandant Dumont indique que l’amalgame eut lieu le 19 février 1797, dans le port de Toulon, avec les unités suivantes : 2e bataillon du Gard, 4e bataillon de la légion de police générale, 1er bataillon de la Charente-Inférieure, 3e bataillon du Morbihan, 4e bataillon de l’Aisne, 7e bataillon de Paris et 7e bataillon des Fédérés4.
État des cadres à la formation du bataillon (3 septembre 1791)
État-major :
Mathieu Voulland de Terreplane, d’Uzès, né vers 1733, chevalier de Saint-Louis, lieutenant-colonel,
François Paulhan, de Nîmes, né vers 1761, lieutenant-colonel en second,
Charles Pradel, de Nîmes, né vers 1760, quartier-maître trésorier,
Jean-Louis Lecointe de Marcilliac, de Nîmes, né vers 1755, adjudant-major,
Jean-Claude Berger, de Lyon, né vers 1753, adjudant sous-officier,
Marc-Antoine Grillet, de Beaucaire, chirurgien-major.
Compagnie de grenadiers : Jacques Gasquel, de Nîmes, né vers 1762, capitaine, Marc Roussel, de Corconne, né vers 1766, lieutenant, Laporte d’Anduze, sous-lieutenant.
1ère compagnie : (de Saint-Esprit), Joseph Blanchard, de La Roque, né vers 1747, capitaine, Bruno Varillon, de Pont-Saint-Esprit, né vers 1757, lieutenant, Jean-Joseph Nogier, de Bagnols-sur-Cèze, né vers 1760, sous-lieutenant.
2e compagnie : (Nîmes), André Amalric, de Nîmes, né vers 1752, capitaine, David Nicolas, de Nîmes, né vers 1761, lieutenant, Jean Marignan, de Nîmes, né vers 1757, sous-lieutenant.
3e compagnie : (Nîmes et Sommières), Jacques Vincens, capitaine, François Fosse, de Villevieille, né vers 1759, lieutenant, Jean Mingaud, du Cayla, né vers 1763, sous-lieutenant.
4e compagnie : (Beaucaire), Jean-François Boschet, de Beaucaire, né vers 1749, capitaine, Roch-Rostaing Gibre, de Tarascon, né vers 1766, lieutenant, Gabriel Sève, de Beaucaire, né vers 1770, sous-lieutenant.
5e compagnie : (Sommières), André Renouard, de Calvisson, né vers 1773, capitaine, Pierre Griolet, de Sommières, né vers 1733, lieutenant, Jean Jalaguier, de Quissac, né vers 1766, sous-lieutenant.
6e compagnie : (Saint-Esprit et Beaucaire), Pierre-Joseph-Bern Gleize, de Seguret dans le Vaucluse, né vers 1767, capitaine, Augustin Chambon, de Roquemaure, né vers 1763, lieutenant, Alexis-Philippe Dutour, de Laudun, né vers 1768, sous-lieutenant.
7e compagnie : (Nîmes), Joseph Bonnet, de Vauvert, né vers 1772, capitaine, Barthélémy Londès, de Nîmes, né vers 1762, Manuel Vigne, de Milhaud, né vers 1767, sous-lieutenant.
8e compagnie : (Nîmes), Paul Lafargue dit Ramond, de Sorrèze dans le Tarn, né vers 1752, capitaine, François Volpellière, de Lédignan, né vers 1735, lieutenant, Jean-Baptiste Langrené, de Douai dans le Nord, né vers 1763, sous-lieutenant.
