3e bataillon des Basses-Alpes

bataillon-de-volontaires-nationaux

3ème bataillon des Basses-Alpes :

 

Date de formation : Selon Belhomme, il fut formé le 1er octobre 1791[1]. Le commandant Dumont indique la date de formation au 6 octobre[2].

Historique :

1791 :

Il était omposé de 568 volontaires du district de Digne, ils furent rassemblés dans cette localité le 1er octobre, et formés en compagnies. Ils furent organisés en bataillon du 2 au 6 octobre. Il fut envoyé provisoirement en garnison le 8 aux Mées et à Oraison. Il fut passé en revue aux Mées par le maréchal de camp Folnay qui le trouva armé de bons fusils mais dépourvu d’habillement et d’équipement. Le 30 novembre, les quatre compagnies d’Oraison arrivèrent à Entrevaux où elles furent mal reçues par les habitants. Le 1er décembre, les cinq compagnies aux Mées avec l’Etat-major, arrivèrent en cantonnement à Manosque pour l’hiver.

1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Digne[3]. Cette information est erronée puisque les quatre compagnies d’Entrevaux partirent pour Castellane le 20 avril, où elles se trouvaient le 30. Elles gagnèrent Forcalquier le 5 mai, puis furent envoyées par marche forcée le 16 mai, à Sisteron où elles furent rejointes par l’autre détachement qui se trouvait à cette époque à Manosque (12 juillet). Affecté à l’armée du Midi, le bataillon fut envoyé, moins sa 8ème compagnie, par le général d’Anselme dans la vallée de Barcelonnette et se rendit par La Motte-du-Caire et La Bréole à Saint-Paul. Le 2 août, il était au complet à Barcelonnette dans la division de Tournoux, où il demeura jusqu’à la fin du mois d’octobre comptant un effectif de 811 hommes. Alerté le 8 octobre, il prit les armes et se rendit jusqu’à Jaugiers puis rebroussa chemin. Aux approches de l’hiver, il se dirigea sur Digne où il arriva le 1er novembre, et il se remit en route quelques jours après, pour Lyon. Il cantonna le 3 décembre à Vizille, et le 15 avait deux détachements dans les localités de Miribel et de Montluel, département de l’Ain, armée des Alpes.

1793 :

En janvier, nous le retrouvons dans le département des Basses-Alpes où il passa l’hiver avant d’être envoyé au camp de Grenoble, le 15 avril. Il fut passé en revue au camp du Rondeau, le 7 mai, par le chef de bataillon Létaudière, du 59ème régiment d’infanterie, comprenant 608 présents et 72 grenadiers détachés à Annecy. Il se trouvait le 30 juin à Grenoble, en partit le 5 juillet, pour se joindre aux troupes du général Carteaux détachées de l’armée des Alpes. Il cantonna le 7 juillet à Valence, comptant 509 présents. Il quitta cette ville le 9 juillet, marcha sur Avignon, campa au Pontet le 15, enleva l’Isle-sur-Sorgue avec un détachement le 23 juillet, et concourut à la prise d’Avignon, le 25. Il occupa Orgon et Arles le 8 août, et entra dans Marseille, le 25. Il fut du nombre des bataillons envoyés à l’armée de Toulon.

Il cantonna à Roquevaire le 26 août, et fit partie durant le siège, de la division de l’Ouest. Sa 1ère compagnie était présente le 11 décembre 1793, dans l’armée du siège de Toulon. Elle se trouvait à Bandol forte de 89 hommes et 3 officiers. Sa 2ème compagnie forte de 68 hommes et un officier, sa 3ème compagnie forte de 91 hommes et 3 officiers, sa 5ème compagnie forte de 75 hommes et deux officiers, sa 6ème compagnie forte de 75 hommes et 2 officiers, sa 8ème compagnie forte de 78 hommes et un officier, étaient présentes dans la même armée dans Le Pomet. Il entra dans Toulon le 29 décembre, et y stationna quelque temps en attendant d’être employé dans une expédition contre la Corse.

