Bataillons du département de l’Ardèche :
Levée de 1791 :
Néant.
Levée de 1792 :
1er bataillon de l’Ardèche, formé le 1er juillet 1792,
2e bataillon de l’Ardèche, formé le 1er juillet 1792,
1er bataillon de grenadiers de l’Ardèche, formé le 25 août ou 12 septembre 1792,
Bataillon des chasseurs de l’Ardèche, formé en 1792 ( ?),
3e bataillon de l’Ardèche, formé le 15 janvier 1793.
Levée de 1793 :
4e bataillon de l’Ardèche, formé le 14 février 1793.
Levée en masse de 1793 :
5e bataillon de l’Ardèche, formé le 18 février ou plus certainement le 2 décembre 1793,
6e bataillon de l’Ardèche, formé le 9 juillet ou plus certainement le 5 décembre 1793,
7e bataillon de l’Ardèche, formé à la fin de 1793,
1er bataillon de réquisition du district d’Aubenas,
1er bataillon de réquisition du district d’Annonay,
1er bataillon de réquisition du district de L’Argentière,
1er bataillon de réquisition du district de Privas,
1er bataillon de réquisition du district de Tournon,
1er bataillon de réquisition du district de Vernoux,
1er bataillon de réquisition du district de Villeneuve-de-Berg.
Levée des bataillons auxiliaires de 1799 :
1er bataillon auxiliaire de l’Ardèche, formé en 1799.
Autres unités de l’Ardèche :
Légion Helvienne, formée le 11 janvier 1794,
Bataillon des gardes nationaux de l’Ardèche pour le siège de Lyon, formé le 18 août 1793,
Compagnie de chasseurs de Bourg-Saint-Andéol, formée en septembre 1792.
Le département de l’Ardèche ne fournit pas de volontaires nationaux en 1791. Il fallut attendre la levée de 1792 pour que le département soit sollicité à nouveau sans possibilité de se détourner. Il dut fournir plusieurs bataillons de volontaires. Deux bataillons furent formés, puis complétés par deux autres bataillons durant l’hiver 1792-93. En septembre 1793, les bataillons issus de la levée en masse et dénommés bataillons de réquisition étaient prévus pour aller remplacer les troupes de garnisons et ainsi libérer les forces nécessaires pour combattre sur toutes les frontières et sur tous les fronts intérieurs (Vendée, Normandie, Toulon, Lyon, le Midi). Le département de l’Ardèche était censé fournir trois bataillons de réquisitionnaires destinés à l’armée des Alpes. N’ayant pas fournis de volontaires en 1791, le département fut particulièrement sollicité en 1792, au moment de la formation des nouveaux bataillons de volontaires. A peine trouvons-nous trace d’une trentaine de dragons nationaux offrant leur concours en 1791. Dans sa séance du 2 juillet 1792, le département de l’Ardèche décida de la formation de deux bataillons de volontaires. Ces deux bataillons furent ainsi formés :
Cantons | Compagnies |
Canton d’Annonay | 1 compagnie |
Cantons d’Andance, Serrières, Satillieu et Saint-Félicien | idem |
Cantons de Lamastre et Vernoux | idem |
Canton de Saint-Peray | Idem |
Cantons du Cheyiard, Saint-Martin-de-Valamas, Saint-Agrève et Saint-Fortunat | idem |
Cantons de Tournon | idem |
Canton de Chomérac | idem |
Cantons de Lavoulte et Saint-Pierreville | idem |
Total : 1 bataillon | Réunion dans l’Église paroissiale de Privas |
Cantons | Compagnies |
Canton de Privas moins les paroisses de Freyssenet, Alissas et Flaviac | 1 compagnie |
Paroisses de Freyssenet, Alissas et Flaviac | idem |
Cantons d’Antraigues, Burzet, Laujac, Thueyts et Coucouron | idem |
Cantons de Vallon et Villeneuve-de-Berg | idem |
Cantons d’Aubenas, Largentière, Valgorge et des Vans | idem |
Cantons de Joyeuse et Banne | idem |
Canton de Bourg-Saint-Andéol | idem |
Canton de Viviers | idem |
