2e bataillon de l’Eure

Date de formation : il fut formé selon Belhomme, le 12 septembre 17911.

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Formation :

Il fut formé de volontaires des districts de Bernay et de Pont-Audemer. D’abord formé en compagnies (28 août), il fut rassemblé à Evreux (10 septembre), puis organisé en bataillon et passé en revue (12 septembre), par le maréchal de camp La Valette et d’un commissaire des guerres.

Historique :

1791 :

Il fut mis en route pour Pont-l’évêque (16 septembre) et resta dans les environs pour s’organiser, s’équiper et s’habiller, cantonnant tout l’hiver.

1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Honfleur et Pont-l’évêque, puis il fut envoyé à Carentan et ensuite affecté à l’armée du Nord. Il partit de Carentan (25 mai), passa à Hesdin (9 juin), Saint-Pol (10 juin), et enfin Arras (11 juin)2. Il passa ensuite à Lille (14 juin), puis envoyé en garnison à Valenciennes. Il était dans la colonne du centre, 3ème division d’infanterie, 5ème brigade de la division de l’armée du Nord sous le commandement du maréchal de camp Duchastelet (25 juin). Il passa à la division Jarry (juillet), servit à l’affaire du camp de Maulde (15 août), sans doute son baptême du feu. Il retourna à Valenciennes (8 septembre), puis passa en garnison à la place du Quesnoy (13 septembre). Il faisait partie de la division de droite commandée par le duc de Chartres, 13e brigade d’infanterie (24 octobre, armée d’invasion de la Belgique)3. Il servit à la bataille de Jemappes (6 novembre), puis entra avec l’armée dans Bruxelles (14 novembre), faisant alors partie des troupes de l’armée de Belgique du général Dumouriez, corps de bataille, colonne du général Blottefière (13ème brigade). Le 15 décembre, il faisait partie de la garnison de Bruxelles, fort de 387 hommes4.

1793 :

En janvier, le bataillon se trouvait près de Bruxelles. Le 1er mars, le bataillon était toujours dans l’armée du Nord sous le commandement du général Miranda, division de gauche des généraux Champmorin et Chanal, fort de 607 hommes. Il servit lors de la bataille de Neerwinden (18 mars) et participa à la retraite vers Valenciennes, où il fut complété avec des nouvelles recrues de la réquisition des 300 000 hommes (avri). Il partit de Valenciennes le 7 avril pour se rendre à Dol où il arriva le 30. Il fournit une compagnie pour le 9e bataillon de la formation d’Orléans, capitaine Cléret, lieutenant Bourcy et sous-lieutenant Godet (8 mai)5. Il soutînt le siège de Valenciennes, sous le général Ferrand, s’illustra à l’affaire et sortie du 25 mai, puis à d’autres sorties jusqu’à la capitulation de la place avec les honneurs (28 juillet). Il fut renvoyé sur parole de ne pas servir pendant un an (3 août) et fut envoyé en Vendée, il était à Orléans en cantonnement (3 octobre).

1794 :

Son dépôt se trouvait à Saumur (18 février), il servit sous le général Grignon, fort de 260 hommes (20 mars), se trouvait ensuite à la 3e division de Caffin à Concourson (19 juin), il passa au camp de Thouars (juillet), puis à Saumur où fut passé en revue par l’agent secondaire Lehoreau, et on lui incorpora 429 réquisitionnaires, dont 75 de Montignac (peut-être en Dordogne), 40 de Charolles, 220 de Marsigny et 94 d’Autun (17 septembre, les trois autres villes étant en Saône-et-Loire)6. Il servit au camp de Thouars jusqu’à la fin de l’année, toujours dans la 3e division.

1795 :

Il se trouvait à Saint-Jean (17 mars), fort de 837 hommes, puis passa à Argentan (16 mai), 2e division, puis à Machecoul à la 1ère division (7 août), et à Port-Saint-Père (11 septembre). Il fut renvoyé après la pacification de la Vendée et de la Bretagne en garnison à Lyon (fin de l’automne).

1796 :

Il resta en garnison dans la ville de Lyon, pour y être finalement amalgamé.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

Néant.

2ème formation :

D’après Belhomme, la 40ème demi-brigade de ligne fut formée à Lyon, le 29 juillet 1796 (le commandant Dumont donne la date du 2 septembre)7, avec les 28ème et 184ème demi-brigades de bataille, le 2ème bataillon du 15ème régiment d’infanterie, le 2ème bataillon de l’Eure et le 14ème bataillon de la Seine-Inférieure.

Le Journal de l’an VII donne également le 2ème de l’Eure, mais Belhomme donne le 4ème de l’Eure ou 26ème des réserves. Il se trompe par une confusion.

