Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 7 octobre 17911.
Historique :
1792 :
Le 1er janvier, il était en garnison à Huningue. Il servait à l’armée du Rhin2. Le 20 juin, l’armée de Kellermann quitta le camp de Neukirchen, où fut laissé le 1er bataillon du 82e de ligne avec mission de veiller à l’enlèvement de tout le matériel de campement. Il se mit en marche pour le camp de Plobsheim près de Strasbourg et passa à l’armée du Rhin, général Biron de Lauzun (26 juin). A l’approche des Autrichiens qui menaçaient Landau, Biron évacua le camp de Plobsheim, ayant 12 000 hommes sous ses ordres et vint occuper Weissembourg (27 juillet). Le 6 août, le bataillon fut envoyé au camp de Lauterbourg, comptant 685 hommes, armée des Vosges, général Custine.
Le 28 septembre, il forma avec le 32e d’infanterie, le 2e bataillon de Haute-Saône et le 3e bataillon du Jura, la 2e brigade sous les ordres du général Neuwinger3. Le lendemain, l’armée de Custine se trouva réunit au-delà de la Queich, à l’abbaye de Heimbarch. La brigade Neuwinger, 1er bataillon du 82e d’infanterie en tête, marcha sur Spire arrivant en vue de la ville de bon matin. Il se trouva en présence des 4 000 hommes de la garnison, que le colonel Winckelmann, commandant de la place avait fait mettre en bataille en dehors des murs, garnison formé en grande partie de troupes autrichiennes. Son centre masquait les portes de la vile, sa droite était appuyée à un escarpement au-dessus de la porte de Worms, sa gauche se prolongeait vers des jardins entourés de haies épaisses et le front était en partie couvert par des marécages.
La brigade Neuwinger se plaça en bataille, canons en batterie et ouvra le feu, déclenchant un long échange. Les Autrichiens finirent par reculer dans la place, à l’arrivée de renforts qui semblaient vouloir tourner leur position. Le général Neuwinger s’engouffra derrière eux, fit enfoncer les portes de la ville par des charpentiers et le lieutenant Pajol, à la tête des grenadiers du 82e d’infanterie entra dans la ville. Le flot des assaillants français se déversa dans la ville, tandis que Winckelmann tentait de s’enfuir avec ses soldats sur la rive droite du Rhin, toutefois les bateliers et les embarcations avaient disparu aux premiers coups de feu. Il fit demi-tour et tenta d’engager un combat de rues, combat meurtrier où les Autrichiens et les Allemands furent acculés. La garnison fut faite prisonnière, 300 ennemis se noyèrent en voulant traverser le Rhin à la nage, la prise de la ville fut attribuée surtout aux exploits des 32e et 82e d’infanterie. Les pertes françaises s’élevaient à 200 hommes hors de combat, le lieutenant Pajol fut blessé de deux coups de baïonnette au bas-ventre et à la main gauche.
Le 3 octobre, la brigade Neuwinger fut renforcée avec les 2e et 7e chasseurs à cheval entra dans Worms sans résistance, puis le 1er bataillon du 82e se trouva à Mutterstadt à l’avant-garde de l’armée dont le gros était encore à Spire. Le 10 octobre l’armée se reporta en arrière sur Edesheim, avant-garde à Altdorf. Le 13 octobre, le 82e fournit un détachement de 100 hommes commandés par le lieutenant Pajol qui était destiné à éclairer le flanc gauche de l’armée lors de sa marche sur Dürkheim, le 18 la colonne arriva à Mayence, le 19, l’armée française commença le siège mais la place capitula rapidement, le 21 octobre. Dès le 22, la brigade Neuwinger, forte de 1 500 hommes, se rendit à Oppenheim où elle passa le Rhin devant Francfort, du côté du faubourg de Saxenhausen, la ville qui fut sommée de se rendre ouvrit aussitôt ses portes aux Français. Le 25 octobre, le 1er bataillon du 82e fut également dans une colonne de 1 800 hommes commandée par Houchard qui s’empara des salines de Nauheim après un engagement assez vif avec quelques compagnies d’infanterie hessoise.
Le 9 novembre, le colonel Houchard précédé du 82e arrivait devant Limburg défendue par quelques unités prussiennes. Sans artillerie, elles furent canonnées et bientôt se replièrent dans Limburg poursuivies l’épée dans les reins. Les Prussiens furent dispersés et la ville prise.
1793 :
Le Journal militaire de 1793 indique qu’il se trouvait en cantonnement à Oppenheim, armée de Custine (janvier). Il participa à l’héroïque défense de la ville de Mayence, et il fut englobé lors de la capitulation, dans la promesse de ne pas servir contre les coalisés avant une année. Il fut envoyé en Vendée avec l’armée de Mayence, où il se trouvait dans la division du général Beaupuy (29 septembre). Il était fort de 255 hommes pour cinq compagnies. En Vendée, 8 hommes du bataillon moururent dans l’hôpital militaire et civil de Saumur (1793-1795).
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
Néant.
2ème formation :
D’après Belhomme, la 30ème demi-brigade légère de seconde formation fut formée le 4 janvier 1797, à Domfront, avec la demi-brigade de la Dordogne, le 3ème bataillon de la 126ème de bataille, le 15ème bis bataillon de chasseurs, les 1er et 6ème bis bataillon du Nord, le 2ème de Haute-Saône, le 3ème de Charente-Inférieure, le 3ème des Vosges, le 8ème de la Somme, le 8ème de la Sarthe, le 10ème du Var et le 24ème des Réserves (3ème de Lot-et-Garonne). A propos du 15ème bis de chasseurs, il semble bien que Belhomme fait une confusion entre la 3ème légère et la 30ème légère.
Document :
« Les citoyens d’Autun désignent à la Convention les citoyens Leblond, Delangre, Montigny, Luquet, Dubois, David, et Bonneson, officiers, sous-officiers et soldats du 2e bataillon de la Haute-Saône comme ayant, à l’exemple de sept volontaires dont la Convention a consacré le dévouement héroïque, bravé tout pour venger la république de la perfidie de Dumouriez. Les citoyens d’Autun demandent que ces dignes enfants de la Patrie soient mis sous la sauvegarde de la Nation, et que les princes ennemis, prisonniers de guerre, gardés en otage, rassurent les familles éplorées qui pleurent les enfants que Dumouriez a traîtreusement livrés aux ennemis »4.
Article de Laurent Brayard
1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tomes 3 et 4.
2 Journal Militaire de 1792.
3 P. Arvers, Historique du 82e régiment d’infanterie, p. 30.
4 Journal des débats et des décrets, numéro 218.