Total : 1 bataillon | Réunion dans l’Eglise des Recollets à Privas, le 3 juillet 1792. |
Le département prévoyait que les compagnies formées fourniraient les hommes de haute taille afin d’organiser une compagnie de grenadiers pour chacun des bataillons. La levée fut organisée par l’adjudant-général Jacomony de l’armée du Midi, envoyé dans l’Ardèche pour organiser les gardes nationales des trois districts. Il arriva en premier lieu à Joyeuse, puis se rendit à Aubenas. A Joyeuse, il ne trouva pas de volontaires, les hommes du district de Tanargue étant retournés chez eux par ennui. Ceux de Coiron étaient toutefois présents et furent organisés par l’adjudant-général. Il se rendit ensuite à Tournon pour organiser les hommes de Mézenc, bientôt rejoints par ceux de Tanargue. Ici les opérations tournèrent mal, les hommes de Tanargue insultèrent l’adjudant-général et menacèrent de lui couper la tête ! Effrayé, l’officier s’échappa laissant aux commissaires du cru l’organisation des volontaires. Le 20 septembre 1792, les autorités locales en rendirent compte.
Suite aux troubles et rassemblement royaliste de l’été 1792 et l’événement du camp de Jalès bientôt dispersé, un certain nombre de troupes furent dépêchées dans le département de l’Ardèche. Le 19 août 1792, voici les troupes qui cantonnaient dans le département pour rétablir l’ordre :
1er bataillon des volontaires des Landes, 1er bataillon de l’Ariège, 1er bataillon de la Haute-Garonne, 400 du 2ème bataillon du 38ème régiment d’infanterie et 21 brigades de gendarmerie (soit environ 106 gendarmes).
Les volontaires d’Aubenas signalés par la commune et leur situation financière :
Jacques Laroche | Travailleur de la terre, grenadier de l’Ardèche, marié à Jeanne Colomb âgée de 30 ans avec deux petits-enfants, cette femme ne travaille pas et le couple n’a aucun bien et ne paie pas d’impositions. |
Hilaire Poujol | Ancien commis, grenadier de l’Ardèche, marié à Marie Boyer âgée de 18 ans, pas d’enfants, ni de biens, ne payant pas d’impositions. La femme vit de ses journées. |
Pierre Crespin | Tailleur de pierre, volontaire de l’Ardèche, marié à Magdeleine Barbier, veuve de Jean Rigon, âgée de 55 ans, revendeuse. Le couple ne paie pas d’impositions et n’a pas d’enfants, mais la femme Barbier a deux enfants du premier mariage, qui servent par ailleurs dans les troupes de ligne. |
Michel | Perruquier, volontaire de l’Ardèche, marié à Marianne Coudeyre âgée de 36 ans, faiseuse de mouchoirs, un petit enfant, pas de biens et ne payant pas d’impositions. |
Claude Laffont | Cordonnier, grenadier de l’Ardèche, marié à Marie Saurazet, âgée d’environ 40 ans, elle ne vit que de ses journées, payent 20 livres, 12 sols et 5 deniers d’imposition, pas d’enfants. |
Pierre Martin | Cordonnier soldat dans l’artillerie, ayant une mère octogénaire et infirme, ainsi qu’un fils et une fille tous dans le besoin, pas de biens, ne payant pas d’impositions. |
Thomas Fabre | Charretier, qui est allé faire son métier à l’armée du Midi, marié avec une femme âgée de 24 ans ou 25 ans avec un petit enfant, payant 18 livres d’impositions. |
Jean-Louis Delhorme | Voiturier attaché lui aussi à l’armée du Midi, marié à Marie Expert fileuse de coton âgée de 26 ans avec un enfant âgé de 4 ans, possède une maison dont le père dudit Jean-Louis paie les impositions. |
Murjas | Tapissier, grenadier de l’Ardèche laissant au pays 4 enfants dans le besoin ainsi que la mère, pas de biens, pas d’impositions. |
