4ème bataillon de la Charente ou 11ème bataillon des Réserves :
Date de formation : Selon Belhomme, il fut formé le 14 septembre 17921.
Historique :
1793 :
En janvier, il était en garnison à Valenciennes, Armée du Nord2. Le bataillon faisait partie de l’Armée de Hollande du général Dumouriez (1er mars). Il servait dans la division de droite du général d’Arçon, fort de 518 hommes3.
1794 :
Le 19 avril, le bataillon faisait partie de l’Armée du Nord sous les ordres du général Pichegru, division du général Souham. Il comprenait un effectif de 958 hommes.Il servit à l’armée de Moselle, dans la division Renaud, au siège de Mayence (5 décembre)4.
1795 :
Il servait à l’armée de Moselle, dans la brigade Frimont au siège de Mayence (janvier)5.
Embrigadement/amalgame :
1ère et 2ème formation :
La 199ème bis demi-brigade de bataille dite Demi-brigade des Lombards fut formée le 18 août 1794, à Ostende, selon Belhomme. Toutefois le Journal de l’An VII signale qu’il s’agirait de la 197ème demi-brigade ou demi-brigade des Lombards. Le Journal de l’An VII et Belhomme sont toutefois d’accord sur un point, elle était composée du 1er bataillon des Lombards de Paris et des 11ème et 16ème bataillons de Réserves.
Quant à Bertaud et Roucaud, ils agréent la thèse de la 199ème bis, mais ne cite pas sa composition et indique que la demi-brigade des Lombards en date du 23 janvier 1797, a été incorporée à l’armée du Nord dans la 72ème demi-brigade.
Portraits :
Charles Pichon, né le 30 janvier 1773 à Ruffec, fils de Louis Pichon et d’Elisabeth Bruneteau, ayant comme parrain Charles Chaussepied et comme marraine Marguerite Gaultier. Il s’enrôla dans la compagnie franche de Ruffec (5 août 1792), simple soldat au camp de Soissons dans le 4e bataillon de la Charente. Il servit à l’Armée des Côtes de Cherbourg et en Vendée (1793-1794). Passa à l’Armée du Rhin (1794-1797). Nommé caporal (juin 1794), il passa à l’Armée d’Angleterre (1798), puis à l’Armée du Danube, il obtînt le grade de sergent. Il s’illustra à l’Armée du Rhin (1799 et 1800), notamment au passage de la Limath, où il prit une pièce de canon et les quatre chevaux de son attelage. Prisonnier de guerre (19 prairial an 8), rentré (17 vendémiaire an 9), il obtînt un sabre d’honneur (mars 1803), suivi du titre de chevalier de la Légion d’honneur au camp de Saint-Omer (1804). Il fit la campagne d’Autriche (1805), s’illustra à Austerlitz, où il est nommé sous-lieutenant. Il avait pris une autre pièce de canon et avait fait le service d’artilleur durant le combat, ce qui lui valut son nouveau grade. Il ait la campagne de Prusse (1806), participant à la bataille d’Iéna (14 octobre). Il fit la campagne de Pologne (1807), blessé à la jambe gauche d’un coup de biscaïen, à la bataille d’Eylau (8 février), il fut promu au grade de lieutenant (21 février). Il servit durant les batailles d’Heilsberg et de Friedland (été 1807). Il servit encore lors de la campagne d’Allemagne dans la 8e division du 2e corps d’armée. Il se trouvait au combat de Carna, près de Ratisbonne (19 avril 1809). Il servit encore à la bataille d’Abnsbach (21 avril), puis à la bataille d’Eckmüllh (22 avril), au siège de Ratisbonne (23 avril). Blessé à la bataille d’Essling d’un coup de feu à la cuisse droite (12 mai), il servit aussi à la bataille de Wagram (5 et 6 juillet). Il fut fait capitaine au 10e d’infanterie légère (20 août), mais ses blessures le contraignirent à la retraite (1811), il se retira à Ruffec (17 février), mais nous trouvons trace d’une autre blessure, le 21 août 1812, à l’affaire de Thiebas, où il reçut encore un coup de feu au talon droit. Il avait repris du service et fut envoyé en Espagne. Il reçut un état de ses services de son régiment à Pampelune (1er février 1812), servant au 10e léger, 2e compagnie, 3e bataillon. Il fut probablement remis à la retraite définitivement, à la fin de l’année 1812, et rentra à Ruffec. Il y mourut le 26 avril 1846.
