2ème bataillon de la Côte d’Or :
Date de formation : il fut formé le 1er septembre 1791 selon Belhomme1. Le commandant Dumont donne la date du 3 septembre2.
Formation :
Il fut formé avec 571 volontaires des districts d’Arnay-le-Duc, Châtillon-sur-Seine, Is-sur-Tille et Semur. Ils furent rassemblés à Dijon (28 août), formés en compagnie (entre le 1er et le 3 septembre), et organisé en bataillon (3 septembre). Il fut passé en revue le jour même, par le commissaire des guerres Suzannet et les commissaires du directoire du département. Le lendemain, ce fut au tour du maréchal de camp de Noüe de le passer en revue (4 septembre).
Historique :
1791 :
Il reçut son drapeau (13 septembre), puis se mit en marche (23 septembre), passant par Langres, Chaumont, Joinville, Saint-Dizier et Châlons-sur-Marne, sur les traces du 1er bataillon de la Côte d’Or. Il entra dans Reims (5 octobre), où il fut intégré dans la garnison. Il y resta durant tout l’hiver, y prenant ses quartiers, dans les troupes de réserve du général Vietinghoff. Comme le 1er bataillon, il fut remarqué pour son indiscipline et les désordres auxquels il se livra, notamment durant les émeutes qui éclatèrent à Reims (5, 6 et 7 novembre). Il fut passé en revue par le maréchal de camp de Boissieu (17 novembre), et compris dans les troupes de l’armée du Centre (décembre)
1792 :
Le 1er janvier, il était en garnison à Reims3. Il y resta longuement en garnison, mais quitta la ville pour se rendre à Charleville (11 mars). Il servait alors dans les rangs de l’Armée du Centre du général Lafayette. Il resta dans cette place en garnison jusqu’en avril, puis se rendit au camp de Rancennes près de Givet (début avril), où il bivouaqua pendant 15 jours. Il fut envoyé à l’avant-garde de Gouvion (17 mai), participant à une opération contre Philippeville, combattit au camp d’Emptinnes près de Florennes, passant bientôt la Sambre à Maubeuge (9 juin). Il se trouvait aux avant-postes sur le plateau de Glisuelle, mais fut surpris par les Autrichiens et taillé en pièce (nuit du 10 au 11 juin). Ses restes furent envoyés en garnison à Longwy, où il fut bientôt enfermé et la place investie (20 août). Il fut compris dans la capitulation de la ville (23 août), devant livrer son drapeau et ses armes. Il sortit de la ville et défila devant l’ennemi, sévère humiliation (24 août), se rendant à Marville puis à Reims. Son apparition et mauvaise réputation, décida le directoire du département de la Marne, à licencier les volontaires, notamment à cause de nouveaux désordres et dégradations commis à la verrerie de la Vignette près de Sainte-Menehould (28 août). Ils furent dirigés vers leurs foyers (2 septembre), passa par Châlons-sur-Marne, Troyes et arriva à Dijon (10 septembre). Le ministre de la Guerre fut surpris d’apprendre son retour en Bourgogne, l’attendant à Mézières. Lors de la capitulation, les hommes avaient juré de ne point servir contre la coalition pendant un an, cependant, il fut affecté à l’armée du Rhin,. Après un temps à Dijon, il fut envoyé à Belfort et réarmé (16 octobre). Il cantonnait près de Bouxwiller, 4e brigade dans la région de Huningue (1er-15 décembre)4.
1793 :
En janvier, le bataillon se trouvait à Huningue. Il passe à Neudorf (février-mars), organisant une compagnie de canonniers, capitaine Taisand, lieutenant Maugras. Il passa au camp de Lauterbourg (avril-26 juin), division du général Servières. Il fut décidé de l’envoyer à l’armée du Midi (21 juin), et se mit en route de Weissembourg, pour se rendre à Perpignan5. Son départ fut sans doute différé, car il fut annoncé pour la date du 15 juillet, même destination6. En réalité, il était parti en deux détachements, passant par Salins et Poligny, traversant Lons-le-Saulnier (12 et 13 juillet), Saint-Amour, Pierrelatte (27 juillet), Nîmes (29 juillet). Il fut employé à combattre les rebelles fédéralistes et royalistes. Il ne rejoignit pas Perpignan, mais servit dès lors dans l’armée de Carteaux, participant à différents combats, entrant dans Marseille (25 août), puis servant à l’armée du siège de Toulon. Le 11 décembre, il était dans la division de la Plaine de la Seyne, avec un effectif de 870 soldats. Sa 5ème compagnie forte de 93 hommes et deux officiers se trouvait dans cette armée dans la division de Le Pomet. Enfin, 17 canonniers commandés par un officier étaient présents dans cette armée. Il participa à toutes opérations entreprises durant le siège, jusqu’à la prise de la ville (19 décembre), puis prit ses quartiers d’hiver dans la ville.
1794 :
Il fut placé en garnison dans le fort de Lamalgue (jusqu’au 14 mars), puis fut envoyé à l’armée d’Italie.
Embrigadement/amalgame :
1ère formation :
La 117ème demi-brigade de bataille fut formée selon Belhomme, le 16 avril 1794, à Toulon. Le 5 avril, si nous en croyons Louis Susane7 et le commandant Dumont8. Sa formation comprenait le 1er bataillon du 59ème régiment d’infanterie, le 2ème de la Côte d’Or et le 1er de la Haute-Loire.