Vernet | Lieutenant dans la 8ème compagnie du 6ème bataillon de l’Ardèche en garnison à Collioure. Il demande un certificat de civisme ainsi qu’une attestation particulière confirmant qu’il a fait partie des contingents fournis par cette commune pour servir contre les rebelles de Lyon, et qu’il est entré dans cette ville après sa reddition. |
Joseph Avond | Capitaine de la 86ème demi-brigade, 1er bataillon, demande un secours pour se sœur Marianne Avond. |
Charles Testud | Sergent à la 121ème demi-brigade, 2ème bataillon, 4ème compagnie en garnison à Toulon et demandant un certificat de civisme. |
Charles Mérin | Fils de Joseph Mérin charron, il est volontaire au 4ème bataillon des Basses-Alpes actuellement à Collioure et il demande un certificat de civisme. |
Jean-Louis Meyssonnier | De Font-Rome, sergent des canonniers de la Montagne Républicaine, armée des Pyrénées-Orientales. Il demande un certificat de civisme par son père Jean-Louis. |
Jean Avond | Tambour au 4ème bataillon des Basses-Alpes en garnison à Roses, Armée des Pyrénées-Orientales. Il demande un certificat de civisme par Sébastien Manuel son parâtre. |
Jacques Chabert | Grenadiers au 6ème bataillon de l’Ardèche estropié à l’armée des Pyrénées-Orientales et obtenant une remise de 1 356 francs à titre de secours aux infirmes. |
Régis Julien | Du Mas-des-Ollières, commune d’Aubenas, volontaire au 4ème bataillon des Basses-Alpes, il demande un certificat de civisme. |
Jean Mourier | A bord de la Minerve, flotte de Toulon, il demande un certificat de civisme par Louis Robert le 29 floréal an III |
François Armand | Egalement à bord de la Minerve, à Toulon, il demande un certificat de civisme par Jacques Armand son père, à la même date, 29 floréal an III. |
Joseph-Guérin Gérard | A la compagnie des canonniers de l’Ardèche, marié à Rose Blachere, il demande un certificat de civisme. |
Pierre Combe | Volontaire dans un des bataillons de l’Ardèche, sa mère se nomme Catherine Chalabreysse, il demande un certificat de civisme. |
Louis Vignal | Volontaire au 1er bataillon des grenadiers des Basses-Alpes en garnison à Collioure. Il demande un certificat de civisme par Marianne Gauthier, veuve Vignal. |
Jean-Vincent Bouchard | Volontaire au 6ème bataillon de l’Ardèche. Il demande un certificat de civisme par Vincent Bouchard son frère le 19 floréal an III |
Vous trouverez dans le livre d’Henri Vaschalde[1] les listes d’enrôlements du département de l’Ardèche qui permirent la formation en 1792, des deux premiers bataillons de volontaires du département. Les listes s’étalent sur trois districts et sur une quarantaine de pages, nous conseillons aux généalogistes de se référer à cet ouvrage s’ils souhaitent fouiller plus profondément le sujet des volontaires de l’Ardèche. Ces listes sont complétées par celles de la levée des 300 000 hommes, il faut donc prendre garde à ne pas faire de confusion d’autant que l’auteur n’avait pas les connaissances nécessaires pour faire la différence entre les volontaires et les réquisitionnaires. A la fin de 1792, et à partir de 1793, la majeure partie des hommes qui rejoignirent les rangs de l’armée furent des réquisitionnaires, élus, ou tirés au sort, achetés à prix d’argent pour une grande part, ou tout simplement tombant sous le coup de la levée en masse. La différence est colossale, les premiers s’engagent, les autres sont forcés de partir ou partent pour de l’argent et non pour des raisons patriotiques ou idéologiques.
Article de Laurent B.
[1] Henry Vaschalde et son ouvrage de 1896, Les volontaires de l’Ardèche, 1792-1793.