1er bataillon de l’Allier

bataillon-de-volontaires-nationaux

1er bataillon de l’Allier :

 

Date de formation : Il fut formé le 9 octobre 1791 selon Belhomme[1], le 4 et 5 octobre 1791 selon le commandant Dumont[2], le 7 selon d’autres sources.

Historique :

1791 :

Composé de 521 volontaires à sa formation, qui furent choisis parmi 721 volontaires inscrits sur les registres d’enrôlement. Ils furent choisis lors de la journée du 30 septembre, à Moulins, où ils furent formés en compagnie par district, malgré la loi et les vœux des commissaires du département, les 2 et 3 octobre. Organisés en bataillon le 4 et le 5 octobre, alors sans armes ni habillements, et passé en revue par le maréchal de camp La Morlière et le commissaire des guerres de Billecart-Devall, ainsi que par les commissaires du département Girault des Escherolles et Vialet.

Il se mit en route le 16 novembre, pour Nevers, puis Auxerre où il comprenait un effectif de 522 présents (22 novembre). Il passa ensuite par Troyes et Châlons et arriva le 1er décembre à Epernay (Etat-major et cinq compagnies) et Ay et ses environs (le reste du bataillon), où il prit ses cantonnements d’hiver pour parfaire son instruction alors atteint par une épidémie grave de gale.

1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Epernay et Ay. Il fut désigné pour se rendre à Metz et il fut passé en revue, le 16 avril, à Epernay, par le général La Fayette. Il servait alors à l’armée du Centre. Toutefois, il reçut des contre-ordres et partit le 10 mai suivant pour l’armée du Nord où il arriva le 15 mai à Givet. Il campa du 22 mai au 4 juin à Rancennes et assista le 12 juin à Maubeuge aux funérailles de Gouvion. Il demeura du 18 au 23 juin au camp de Taisnière, sous Bavay en avant de Maubeuge, se trouva du 4 au 5 juillet sous les murs d’Avesnes, du 6 au 10 juillet à La Chapelle, du 11 au 14 juillet à Belven. Le 18 juillet, il était à Mézières en route pour Montmédy et campa le 21 juillet sur les hauteurs de Flabville. Il marcha sur Virton le 25 juillet, reçut le baptême du feu le 26 et cantonna à partir du 31 juillet à Villy près de l’abbaye d’Orval.

Il partit le 5 août du camp de Vaux, où il fut embrigadé au camp de Sedan avec le 1er bataillon du 29ème régiment d’infanterie et le 1er bataillon de la Charente dans la 2ème brigade, division du général Le Veneur. Il était à Sedan le 14 août et refusa de prêter le serment à la revue de La Fayette. Ce dernier après les événements du 10 août tenta de retourner son armée contre l’Assemblée Nationale et de renverser le cours des événements. La revue eut lieu le 15 août, dans la plaine de Sedan, le général accompagné du maire et de la municipalité de la ville fit lire la formule du serment, mais pas une voix ne cria « Vive La Fayette », et se firent entendre au contraire ceux de « Vive l’Assemblée ! ». Les compagnies de canonniers ne voulurent prêter d’autre serment que celui d’être fidèles à la Nation et à ses représentants. Les volontaires du 1er de l’Allier refusèrent également le serment de La Fayette, et un capitaine sortant des rangs dit au général : « La liberté, l’égalité et  l’Assemblée nationale, voilà les seuls noms qui puissent entrer dans nos serments ». Dans la foulée, la compagnie de grenadiers de Mayenne-et-Loire imita ses camarades de l’Allier. La nouvelle de la destitution de La Fayette parvînt bientôt à l’armée, ce dernier ne tarda pas à émigrer et passa aux Autrichiens qui l’emprisonnèrent[3].

Il fut ensuite dirigé sur Verdun où il arriva le 20 août. Il fut bientôt bloqué dans la place par les coalisés dès le 28 août. Le 3 septembre, il fut inclus dans la capitulation honteuse de la ville et partit avec le 1er bataillon du Maine-et-Loire pour Sainte-Menehould où, malgré les efforts du général Galbaud, une partie du bataillon fut dissous. Le reste du bataillon demeura à Châlons du 4 au 13 septembre, et rejoignit par la suite Dumouriez et son armée, retrouvant le 16 septembre à Neuville-au-Pont sa compagnie de grenadiers laissée à Sedan. Le 20 septembre, posté en avant de Sainte-Menehould pendant la canonnade de Valmy, il ne fut pas engagé. Après huit jours de bivouacs, il était le 29 septembre à La Chalade et s’y reposa jusqu’au 7 octobre. Il fut dirigé sur Charleville où il arriva le 17 octobre. Le 24 octobre, il faisait partie de la division de gauche commandée par le général Miranda, 14e brigade d’infanterie (armée d’invasion de la Belgique)[4].