Arnaud Foucher, fils de François, laboureur, et d’Anne Corlieu, né le 7 septembre 1772 à Vars, Charente, ayant comme parrain Arnaud David et comme marraine Anne Foucher. Cheveux et sourcils châtains, front ordinaire, yeux roux, nez relevé, bouche petite, menton rond, visage plein, taille 1,71 mètre. Il s’enrôla volontaire (24 septembre 1791), incorporé au 4e de la Charente ou 11e des Réserves au camp de Soissons (1792). Caporal (24 juillet 1794), il passa par amalgame à la 199e bis demi-brigade de bataille dite des Lombards, puis à la 72e demi-brigade de ligne et enfin au 72e régiment d’infanterie de ligne. Chevalier de la Légion d’honneur (24 juin 1804), passa dans la Garde Impériale, 3e compagnie, 2e bataillon, 1er régiment de chasseurs à pied de la vieille garde (2 août 1806). Il y servit jusqu’au 31 mars 1808, date de son congé de réforme. Deux fois blessé, d’un coup de feu au côté droit de la poitrine à l’affaire de Guelde, blessé d’un coup de feu au cou du côté gauche. Il mourut le 19 février 1829. Il laissa une veuve, Jeanne Camuset et deux enfants mineurs, Anne Foucher et Arnaud Foucher.
Jacques-François Huet, fils de Louis, notaire royal et de Marie Goyaud, né le 16 décembre 1769 à Mansle, Charente, ayant pour parrain et marraine Jacques Goyaud (remplacé le jour même par François Conbaud-Défouraud) et Catherine-Anne Lin. Capitaine de la compagnie franche de Verteuil à sa formation (17 août 1792). Passa comme capitaine dans le 11e bataillon des réserves au camp de Soissons (14 septembre). Il fit campagne à l’Armée du Nord (1792-1794), puis à l’Armée de Batavie (1795-1799), à l’Armée de l’Ouest et d’Italie (1800-1801), et passa à l’Armée des Côtes de l’Océan, camp de Boulogne au 72e de ligne (1804-1805). Chevalier de la Légion d’honneur (27 juin 1810) à la solde de retraite (11 août 1814). Il mourut le 20 septembre 1825, ayant comme seul héritier son frère Jean Huet.
Jean-André Valletaux né à Hiersac, chef-lieu de canton de l’arrondissement d’Angoulême en novembre 1757. Après avoir songé à des études de médecine, il s’engagea dans l’Armée royale. Soldat, caporal, sergent, sergent-major, puis adjudant au 3e régiment d’infanterie ci-devant Aunis, où il était rentré le 4 décembre 1779. Il en sortit en novembre 1791, et servit dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1er février 1792). La garde ayant été licenciée (9 juin), il se rendit au camp de Soissons, où il fut élu lieutenant de la compagnie d’Hiersac. Il devînt bientôt lieutenant-colonel du 11e bataillon des réserves, avec qui il fit les campagnes de l’Armée du Nord (1792-1794). Nommé chef de brigade à la demi-brigade des Lombards (6 janvier 1794), plus tard 72e demi-brigade de ligne. Il fut blessé au siège de Bar-le-Duc, et fit la campagne de Hollande (1795), où il fut promu général de brigade (23 vendémiaire an III). Il fut envoyé à l’Armée de l’Ouest, se signalant à la bataille de Quiberon, à la colonne du centre, et à l’attaque du fort de Penthièvre. Il annonça la capture d’un des chefs chouans, Puisaye. Il fut mis en réforme (1797), mais fut remis en activité à titre provisoire par Bernadotte (1800), et nommé général en chef de l’Armée de l’Ouest où il servit jusqu’en 1801. Il fut appelé par Bonaparte au corps législatif (1802), chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre par la suite. Il reprit du service à l’Armée de réserve en Allemagne (1809), à celle du Nord, puis partit pour l’Armée d’Espagne (1810). Il commandait la 3e brigade du corps du maréchal Bessières. Il s’illustra le 20 octobre :
« où il bat un corps de 600 Galiciens à Fresno, puis à Grado le 29 novembre où il dirige l’avant-garde de la division Bonnet qui occupait les Asturies, il est chargé de dégager les routes de l’Ebre, successivement vainqueur à Miranda, Belmonte et Fresno où il est défait encore 8 000 guerilleros, le 9 mars 1811 la formidable position de Puelovers Gangas de Tineo qu’occupaient alors 8 000 hommes et le chef espagnol surnommé Maquesito, avec 1 500 soldats il l’enlève à la baïonnette, le 23 juin, il se trouvait au village de Quintanilla del Valle, 7 000 Espagnols en occupaient les abords, il y est blessé à mort, les insignes de commandeur de la Légion d’Honneur étaient venus récompenser cette glorieuse campagne mais trop tard, lorsque le décret du 14 juillet 1811 les conféra à Valletaux, celui-ci avait déjà disparu couronnant par une fin héroïque une de dévouement à son pays »6.
Article de Laurent Brayard
1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tomes 3 et 4.
2 Journal Militaire de 1793.
3 Ordre de bataille de la collection Nafziger, Armée de Hollande, 1er mars 1793.
4 Jeanneney, Glorieux passé d’un régiment, 1562-1899, page 118.
5 Jeanneney, Glorieux passé d’un régiment, 1562-1899, page 119.
6 P. Boissonnade, Histoire des volontaires de la Charente pendant la Révolution, 1791-1794, Angoulême 1890, p. 107 et 108.