Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 26 septembre 17921, selon Dupré, le 25 septembre 1792 au Mans2.
Historique :
1792 :
Il passa les premiers mois de son existence à s’organiser et à se perdre en marches et contremarches jusqu’à la frontière. Il se trouvait à Versailles (14 octobre), puis à Douai (23 octobre).
1793 :
Le bataillon partit de Douai (15 janvier) pour se rendre à Bruges (19 janvier), puis atteignit Gand (23 janvier)3. Le 1er mars, le bataillon faisait partie de l’armée de Hollande du général Dumouriez, division de gauche du général Leclerc, avec un effectif de 616 hommes4. Apprenant la retraite de l’armée suite à la défaite de Neerwinden (18 mars), il abandonna sa position pour rejoindre à Odembon le 2e bataillon de l’Aube et une compagnie de canonniers belges. Il se retira ensuite sur Anvers avec eux, où ils passèrent sous le commandement du général Marassé. L’ennemi attaqua en force le 2e bataillon de l’Aube, qui fut obligé de se replier dans la place. Pendant ce temps le 4e de la Sarthe soutînt victorieusement le choc. La résistance étant devenue inutile, le général Marassé capitula (30 mars) obtenant le droit de se retirer dans les lignes françaises avec ses forces. Durant cette retraite à travers les colonnes ennemies, le bataillon qui formait l’arrière-garde française fut sujet à l’agression d’Autrichiens voulant faire un mauvais sort aux soldats français. Le combat allait reprendre lorsque le général autrichien fit punir les coupables et rétablir l’ordre. La colonne se replia jusque sous les murs de Lille5.
Le 25 août le bataillon participa une opération en direction de Tourcoing et s’empara de plusieurs retranchements. Il fut chargé par la suite d’occuper des postes depuis Armentières jusqu’à Seaux et Siaux sur la grande route de Lille à Dunkerque. Il servit dans plusieurs affaires et escarmouches, notamment au début de septembre où le bataillon fit une incursion et rencontra l’ennemi près de Neuve-l’Eglise. L’ennemi débusqué fut forcé d’abandonner ses positions, l’adjudant-major Poirier fut tué pendant l’assaut des retranchements.
Le 20 septembre, il se rendit à Houpplines dont il en partit dans la nuit et réunit au 15e régiment d’infanterie et au 7e du Pas-de-Calais passa la Deule à Pont-Rouge pour se porter sur Werwick. Bientôt sous le feu des Autrichiens, il eut quelques pertes avant de recevoir l’ordre de battre en retraite. Le combat repris le lendemain 22 septembre et attaqua Werwick qui fut emporté après une résistance de deux heures6.
Le 23 septembre, il se porta sur Menin et alla camper en avant de cette ville. Dans la nuit du 26 au 27 septembre, l’ennemi étant sorti en force de Courtrai, il dut évacuer Menin et se retira sur Pont-Rouge et Houpplines. Il put reprendre par la suite Menin mais en fut à nouveau délogé après quelques pertes. Dès lors il se retira sur Lincelles où il cantonna jusqu’au milieu de janvier 1794.
1794 :
Le 19 avril, il faisait partie de la division du général Souham, armée du Nord du général Pichegru, fort de 915 hommes et d’après Desbrières il avait été amalgamé auparavant dans la 29ème demi-brigade de bataille.
Embrigadement/amalgame :
Deux versions s’opposent, la première étant la bonne :
1ère formation :
La 29ème demi-brigade de bataille fut formée à Blatton, le 15 janvier 1794, selon Belhomme, le 14 janvier selon Louis Susane. Elle se composait du 1er bataillon du 15ème régiment d’infanterie, du 4ème de la Sarthe et du 14ème des Fédérés.
2e formation :
Elle devint à l’armée de l’Intérieur, la 14ème demi-brigade de ligne, le 5 mars 17967.
Deuxième hypothèse erronée :
La 196ème demi-brigade de bataille fut formée le 29 juillet 1795, à Carhaix, selon Belhomme, le 28 juillet selon Louis Susane. Sa composition est encore un grand mystère, selon Belhomme et Bertaud et Roucaud, elle comprenait le 2ème bataillon du 110ème régiment d’infanterie, le 4ème bataillon de Seine-et-Marne et le 1er bataillon de la formation d’Orléans. Selon Louis Susane, il se composait du 2ème bataillon du 110ème, du bataillon de l’Égalité (Charentes-Inférieure) et du 7ème de la Manche. Le Journal de l’an VII donne une formation différente : 2ème bataillon du 110ème, 1er bataillon de la Formation d’Orléans, 4ème bataillon de Seine-et-Marne, 3ème, 7ème et 10ème bataillon de Paris, 4ème bataillon de la Sarthe, bataillon de Chartres (Eure-et-Loir) et 1er bataillon de Versailles (Seine-et-Oise)
Article de Laurent Brayard
1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tomes 3 à 5.
2 Dupré, Les fastes du 14e régiment d’infanterie, p. 81.
3 Journal Militaire de 1793.
4 Ordre de bataille de la collection Nafziger, armée de Hollande, 1er mars 1793.
5 Dupré, Les fastes du 14e régiment d’infanterie de ligne, p. 84-85.
6 Dupré, Les fastes du 14e régiment d’infanterie de ligne, p. 84.
7 Dupré, Les fastes du 14e régiment d’infanterie de ligne, p. 84, confirme la véracité de cette version et donne la date du 15 nivôse an 2. Champeaux Etat militaire de la République française en l’an douze, 4e partie, p. 161, confirme que le 4e bataillon de la Sarthe fut amalgamé dans la 14e demi-brigade de ligne.