Il fit partie des troupes d’invasion de la Belgique sous les ordres du général Dumouriez. Le 6 novembre pendant la bataille de Jemappes, il était en garde de la chaussée de Tournay, se trouva le 7 novembre à Saint-Ghislain, le 14 novembre à Bruxelles, où il faisait partie des troupes de l’armée de Belgique, corps de bataille, colonne du général Stettenhoffen (14ème brigade). Il prit ses cantonnements d’hiver à Hestal, le 1er décembre comptant 562 présents.

1793 :

En janvier, le bataillon était au camp de Liège et signalé à Herstal le 1er mars. Le bataillon était alors dans les rangs de l’armée de Belgique commandée par le général Dumouriez, corps d’armée principal à Lièges. Il était fort de 390 hommes. Il est également signalé par Desbrières[5] au même moment à Namur et fort de 435 hommes. Le commandant Dumont confirme bien l’effectif de 435 hommes mais donne toujours Herstal comme son cantonnement[6].

Il servit à la bataille de Neerwinden (18 mars) et partit de Bruxelles (23 mars), passa de Tournai au camp de la Madeleine où il reçut 367 recrues de l’Orne et de l’Eure-et-Loir ainsi que la compagnie de canonniers de la Croix-Rouge de Paris, le 1er avril.

Il prit part avec la division Béru, à l’affaire de Linselles le 18 août, à celle de Tourcoing le 27 août, aux combats de Willem-Templeuve le 22 septembre et de Sailly le 26 septembre. Il rentra ensuite dans son cantonnement du camp de la Madeleine. Il cantonna sur la Lys le 22 octobre comptant un effectif de 518 présents, se trouvait à Annapes le 6 décembre et le 14 à Pont-à-Marque dans la division Michel.

1794 :

Le 19 avril, le bataillon faisait partie de l’armée du Nord sous les ordres du général Pichegru, division du général Souham. Il comprenait un effectif de 916 hommes. Cette information est postérieure à son 1er amalgame et donné par un ordre de bataille (souvent erronés) de la collection Nafziger.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

La demi-brigade dite de l’Allier fut formée le 6 janvier 1794, à Flers, selon Belhomme. Le Commandant Dumont donne la date du 5 janvier mais confirme le lieu[7]. Elle se composait du 1er bataillon de l’Allier, du 2ème de la Manche et du 7ème du Pas-de-Calais.

2ème formation :

Elle devint en seconde formation la 27ème demi-brigade.

Etat-major du 1er bataillon de l’Allier, revue du 6 octobre 1791[8] :

Lieutenant-colonel Jean-Baptiste De Brade, originaire de Montluçon, âgé de 50 ans, chevalier de Saint-Louis,

Lieutenant-colonel en second, Sébastien Trochereau De Boullay, originaire de Moulins, 39 ans,

Quartier-maître trésorier Sébastien Linotte, originaire d’Onges dans la Haute-Saône (70), 40 ans,

Adjudant-major non connu,

Adjudant sous-officier Joseph-Etienne Vasseur, originaire d’Arras, 31 ans,

Chirurgien-major Pierre-Claude Prost, originaire de Moulins, 44 ans.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine Jean-Bernard Michel De Bellecour originaire de Moulins, 52 ans, lieutenant Claude-Gilbert Collon Desrigauds originaire de Cusset, 43 ans, sous-lieutenant Pierre Mestraud originaire de Verneuil, âgé de 42 ans.

1ère compagnie de Moulins et Montmarault :

Capitaine Jean-Baptiste Renaudin De Chaumejean originaire de Montmarault, 36 ans, lieutenant Jean-Baptiste Michel De Bellecour dit Du Mousseaux originaire de Moulins, 46 ans, sous-lieutenant Gabriel Chaumet originaire de Moulins, 25 ans.

2ème compagnie de Moulins et Montmarault :

Capitaine Gilbert-Joseph Tortel originaire de Moulins, 44 ans, lieutenant Jean-Joseph Couturier originaire de Montluçon, 28 ans, sous-lieutenant Antoine Ripoux originaire de Moulins, 44 ans.

3ème compagnie de Moulins et Montmarault :

Capitaine Henry Gémois, lieutenant Charles-Louis-Joseph Jardillier originaire de Moulins, 27 ans, sous-lieutenant Claude Perron originaire d’Epineuil-le-Fleuriel, 39 ans.

4ème compagnie du Donjon et de Cusset :

Capitaine François Martinet De La Garenne originaire du Mayet-de-Montagne, 37 ans, lieutenant Gaillard Bandesson originaire de Cusset, 34 ans, sous-Lieutenant Sileny Boyron originaire de Saint-Germain-des-Fossés, 19 ans.

5ème compagnie du Donjon et de Cusset :

Capitaine Claude-Antoine Artaud de Varennes-sur-Allier, 33 ans, lieutenant Pierre Cossonier originaire de Lenax, 20 ans, sous-lieutenant Michel-Paul Collin originaire du Breuil, 26 ans.