1794 :

Il demeura à Toulon avec un détachement à Puget-Théniers jusqu’en mars, et il fut ensuite mis à la disposition de Dumerbion. Il se rendit à Nice le 21 mars, ayant un effectif de 392 hommes, se trouvait à La Turbie où il fut amalgamé.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

La 19ème demi-brigade de bataille fut formée à la Turbie, le 29 mars 1794, selon Belhomme, le commandant Dumont[4] et Susanne[5]. Elle se composait du 1er bataillon du 10ème régiment d’infanterie, du 2ème du Mont-Blanc et du 3ème des Basses-Alpes.

2ème formation :

La 19ème de bataille fut versée dans les 69ème (armée d’Italie) et 80ème demi-brigades de ligne. Seulement dans la 69ème d’après Bertaud et Roucaud[6]. Louis Susane indique qu’un détachement de la 19ème de bataille fut incorporé dans la 80ème demi-brigade de ligne à  l’armée d’Italie.

État des cadres à la formation, revue du 27 octobre 1791[7] :

Lieutenant-colonel Jean-Léon Nicolas de Digne, 43 ans,

Lieutenant-colonel en second André Mouret de Saigneville dans la Somme, 45 ans,

Quartier-maître trésorier Pierre-Gaspard Reynier de Sisteron, 54 ans,

Adjudant-major et adjudant sous-officiers non connus,

Chirurgien-major Pierre-Gabriel Juramy de Seyne, 29 ans.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine Jean-Antoine-Charles Joseph de Digne, 22 ans, lieutenant Vincent-Joseph-Elzéar Isnard de Marseille, 24 ans, sous-lieutenant Jean-Baptiste Clément d’Oraison.

1ère compagnie :

Capitaine Jacques-Balthazard Isnardy de Riez, 54 ans, lieutenant André Martin de Barrême, sous-lieutenant Jacques Martin de Nîmes, 42 ans.

2ème compagnie :

Capitaine Jacques-Pierre Reynaud de Barcelonnette, 35 ans, lieutenant Toussaint Arnoux d’Allemagne, 25 ans, sous-lieutenant Joseph Brès de Moustiers.

3ème compagnie :

Capitaine François Desmichels de Digne, lieutenant Jean-Joseph Arnaud de Barrême, sous-lieutenant Honoré Allard de Digne, 19 ans.

4ème compagnie :

Capitaine Jean-Louis David de Seyne, lieutenant Jean-Joseph Vincent, sous-lieutenant Mathieu Rey de Digne, 19 ans.

5ème compagnie :

Capitaine Etienne Pascal de La Bréole, 34 ans, lieutenant Jean-Antoine Martin de Riez, 19 ans, sous-lieutenant Joseph Maillet de Digne, 19 ans.

6ème compagnie :

Capitaine Jean-Marie-Antoine Véran De Matty d’Entrevaux, 31 ans, lieutenant Barnabé-Nicolas Arnoux de Riez, 29 ans, sous-lieutenant Nicolas Arnoux de Riez, 35 ans.

7ème compagnie :

Capitaine Jean-Pierre Rougon de Seyne, 24 ans, lieutenant Antoine Romany de Riez, 20 ans, sous-lieutenant Mathieu Isnard.

8ème compagnie :

Capitaine Charles Arnoux de Riez, 29 ans, lieutenant Victor-Joseph Juramy de Seyne, sous-lieutenant Jean-Baptiste Bartel de Riez, 36 ans.

État des cadres à la revue du 27 mai 1793[8] :

Chef de bataillon Jean-Léon Nicolas, déjà à ce poste en 1791,

Chef de bataillon en Second André Mouret, déjà à ce poste en 1791,

Quartier-maître trésorier F. Peyre,

Adjudant-major Delô,

Chirurgien-major Pierre-Gabriel Juramy, déjà à ce poste en 1791,

Adjudant sous-officier J. Meynier.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine Jean-Antoine-Charles Joseph (déjà à ce poste en 1791), lieutenant Vincent-Joseph-Elzéar Isnard (déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant J. Hugues.

1ère compagnie :

Capitaine Jacques-Balthazar Isnardy (déjà à ce poste en 1791), lieutenant André Martin (déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant J. F. Nicolas.