Le Journal de l’an VII donne le 3ème bataillon de Rouen qui n’est autre que le 14ème de Seine-Inférieure.

Belhomme se trompe également sur le 2ème bataillon du 15ème régiment, il s’agit simplement du dépôt de ce bataillon.

Bertaud et Roucaud dans leur inventaire indiquent l’armée des Côtes de l’Océan comme lieu de formation.

État des cadres à la formation du bataillon, revue du 12 septembre 17918

État-major :

Lieutenant-colonel Charles-Nicolas-Adrien de Lanney, originaire de Rouen, 30 ans,

Quartier-maître trésorier Pierre-Aimé Borel, de Caen, 43 ans,

compagnie de grenadiers : ?

1ère compagnie (de Bourg-Achard et Routot) : capitaine Legris, lieutenant Pierre Pain, sous-lieutenant Louis Bienvenu.

2e compagnie (de Quilleboeuf et Bourg-Theroulde) : capitaine Jean Deswey, lieutenant Pierre Quesnot, de Sainte-Croix-sur-Aizier, 47 ans.

3e compagnie (de Cormeilles, Lieurez et Montfort) : capitaine Henri Delamarre, lieutenant Louis Pocquet, sous-lieutenant Louis Gilbert.

4e compagnie (de Pont-Audemer, Beuzeville et Saint-Georges) : capitaine Jean Huet de Boishamel, lieutenant Joseph Le Bret, sous-lieutenant Pierre Langeon.

5e compagnie : capitaine Timothée Deville.

6e compagnie (de Bernay) : Capitaine Pierre Cléret, de Bernay, 25 ans.

7e compagnie (de Bernay) : sous-lieutenant Michel-Charles Godet, de Beaumesnil, 35 ans.

8e compagnie : sous-lieutenant Louis Davout.

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État des cadres au moment de l’amalgame9

Quartier-maître trésorier Jean-Baptiste Rosières, adjudant-major J. A. Lepage, adjudant sous-officier P. Lecorney.

Compagnie de grenadiers : ?

1ère compagnie : capitaine P. J. F. Delamarre.

2e compagnie : capitaine Jean-François Lefevre, lieutenant E. Haglon.

3e compagnie : capitaine P. L. Ouzouf, sous-lieutenant E. Fortier.

4e compagnie : sous-lieutenant M. Leviée-Foulbert.

5e compagnie : capitaine Timothée Deville (à ce grade dans cette compagnie en 1791), lieutenant Louis Davout (sous-lieutenant à la 8e compagnie en 1791).

6e compagnie : sous-lieutenant C. Lerouge.

7e compagnie : ?

8e compagnie : ?

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Document : transmis par Jérôme Croyet

Militaires décédés à l’hôpital militaire ambulant de Montaigu, Vendée, en l’an IV :

Montaigu, 24 pluviôse an IV, Bertau ou Bertan Philibert de Saône-et-Loire, volontaire au 2ème bataillon de L’Eure 5ème compagnie, entré à l’hôpital le 20 pluviôse an IV, décédé d’une fièvre.

Portrait :

Adrien Delanney, né le 10 octobre 1761, à Pont-Audemer. Il entra au service dans la compagnie des gendarmes de Monsieur (23 avril 1782), puis démissionna (16 juin 1783). Il s’enrôla dans la levée de 1791 et fut élu capitaine d’une compagnie organisée dans sa ville natale, il servit à l’armée du Nord, lieutenant-colonel du 2e bataillon de l’Eure (21 septembre 1791), s’illustra à la bataille de Jemappes (6 novembre 1792), à la tête du bataillon, chef de brigade (15 mai 1793), il servit en Hollande, division Bonnaud, général de brigade (13 juin 1795), il passa à l’armée des Côtes de Cherbourg, puis retourna à l’armée du Nord (22 février 1796), commandant de la place de Dunkerque. Mis en non activité (28 février 1797), il fut rappelé au service et envoyé à l’armée d’Italie (8 avril 1799), mais fut tué le 13 mai 1799, au moment où il entrait dans Mondovi, dont il venait de s’emparer, il avait été nommé général de division le jour-même.

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Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tomes 3 et 4.

2 Journal Militaire de 1792, p. 416.

3 Eugène Cruyplants, La Belgique sous la domination française (1792-1815), 1912, p. 304.

4 Eugène Cruyplants, La Belgique sous la domination française (1792-1815), 1912, tome II, p. 435.

5 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, page 99.

6 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, page 99.

7 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, page 99.

8 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, page 98.

9 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, page 99.