2e bataillon des Bouches-du-Rhône

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2ème bataillon des Bouches-du-Rhône :

 

Date de formation : Selon Belhomme, il fut formé le 1er décembre 1791[1].  Le commandant Dumont indique qu’il s’agit de la date de sa revue de formation, il fut formé mais incomplet quelques semaines auparavant au mois de novembre[2].

Historique :

1791 :

Composé seulement de 378 volontaires du district d’Aix, composant cinq compagnies auxquelles s’ajouta une compagnie d’Apt. Cette formation première s’effectua à Salon au mois de novembre. Il fut passé en revue le 1er décembre, par le maréchal de camp de Muy, le commissaire des guerres Dudemaine et M. Perrin maire de la ville d’Aix, colonel de la garde nationale et commissaire du département. Il fut rejoint quelques jours après par deux compagnies marseillaises portant son effectif à 548 présents. La pénurie de ressources rendit difficile l’équipement du bataillon, qui compensa par les ressources des magasins de la Marine de Toulon. Il n’était pas totalement équipé à la fin de l’année 1792.

1792 :

Le 1er janvier, le bataillon était en garnison à Salon de Provence, position où il resta jusqu’au printemps. Il stationna d’abord à Aix en mars, puis à Entrevaux en avril, à l’armée du Midi, comprenant un effectif de 522 présents. Il fut envoyé en septembre en garnison à Entrevaux, à l’armée des Alpes, puis dirigé sur le département du Var et s’arrêta à Fréjus où il constitua le 20 septembre, une compagnie de canonniers (capitaine Eygasier, lieutenant Chabeaud, sous-lieutenant Chapuis).  Le 1er novembre, le bataillon se trouvait dans la 1ère division de Dagobert, 3ème brigade[3]. En décembre, il était à Nice comprenant 480 présents, armée d’Italie.

1793 :

Il participa à l’expédition contre la Sardaigne en janvier et février. L’expédition fut un échec et le bataillon retourna sur le continent, où il s’installa en garnison à Nice. Il servit à la prise de la Madone-d’Utel, aux affaires de Lantosque et de Saint-Martin, puis au combat de Sospel (14 février). Il fut envoyé dans l’île de Corse en juin, agitée par les partisans de Paoli qui avaient fait sécession en avril et mai. Il débarqua avec le 1er bataillon de l’Aveyron à Calvi. Il s’y trouvait encore en garnison le 9 octobre, puis passa à Bastia le 21 novembre, et assista en décembre au sac de Farinole. Toutefois une partie du bataillon n’avait pas été embarqué pour la Corse (ou alors le bataillon fut débarqué sur le continent au début de décembre), puisque nous découvrons dans les archives du SHAT sur l’armée du siège de Toulon, une partie du bataillon soit 312 hommes et 33 officiers dans la division de l’aile gauche (11 décembre).

1794 :

Il prit part aux affaires du Capo-Corso et de Biguglia puis se trouva assiégé en février. Le siège fut mené par les Corses et la ville fut bloquée par mer par les Anglais. Les Corses avaient en effet appelé à l’aide la perfide Albion, préférant l’assujettissement à une autre puissance en attendant mieux. Bastia fut défendue par le représentant du Peuple Lacombe Saint-Michel. Il résista avec la garnison jusqu’à l’extrême limite de ses ressources. Il dut capituler en mai, après 45 jours de siège en règle. Le 13 avril, le bataillon ne comptait plus que 273 hommes sous les drapeaux. Après la capitulation, il fut embarqué le 28 mai, et débarqué à Hyères dans les premiers jours de Prairial. Les restes du bataillon furent amalgamés en première formation le 10 juillet, dans la 15ème demi-brigade légère. Un détachement du bataillon qui était resté à Calvi, était lui aussi assiégé et fut contraint de capituler avec la garnison le 3 août. Embarqué le 13 août, il fut débarqué à Toulon le 18 août, et fut versé dans la 15ème demi-brigade légère de première formation.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

La 15ème demi-brigade légère fut formée selon Belhomme, le 15 juillet 1794, à Toulon. Le commandant Dumont[4] indique la date du 10 juillet 1794. D’après lui et le Journal de l’an VII sa formation comprenait le 15ème bataillon de chasseurs, le 2ème des Bouches-du-Rhône et le 9ème bis du Nord (Lille).

Toutefois Louis Susanne[5] et Bertaud/Roucaud[6] donne une autre formation et indique qu’elle fut formée  avec les débris de la compagnie franche de l’armée du Rhin, du 4ème des Vosges et du 8ème de la Drôme. Ils sont dans l’erreur, cette formation correspond en fait à la 15ème bis demi-brigade légère. Les cotes données par Bertaud et Roucaud sont donc fausses.

2ème formation :

La 15ème demi-brigade légère de première formation entra le 7 octobre 1796, dans la composition de la 27ème demi-brigade légère de seconde formation.