2ème formation :
La 117ème de bataille devint le 16 mars 1796, à l’armée d’Italie, la 75ème demi-brigade de ligne.
État des cadres à la formation du bataillon, 3 septembre 17919:
État-major : lieutenant-colonel Claude-Joseph Cazotte dit de La Chassagne, originaire de Dijon, 63 ans, lieutenant-colonel en second Jean-Pierre Fondard, originaire d’Arnay-le-Duc, 58 ans, quartier-maître trésorier Philippe Regneau, originaire de Dijon, 34 ans, chirurgien-major Jean-Baptiste Balland, originaire de Bèze, 37 ans.
Compagnie de grenadiers : capitaine Pierre-Alexis Lambert, originaire de Châtillon-sur-Seine, 40 ans, lieutenant Jacques Blondeau, originaire de Châteauneuf, 25 ans, sous-lieutenant Thomas Ragois, de Clamerey, 30 ans.
1ère compagnie de Semur : capitaine Thomas Guyot, originaire de Semur, 44 ans, lieutenant Alexandre Petit, originaire de Montbard, 21 ans, sous-lieutenant Hugues Lhomme, également de Montbard, 22 ans.
2e compagnie de Semur : capitaine Philippe Chaussey, originaire de Flavigny, 35 ans, lieutenant Louis-Nicolas-Jacques Marbras-Dieppedale, originaire de Vitteaux, sous-lieutenant Pierre Sirugue, originaire de Vitteaux, 47 ans.
3e compagnie d’Is-sur-Tille : capitaine François Bureau, originaire d’Autrey en Haute-Saône, 30 ans, lieutenant Charles Lecomte, originaire de Beaumont-sur-Vingeanne, 32 ans, sous-lieutenant Antoine Bourguignon.
4e compagnie d’Arnay-le-Duc : capitaine Simon Moreau, originaire de Saulieu, 28 ans, lieutenant Gabriel Taisand, originaire de Saint-Jean-de-Losne, sous-lieutenant Antoine Maugras, originaire de Bellenot-sous-Pouilly, 23 ans.
5e compagnie de Châtillon-sur-Seine : capitaine Nicolas-Edme Maillet, originaire de Molesme, 37 ans, lieutenant Bernard Malgras, sous-lieutenant Antoine Lorrain, originaire de Paris, 21 ans.
6e compagnie d’Arnay-le-Duc : capitaine Antoine Berthoud, originaire de Mâcon, Saône-et-Loire, lieutenant Jean-Baptiste Duvergey, originaire d’Arnay-le-Duc, sous-lieutenant Louis-Philibert Garreau, originaire d’Eguilly, 22 ans.
7e compagnie d’Is-sur-Tille : capitaine Claude Valotte, originaire de Saint-Seine-l’Abbaye, 33 ans, lieutenant Claude-Nicolas Brulé, originaire de Véronnes-les-Petites, 33 ans, sous-lieutenant Nicolas Forgeot, originaire de Saint-Seine-l’Abbaye, 24 ans.
8e compagnie de Châtillon-sur-Seine : capitaine Alexis Lambert de la Colombière, originaire de Châtillon, 37 ans, lieutenant Jean-Claude Bobin, originaire de Nicey, 27 ans, sous-lieutenant François Chauchefoin, originaire de Laignes, 22 ans.
État des cadres au moment de l’amalgame, avril 179410 :
État-major : chef de bataillon A. Maugras, quartier-maître trésorier Philippe Regneau (déjà à ce poste en 1791), adjudant-major Gruadet, chirurgien-major Jean-Baptiste Balland (déjà à ce poste en 1791), adjudant sous-officier F. Jarleau.
Compagnie de grenadiers : capitaine Thomas Ragois (sous-lieutenant en 1791), lieutenant Quincey, sous-lieutenant F. Dissaudier.
1er compagnie : capitaine Thomas Guyot (déjà à ce poste en 1791), lieutenant H. Lhomme (sous-lieutenant en 1791), sous-lieutenant G. Edon.
2e compagnie : capitaine B. Petit, lieutenant F. Cottin, sous-lieutenant L. A. Pernin.
3e compagnie : capitaine François Bureau (déjà à ce poste en 1791), lieutenant J. Lavoignet, sous-lieutenant A. Brulé.
4e compagnie : capitaine Simon Moreau (déjà à ce poste en 1791), lieutenant H. Schertz, sous-lieutenant F. Molé.
5e compagnie : capitaine P. Emery, lieutenant Antoine Lorrain (sous-lieutenant en 1791), sous-lieutenant N. Tremisot.
6e compagnie : capitaine P. Debouvand, lieutenant H. Baudoin, sous-lieutenant L. Blanchard.
7e compagnie : capitaine Claude Valotte (déjà à ce poste en 1791), lieutenant Nicolas Forgeot (sous-lieutenant en 1791), sous-lieutenant L. Nonveiller.
8e compagnie : capitaine Jean-Claude Bobin (lieutenant en 1791), lieutenant François Chauchefoin (sous-lieutenant en 1791), sous-lieutenant F. Chaignet.
Compagnie de canonniers : lieutenant F. Bouchu, sous-lieutenant E. S. Royer.
Article de Laurent Brayard
1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France, tomes 3 et 4.
2 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, p. 76.
3 Journal Militaire de 1792.
4 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, p. 77.
5 Journal Militaire de 1793, p. 388.
6 Journal Militaire de 1793, p. 500.
7 Louis Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française.
8 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, p. 77.
9 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, p. 76.
10 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux de 1791, p. 76.