1er bataillon des fédérés

Date de formation : selon Belhomme, il fut formé le 22 juillet 17921. La date est confirmée par Georges Six dans sa fiche du général Lorcet2.

D’après Dumont et Lestien3, le département de la Marne fournit de nombreux fédérés, le district de Reims aurait envoyé 166 hommes, celui d’Epernay 47, celui de Sainte-Menehould 10, tous dirigés au camp de Soissons, mais d’autres hommes partirent sans se présenter au Directoire du département. Deux compagnies du 1er bataillon de Fédérés furent formées presque entièrement des hommes de la Marne, la 1ère et la 7ème compagnie du bataillon.

La 1ère compagnie fut formée d’homme du district d’Épernay qui prit comme capitaine Jean Poncin et pour Lieutenant, Jean-Baptiste Lorcet.

La 5ème compagnie fut formée en majorité de fédérés du département de la Marne, elle comprend 5 sous-officiers originaire de ce département.

La 7ème compagnie fut formée d’hommes des districts de Reims et de Sainte-Menehould, parmi lesquels se trouvaient beaucoup de jeunes gens de moins de 18 ans. Nicolas Fenaux fut nommé capitaine.

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Historique :

1792 :

Il servit à l’armée du Rhin.

1793 :

En janvier, il était en garnison à Strasbourg. Il participa à l’héroïque défense de la ville de Mayence et fut englobé lors de la capitulation dans la promesse de ne pas servir contre les coalisés avant une année (juillet). Désormais appelée armée de Mayence, toujours sous le commandement d’Aubert-Dubayet, elle fut envoyée combattre les insurgés vendéens dans l’Ouest. Le bataillon fut envoyé en Vendée, où il se trouve dans la division du général Vimeux, 2ème brigade du général 0’kelly, fort de 205 hommes pour six compagnies (29 septembre).

1795 :

Il servit dans les rangs de l’armée de Moselle (an III).

Embrigadement/amalgame :

2e formation :

Il fut versé dans les rangs de la 100e demi-brigade de ligne, en seconde formation4.

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Portraits :

Nicolas Fenaux, âgé de 35 ans au moment de son incorporation dans le 1er bataillon des Fédérés, ayant servi 12 ans dans l’armée et nommé capitaine de la 7ème compagnie du bataillon.

Jean-Parfait baron de Friederichs, né à Montmartre le 11 juin 1773. Soldat au régiment au 75ème d’infanterie ci-devant Monsieur (1789), il fut congédié (novembre 1791) S’enrôla à une date inconnue, nous le retrouvons capitaine au 1er bataillon des fédérés nationaux (22 juillet 1792). Il servit aux Armées du Nord, puis passa au 14ème bataillon de la formation d’Orléans avec les renforts envoyés pour la Vendée. Lieutenant-colonel en second du bataillon puis en premier (6 juillet 1793), mais son bataillon fut anéanti à Châtillon par les Vendéens. Il démissionna (27 mai 1796). Nous le retrouvons chef du 1er bataillon auxiliaire de la Gironde (1799), versé à la 17ème de ligne (20 février 1800). Il servit à l’Armée du Rhin, puis passa à la 49ème de ligne et à l’Armée de Batavie. Il fut blessé d’un coup de feu à la hanche droite et fut fait prisonnier au combat de Lauf (Franconie) (18 décembre). Rentra de captivité (mars 1801), il fut admis au traitement de réforme (1803), mais à la fin de l’année passa chef de bataillon à la 36ème de ligne, armée des Côtes de l’Océan où il resta de 1803 à 1805. Chef de bataillon aux grenadiers de la garde impériale, il servit en Autriche, en Prusse, en Pologne entre 1805 et 1807. Il passa major, puis colonel-major du 2ème régiment de fusiliers de la Garde (1er janvier 1807). Il ramena à Paris les drapeaux pris à Eylau puis servit en Espagne (1808), notamment lors de l’insurrection de Madrid (2 mai). Baron de l’Empire (1809), il fit la campagne d’Allemagne de 1809, et combattit à Essling (21 mai), division Curial, toujours comme colonel du 2ème régiment de fusiliers-grenadiers. Commandant de la Légion d’honneur (juin), il servit à Wagram comme général de brigade, 1ère brigade, 2ème division de Carra Saint-Cyr (6 juillet). Il fut ensuite employé au camp de Boulogne et commanda l’arrondissement de Dunkerque (1810), puis une brigade sous Friant à l’armée d’Allemagne. Il servit en Russie, et combattit à Mohilew (23 juillet), puis à la bataille de la Moskova (7 septembre). Général de Division (23 septembre), il commanda la 4ème division du corps de Davout. Après la terrible retraite de Russie, il fut employé au 2ème corps d’Observation du Rhin (février 1813), commandant la 22ème division d’infanterie, 6ème corps de Marmont, il servit à la bataille de Möckern (18 octobre) et dut subir l’amputation de la cuisse gauche. Il ne survécut pas longtemps à ses blessures puisqu’il mourut à l’hôpital de Leipzig (20 octobre). Marbot disait de lui :