État des cadres à la formation, 1er décembre 1791[7] :

Lieutenant-colonel François-Bernard De Sinety d’Apt, 55 ans, chevalier de Saint-Louis,

Lieutenant-colonel en second François Ferriol, de Châtillon dans l’Ain, 52 ans, chevalier de Saint-Louis,

Quartier-maître trésorier non connu,

Adjudant-major Louis-Hyacinthe Chateauvieux, de Carnoules dans le Var, 25 ans,

Adjudant sous-officier Jean-Claude Abraschi, d’Aix, 21 ans,

Chirurgien-major, Henri Renaud, d’Aix, 26 ans.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine Joseph-Elzéar Fréjus d’Apt, 24 ans, lieutenant Antoine Saint-Martin de Roquevaire, 25 ans, sous-lieutenant Joseph Bernard d’Aix, 22 ans.

1ère compagnie d’Aix :

Capitaine Joseph-Gilbert Roux de Clermont-Ferrand, 47 ans, lieutenant Etienne Sturne d’Aix, 25 ans, sous-lieutenant Pierre Chambes d’Aix, 20 ans.

2ème compagnie d’Aix :

Capitaine Antoine Ricard d’Aix, 22 ans, lieutenant Antoine Eygasier d’Aix, 32 ans, sous-lieutenant André Tronc d’Aix, 28 ans.

3ème compagnie de Martigues :

Capitaine Jacques Plense de Pélissanne, 40 ans, lieutenant Joseph Teissier de Lançon, 35 ans, sous-lieutenant Jean-Baptiste Lavastre de Pélissanne, 50 ans.

4ème compagnie d’Aix :

Capitaine Jacques-Ignace Francoul d’Aix, 29 ans, lieutenant non connu, sous-lieutenant Antoine Chabeaud d’Aix, 24 ans.

5ème compagnie de Martigues :

Capitaine Antoine Molly de Salon, 43 ans, lieutenant et sous-lieutenant non connus.

6ème compagnie de Marseille :

Capitaine Etienne Montbro de Saint-Priest dans l’Allier, 53 ans, lieutenant non connu, sous-lieutenant François Albumbert de Lyon, 33 ans.

7ème compagnie d’Apt et de Martigues :

Capitaine Gabriel-François Bernard d’Auriol, 29 ans, lieutenant Joseph Berard d’Istres, 25 ans, sous-lieutenant Jean-François Massié de Saignon, 24 ans.

8ème compagnie d’Apt :

Capitaine Reynaud d’Apt, lieutenant Joseph Reynaud d’Apt, 20 ans, sous-lieutenant Laurent-Jérôme Laugier de Marseille, 27 ans.

État des cadres au moment de l’amalgame en 1794[8] :

Chef de bataillon François-Bernard de Sinety (déjà à ce poste en 1791),

Chef de bataillon en second, Joseph Berard (lieutenant dans la 7ème compagnie en 1791),

Quartier-maître J. Bouffier,

Adjudant-major J. Bernard,

Adjudant sous-officier non connu,

Chirurgien-major Henri Renaud (déjà à ce poste en 1791).

Compagnie de grenadiers : capitaine Joseph-Elzéar Fréjus (déjà à ce poste en 1791), lieutenant J. Callot, sous-lieutenant B. Souc,

1ère compagnie : capitaine Joseph-Gilbert Roux, lieutenant Etienne Sturne, sous-lieutenant Pierre Chambes, tous déjà ce poste en 1791.

2ème compagnie : capitaine Joseph Teissier (lieutenant à la 3ème compagnie en 1791), lieutenant André Tronc (sous-lieutenant dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant J. Arnaud.

3ème compagnie : capitaine Jacques Plense (déjà à ce poste en 1791), lieutenant François Alhumbert (sous-lieutenant à la 6ème compagnie en 1791), sous-lieutenant A. Bourillon.

4ème compagnie : capitaine Jacques-Ignace Francoul (déjà à ce poste en 1791), lieutenant non connu, sous-lieutenant F. Sauton.

5ème compagnie : capitaine Antoine Molly (déjà à ce poste en 1791), lieutenant J. J. Emeric, sous-lieutenant E. Auttemann.

6ème compagnie : capitaine Etienne Montbro (déjà à ce poste en 1791), lieutenant non connu, sous-lieutenant P. Barras.

7ème compagnie : capitaine Jean-François Massié (sous-lieutenant dans la compagnie en 1791), lieutenant M. Grézu, sous-lieutenant J. J. Saudermy.

8ème compagnie : capitaine Joseph Reynaud (lieutenant dans la compagnie en 1791), lieutenant Laurent-Jérôme Langier (sous-lieutenant dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant H. Coussin.

Compagnie de canonniers : lieutenant C. Chapuis (sous-lieutenant à formation de la compagnie en septembre 1792).

Article de Laurent B. et Didier Davin

sehri

[1] Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tome 3 et 4.

[2] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 49.

[3] A. Chuquet, Dagobert, p. 438-440.

[4] Commandant Dumont, déjà cité, p. 49.

[5] Louis Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française.

[6] Bertaud et Roucaud, Inventaire des registres matricules des demi-brigades de bataille, Série 17 YC, Archives de Vincennes, ouvrage bâclé et perclus d’erreurs.

[7] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 48.

[8] Commandant Dumont, déjà cité, p. 49.