Portraits :
André Amalric, de Nîmes, né vers 1752, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu capitaine dans la 2e compagnie (3 septembre 1791), il passa chef de brigade, grade qu’il occupait au moment du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Azard, quartier-maître trésorier au 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Brousson, sous-lieutenant à la 3e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Cazeing, lieutenant à la compagnie d’artillerie du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
J. Combes, sous-lieutenant à la 5e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
V. Combes, sous-lieutenant à la 6e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Cornu, lieutenant à la compagnie des grenadiers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Henri Duffrenelle, adjudant sous-lieutenant du bataillon lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Alexis-Philippe Dutour, de Laudun, né vers 1768, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu sous-lieutenant (3 septembre 1791), passa lieutenant dans la même compagnie, grade qu’il occupait lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Floutier, sous-lieutenant à la 7e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Roch-Rostaing Gibre, de Tarascon, né vers 1766, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu lieutenant à la 4e compagnie des fusiliers (3 septembre 1791), il passa capitaine, commandant la même compagnie, grade qu’il occupait lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Pierre-Joseph-Bern Gleize, de Seguret dans le Vaucluse, né vers 1767, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu capitaine commandant la 6e compagnie, grade qu’il occupait au moment du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Grégoire, lieutenant à la 2e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Pierre Griolet, de Sommières, né vers 1733, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu lieutenant à la 5e compagnie de fusiliers (3 septembre 1791), passa capitaine de la compagnie des grenadiers, grade qu’il occupait lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Jacomond, sous-lieutenant à la 4e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Jean Jalaguier, de Quissac, né vers 1766, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu sous-lieutenant dans la 5e compagnie de fusiliers (3 septembre 1791), il passa lieutenant dans la même compagnie, grade qu’il occupait lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Paul Lafargue, dit Ramond, naquit à Sorèze dans le Tarn, le 9 septembre 1752, entra comme soldat dans le régiment ci-devant de Guyenne (20 mars 1766), caporal (26 décembre 1772), sergent (26 juillet 1775), sergent-fourrier (16 février 1781), sergent-major (16 septembre 1784), adjudant-major instructeur des gardes nationales du Gard (12 septembre 1790), capitaine au 2e bataillon des volontaires du Gard (3 septembre 1791), sous-lieutenant au 38e régiment d’infanterie (14 mai 1792), lieutenant adjudant-major à l’armée du Midi (28 mai), décoré de la croix de Saint-Louis (12 juillet), commandant le 5e bataillon de la Marne à l’armée de la Moselle (11 novembre), chef de brigade à la 14e demi-brigade de bataille (4 juin 1795), commandant à Bonifacio, Ajaccio et Calvi (1796), président de la commission militaire de Milan, président du 2e conseil de guerre de la Cisalpine (1800), commandant d’armes à Mantoue et à Bergame (an IX), chevalier de la Légion d’honneur, alors à Cremone (14 juin 1804), il servit à l’armée d’Italie, Capo d’Istria (14 mars 1806), Rovigo (7 juillet), Capo d’Istria (30 juillet), Sacile (5 décembre), à la retraite (8 juillet 1807), il mourut à Poitiers, le 4 juin 1837.
Jean-Baptiste Langrené, de Douai dans le Nord, né vers 1763, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu sous-lieutenant à la 8e compagnie de fusiliers (3 septembre 1791), passa lieutenant dans la compagnie, grade qu’il occupait au retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Loubier, capitaine à la 2e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Jean Marignan, de Nîmes, né vers 1757, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu sous-lieutenant dans la 2e compagnie de fusiliers (3 septembre 1791), il passa lieutenant puis capitaine, commandant la 7e compagnie du bataillon, grade qu’il occupait au retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Méjean, chirurgien-major du bataillon lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Jean Mingaud, du Cayla, né vers 1763, il s’enrôla au 2e bataillon du Gard, élu sous-lieutenant à la 3e compagnie de fusiliers (3 septembre 1791), il passa lieutenant, puis capitaine, grade qu’il occupait au retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
David Nicolas, de Nîmes, né vers 1761, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu lieutenant à la 2e compagnie (3 septembre 1791), il passa au grade d’adjudant-major, grade qu’il occupait au retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Jean-Joseph Nogier, de Bagnols-sur-Cèze, né vers 1760, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu sous-lieutenant à la 1ère compagnie de fusiliers (3 septembre 1791), il passa lieutenant, puis capitaine grade qu’il occupait dans la même compagnie, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Peret, sous-lieutenant à la 8e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
F. Puech, sous-lieutenant à la compagnie d’artillerie du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
G. Puech, sous-lieutenant à la 2e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Rambourg, lieutenant à la 1ère compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Rocheblave, lieutenant à la compagnie d’artillerie du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Roussel, sous-lieutenant à la compagnie des grenadiers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Marc Roussel, de Corconne, né vers 1766, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu lieutenant dans la compagnie des grenadiers (3 septembre 1791), passa capitaine commandant la 5e compagnie de fusiliers, grade qu’il occupait au retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Gabriel Sève, de Beaucaire, né vers 1770, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu sous-lieutenant à la 4e compagnie de fusiliers (3 septembre 1791), il passa lieutenant dans la même compagnie, grade qu’il occupait dans la même compagnie, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Troupeau, lieutenant à la 7e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Véziand, lieutenant à la 3e compagnie de fusiliers du 2e bataillon du Gard, lors du retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
François Volpellière, de Lédignan, né vers 1735, il s’enrôla dans le 2e bataillon du Gard, élu lieutenant dans la 8e compagnie de fusiliers (3 septembre 1791), il passa capitaine commandant la compagnie, grade qu’il occupait au retour des prisons du bataillon (22 décembre 1795).
Article de Laurent Brayard
1 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires de 1791, page 109.
2 Journal Militaire de 1792.
3 Journal Militaire de 1793.
4 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, page 111.