« Excellent et très brave officier, le plus bel homme des armées françaises ». Griois raconte à son sujet un épisode de la campagne de Russie : « A l’entrée de Véréia, des bataillons d’infanterie faisaient halte à gauche de la route, et je vis en avant d’eux le général de division Friederichs enjoignant à des soldats de conduire à quelque distance trois paysans russes qu’on venait de prendre et de les tuer. Je frémis en entendant cet ordre, qui fut donné à haute voix et aussitôt exécuté. Ces paysans croyaient qu’on les menait à quelque poste pour les y garder, et je les vois encore, avec leurs longues barbes, leurs capotes grises et leur bonnet de drap sur lequel était appliquée une croix grecque, marcher à la mort dans l’impassibilité que leur donnait l’ignorance de leur sort. Le trajet fut court. A quarante pas du général qui les suivait des yeux, j’entendis leurs cris. Ils venaient, tous trois de recevoir par derrière un coup de baïonnette dans les reins à l’instant où ils entraient dans une petite hutte en paille, ils y tombèrent ensemble, et le feu, qu’on y mit étouffa leurs gémissements […] Au reste je n’ai guère connu ce général Friederichs que de vue. C’était un des plus beaux hommes de l’armée. Mais ce trait abominable et un autre trait de l’insensibilité la plus révoltante, dont je parlerai plus tard, me le firent regarder depuis avec horreur »5.

Futy-Branchu, chef de bataillon dans une unité de levée extraordinaire, il fut replacé lieutenant au 1er bataillon des Fédérés, servant alors à l’armée de Moselle6.

Jean-Baptiste baron de Lorcet, né à Reims le 17 mars 1768. Lieutenant à la 1ère compagnie du 1ère bataillon de Fédérés (22 juillet 1792). Servit à l’armée du Rhin sous Custine entre 1792 et 1793. Au siège de Mayence (1793), blessé d’un coup de feu à la prise de Kostheim près de Mayence (10 avril), capitaine aux chasseurs de Cassel (1er mai), passa en Vendée à la capitulation (17 août). Blessé d’un coup de feu à Cholet (9 décembre) puis fut employé à l’État-major de l’armée de l’Ouest sous Vachot (avril 1794). Il eut la poitrine traversée par une balle au combat de Candé (8 juin). Chef de brigade, envoyé à l’Armée de Moselle (octobre), puis à l’Armée de Rhin-et-Moselle (1795). Il fut par la suite dirigé sur l’armée d’Italie (août), division Meynier (mars 1796). Il servit à Mondovi, puis dans la division Sérurier. Employé à l’avant-garde de Kilmaine, il fut blessé de deux coups de feu à Lonato (3 août). Il servit sous Davin à Porto-Legnago (20 septembre), sous Dugua (20 février 1797), brigade Walther, division Augereau. Blessé au passage du Tagliamento (16 mars), il s’empara du fort de la Chiusa, puis passa à la division Dumas (mai). A l’État-major de l’armée d’Angleterre (1798), il passa à l’armée de Mayence (août) et servit sous Lefebvre (mars 1799), division de cavalerie de Ney sous Masséna (mai), il fut blessé d’un coup de feu à Winterthür (25 mai). Nommé général de brigade (30 juillet 1799), il commanda l’avant-garde à l’armée du Bas-Rhin sous Ney (septembre), blessé d’un coup de feu au bas-ventre à Brackenheim, division Delmas, armée du Rhin (1800). Blessé à l’affaire de Thiengen (30 avril), division Richepanse (novembre), il servit au combat de Strasswabchen, (16 décembre). Employé dans divers commandements à l’arrière (1801-1804), nommé commandant de la Légion d’honneur (juin 1804), il passa au camp de Boulogne sous Lacrosse (septembre 1805). Chargé de l’instruction des marins de ligne, il commanda ces derniers à Boulogne (juillet 1806). A la réserve (1806-1808), il fut envoyé en Espagne (novembre), commandant la brigade de cavalerie légère du 6ème corps de Ney (janvier 1809). Vainqueur au Col de Banos (12 août), il fut blessé à Tamamès (18 octobre), puis servit à Alba de Tormès (28 novembre). Passa à l’Armée de Portugal avec le 6ème corps (1810), il fut fait baron de l’Empire et commanda la 1ère brigade de dragons, division Trelliard (septembre). Blessé d’un coup de feu à la bataille de Fuentes de Onoro (5 mai 1811), il fut autorisé à rentrer en France pour se soigner. Commandant le département de l’Yser (mars 1812), puis celui des Bouches-de-la-Meuse (mai), puis celui de la Frise (septembre). Il dut capituler à Gertruydenberg, et fut ensuite employé dans le corps du général Maison (décembre 1813). Il servit en Belgique (1814). Chevalier de Saint-Louis (juillet), commandant de la place de Saint-Malo (10 mars 1815), puis employé sous Paris (juin). Mis en non-activité (août), puis en disponibilité (septembre). Georges Six écrit qu’il avait la réputation de s’enivrer facilement. Il mourut à Autry dans les Ardennes, le 4 décembre 1822.

J. Martin Pierret, élu sergent-major à la 5ème compagnie du 1er bataillon des Fédérés à sa formation le 22 juillet 1792.

Jean Poncin, capitaine de la 1ère compagnie, âgé de 31 ans en 1792, enrôlé dans le district d’Épernay.

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Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France.

2 Georges Six, Dictionnaire des généraux et des amiraux de la Révolution et de l’Empire, 1792-1814.

3 Dumont et Lestien, Les volontaires de la Marne, p. 45.

4 Champeaux, État militaire de la République française en l’an douze, 4e partie, p. 163.

5 Griois, Mémoires, tome 2, p. 95.

6 Loi portant à la nomination à 131 emplois vacants dans l’armée, à la disposition de la Convention nationale, du 27 pluviôse an III.