6ème compagnie de Gannat :

Capitaine Claude De Beauvais originaire de Gannat, 26 ans, lieutenant Louis-Amable Papon De Servières originaire de Vicq, 29 ans, sous-lieutenant Jean-Pierre Perrault originaire de Gannat, 27 ans.

7ème compagnie de Montluçon :

Capitaine François-Augustin Crozieux De La Guérenne originaire de Montluçon, 32 ans, lieutenant Gilbert De Favières originaire de Montluçon, 19 ans, sous-lieutenant Antoine Georjon originaire de Montluçon, 36 ans.

8ème compagnie de Cérilly :

Capitaine Pierre Calemard originaire de Bourbon-l’Archambault, 24 ans, lieutenant Claude Bequas Des Gagères originaire de Cérilly, 27 ans, sous-lieutenant Hyacinthe Berton originaire de Montluçon, 32 ans.

Etat des cadres au moment de l’Amalgame[9] :

Chef de bataillon Sébastien Trochereau de Boullay, servait déjà en tant que lieutenant-colonel en second en 1791.

Quartier-maître A. P. C. V. Bourgeois.

Adjudant-major Claude Bequas, qui était lieutenant dans la 8ème compagnie en 1791.

Chirurgien-major Pierre-Claude Prost, qui était déjà à ce poste en 1791.

Adjudant sous-officier M. Tortel.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine P. Coulhon, lieutenant Claude-Gilbert Collon (déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant C. A. Fougère.

1ère compagnie :

Capitaine Jean-Baptiste Michel (lieutenant dans cette compagnie en 1791), lieutenant C. Régnier, sous-lieutenant J. E. Nuret.

2ème compagnie :

Capitaine Gilbert-Joseph Tortel (déjà à ce poste en 1791), lieutenant Jean-Joseph Couturier (déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant J. B. Robin.

3ème compagnie :

Capitaine Charles-Louis-Joseph Jardillier (lieutenant dans cette compagnie en 1791), lieutenant C. A. Mignot, sous-lieutenant Claude Perron (déjà à ce poste en 1791).

4ème compagnie :

Capitaine François Martinet (déjà à ce poste en 1791), lieutenant G. Favier, poste de sous-lieutenant vacant.

5ème compagnie :

Capitaine J. B. Guichon, lieutenant Michel-Paul Collin (sous-lieutenant dans cette compagnie en 1791), sous-lieutenant J. Avignon.

6ème compagnie :

Capitaine Claude De Beauvais (déjà à ce poste en 1791), lieutenant L. F. Chauchard, sous-lieutenant C. F. Baptandier.

7ème compagnie :

Capitaine Antoine Georjon (sous-lieutenant de la compagnie en 1791), lieutenant Gilbert De Favières (déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant J. B. Morignat.

8ème compagnie :

Capitaine Joseph-Etienne Vasseur (adjudant sous-officier en 1791), lieutenant Pierre Mestraud (sous-lieutenant dans la compagnie de grenadiers en 1791), sous-lieutenant Tardy.

Compagnie de canonniers :

Capitaine J. M. Tahère, lieutenant C. Rémond, sous-lieutenant J. J. Bourdon.

Portraits :

Claude-Sébastien Trochereau de Boullay né à Moulins en 1751. Sous-lieutenant au régiment de Quercy (1770), sous-lieutenant de grenadiers (1772), lieutenant en 2ème au régiment de Rohan-Soubise (1776), puis lieutenant en 1er à la compagnie colonelle (1779), capitaine (1784), il avait servi en Corse sous Marbeuf et Narbonne (1771 à 1774), puis en Amérique sous d’Estaing, Guichen, La Motte-Picquet et Vaudreuil (1780 à 1783). Il servit entre autre sur les vaisseaux du Roi à Brest et à Gibraltar. Lieutenant-colonel en second du 1er bataillon de l’Allier (7 octobre 1791), puis en 1er (12 octobre), chef de Brigade (5 décembre 1792), notamment de la demi-brigade de l’Allier (5 janvier 1794), général de Brigade (28 janvier), il fut suspendu de ses fonctions et arrêté (13 février). Il fut détenu 11 jours à Lille puis disparut de la vie militaire, il ne reprit pas son service. Nous le retrouvons maire d’Hauterive dans l’Allier (1806), et il mourut à un âge canonique, le 12 novembre 1842, dans sa ville natale.

Article de Laurent B.

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[1] Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tome 3 et 4.

[2] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 14.

[3] Chuquet, La première invasion prussienne, p. 44.

[4] Eugène Cruyplants, La Belgique sous la domination française (1792-1815), 1912, p. 304.

[5] Desbrières, La cavalerie française de la Révolution.

[6] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 15.

[7] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 15.

[8] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 14.

[9] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 15