2ème compagnie :

Capitaine Toussaint Arnoux (lieutenant dans la compagnie en 1791), lieutenant F. Freud, sous-lieutenant M. Martin.

3ème compagnie :

Capitaine François Desmichels, lieutenant Jean-Joseph Arnaud, sous-lieutenant Honoré Allard. Tous déjà à ce poste en 1791.

4ème compagnie :

Capitaine J. L. Daniel, lieutenant Jean-Joseph Vincent (déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant Matthieu Rey (déjà à ce poste en 1791).

5ème compagnie :

Capitaine Etienne Pascal (déjà à ce poste en 1791), lieutenant Joseph Maillet (sous-lieutenant dans la compagnie en 1791), sous-lieutenant H. Silve.

6ème compagnie :

Capitaine Barnabé-Nicolas Arnoux (lieutenant dans la compagnie en 1791), lieutenant Nicolas Arnoux (Sous-lieutenant dans la compagnie en 1791), Sous-lieutenant A. Basse.

7ème compagnie :

Capitaine Jean-Pierre Rougon (déjà à ce poste en 1791), lieutenant Antoine Romany (déjà à ce poste en 1791), sous-lieutenant J. Raynaud.

8ème compagnie :

Capitaine Charles Arnoux, lieutenant Victor-Joseph Juramy, sous-lieutenant Jean-Baptiste Bartel. Tous déjà à ce poste en 1791.

Portraits :

André Mouret, né à Saigneville dans la Somme, le 13 novembre 1746. Soldat au régiment ci-devant de Penthièvre, plus tard 78ème d’infanterie (1766), caporal (avril 1770), sergent (octobre 1774), sergent-major (septembre 1777), porte-drapeau (1781), licencié (11 mai 1783). Lieutenant d’une compagnie d’invalides détachée (1785), il fut élu lieutenant-colonel en second du 3ème bataillon de volontaires des Basses-Alpes (8 octobre 1791). Il servit à l’armée des Alpes avec son bataillon (1792 et 1793). Lieutenant-colonel en 1er (1er juillet 1793), il fut nommé général de brigade (19 août) et envoyé au siège de Toulon. Nommé général de division (13 octobre), il fut ensuite commandant de la division d’Oneille à l’armée d’Italie (2 avril 1794). Il servit sous Masséna à Saorgio (15 avril), commanda la 1ère division de la Côte (1er septembre), suspendu de ses fonctions (25 mai 1795), il fut réformé au mois de juin. Commandant la 1ère division de la Côte à Toulon (novembre), puis de la 2ème division de la Côte (avril 1796). Il commanda la 8ème division militaire de Marseille puis la 21ème de Poitiers (juin puis août 1796). Commandant la 3ème demi-brigade de vétérans (26 juillet 1800), commandant de la Légion d’honneur (14 juin 1804), commandant d’armes à Gênes (17 septembre 1805). Il évacua Gênes (18 avril 1814), et il fut admis à la retraite (6 octobre 1815). Il mourut à Versailles, le 10 octobre 1818.

François Peyre, né à Carcassonne en 1765, sergent-major au 2ème bataillon de l’Aude puis quartier-maître trésorier au 3ème bataillon des Basses-Alpes (1792). Nommé commissaire des guerres par les représentants du Peuple devant Toulon (1793). Non compris dans l’organisation de juin 1795. Réintégré et reconnu par le gouvernement (1800), il fut à nouveau licencié et réformé (1801), puis remis en activité (1805). Réformé de nouveau (1809), il était noté pour n’être plus employé, par manque non de talents, mais de zèle et d’exactitudes[9].

Article de Laurent B.

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[1] Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tome 3 et 4.

[2] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 21.

[3] Journal Militaire de 1792.

[4] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 21.

[5] Louis Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française.

[6] Bertaud et Roucaud, Inventaire des registres matricules des demi-brigades de bataille, série 17 YC, archives de Vincennes.

[7] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 20.

[8] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 21.

[9] Mémoires de Griois, p. 271.