Compagnies de volontaires de la Drôme :
Date de formation : 1792.
Historique :
Il semble que le département fournit d’après Belhomme quatre compagnies supplémentaires de volontaires. Elles furent versées dans le 1er bataillon franc de la République (1er février 1793), formé à l’armée des Alpes. Trois autres compagnies furent formées en excédent entre mai et août 1793 probablement avec des réquisitionnaires. Deux d’entre elles furent peut-être versées dans le 1er bataillon des Vengeurs, formé au camp de la Union (13 septembre 1793), armée des Pyrénées-Orientales (elles sont dénommées par Belhomme, compagnies franches).
Compagnie franche de la Drôme :
Date de formation : formée à une date inconnue.
Historique :
Le 25 août 1793, elle entra dans la composition du 2ème bataillon de chasseurs des Alpes. Le 21 frimaire, une autre compagnie franche servait à l’armée de Toulon, forte de 56 hommes.
Toutefois nous découvrons également au siège de Toulon, une compagnie, ou un groupe de compagnies franches de la Drôme, fort de 539 hommes et 3 officiers, ce qui constituerait déjà un bataillon.
Compagnie franche de Sanary :
Date de formation : Inconnue.
Historique :
Elle se trouvait devant Toulon, le 21 frimaire (1793) dans la division de l’Est. Elle était forte de 39 hommes.
Compagnies de fédérés de la Drôme :
Date de formation : 11 avril 1793.
Historique :
Deux compagnies de fédérés furent levées dans la Drôme pour marcher au secours de Paris et des départements menacés par l’invasion. Elles furent dirigées vers l’Ouest. Le capitaine Nogaret qui commandait l’une d’elles, écrivit une lettre de Bressuire (24 décembre 1793)1 :
« C’est avec la plus vive douleur, que je vous annonce que les deux compagnies de la Drôme, levées en exécution de votre arrêté du 11 avril dernier et envoyées en Vendée, viennent de perdre, dans une seule affaire, 66 hommes, en sorte qu’elles se trouvent réduites tant en officiers que volontaires, de 16 à 17, dont la moitié au moins est blessée. Il ne m’appartient pas de faire l’éloge de ces braves volontaires, tout ce que je puis dire, c’est qu’ils ont été victimes de leur bravoure et de leur intrépidité ; que l’ennemi n’a pu les aborder, qu’après avoir éprouvé le feu de 50 à 60 cartouches, que chacun de nos braves avait dans sa giberne, preuve non équivoque qu’ils se sont battus en républicains, mais le nombre de nos féroces ennemis étant au moins de 1 500 contre 300, dont le plus grand nombre était du contingent du 13ème bataillon de la formation d’Orléans, qui a fui à l’approche de l’ennemi, il nous est devenu impossible de les charger, la bayonnette dans les reins. Vous voudrez bien, Citoyens administrateurs, en prenant en considération les faibles débris de ces deux compagnies, dont une si grande partie à péri pour le triomphe de la Liberté, nous rappeler dans notre département, pour nous y former de nouveau, si vous le jugez convenable, et nous replacer ainsi dans la possibilité d’être encore utiles à la République que dans l’état de désorganisation où nous nous trouvons, nous ne pouvons plus servir utilement. Signé Nogaret, capitaine ».
Un officier originaire de la Drôme :
Simon-Antoine-François-Marie Sucy de Clisson, né à Valence le 19 juin 1764, ami de Bonaparte, il se destinait à servir comme lui dans l’artillerie. Il entama un voyage artistique et d’études en Italie et au retour fut élève commissaire des guerres (1787). Il remplaça son père à sa mort (1788), comme commissaire des guerres à Valence (Drôme), député par l’administration de la ville à Paris auprès de la Convention nationale et des ministères (27 octobre 1794), pour tenter d’obtenir la conservation de l’école de Valence. Il fut remarqué par le comité de la guerre , occupé à la réorganisation du commissariat des guerres, aussi fut-il nommé commissaire-ordonnateur à l’armée d’Italie. Il se rendit à Nice pour prendre son poste, bientôt nommé ordonnateur en chef de l’armée d’Italie (1795), résigna ses fonctions pour redevenir commissaire-ordonnateur, il fut employé à Gênes moment de l’arrivée de Napoléon Bonaparte au commandement de l’armée. Il écrivit à l’un des ses amis, Monsieur de Josselin à propos du général : « je pourrais avoir une opinion sur lui, peut-être détruirait-elle une partie de celle que vous avez conçue. Au reste nous tomberions d’accord si vous ne l’envisagez que comme ayant fait de grandes choses. Je puis même ajouter que je ne lui connais pas de point d’arrêt autre que le trône ou l’échafaud. D’après cela, vous ne devez pas le considérer comme au bout de sa carrière »1. Il rendit visite à Bonaparte à Milan à plusieurs reprises au cours de la campagne, puis ce dernier l’emmena dans l’armée d’Orient (1798), ordonnateur en chef de l’armée. Il fut assassiné par la foule à Augusta en Sicile, lors de son retour en France en décembre 17982.
Notes de Laurent Brayard
1 François-Gilbert de Coston, Biographie des premières années de Napoléon Bonaparte, volume 1, page 89.
2 Michel Garcin, p. 56.
1 Michel Garcin, citant une pièce imprimée des AD de Valence, p. 181.