5e bataillon de la Côte d’Or

bataillon-de-volontaires-nationaux

18ème bataillon des réserves ou 5ème bataillon de la Côte d’Or :

Date de formation : Selon le Journal de l’an VII, et Jeanneney1, il fut formé le 16 septembre 1792.

Formation :

Il était commandé à sa formation par le chef de bataillon Bourguignon.

Historique :

1793 :

En janvier, le bataillon se trouvait à Bergues2.

1794 :

Le 19 avril, il faisait partie de la division du général Souham, Armée du Nord du général Pichegru. Il comptait 821 hommes et d’après Desbrières, il avait été amalgamé auparavant dans la 3ème demi-brigade de bataille.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

Louis Susane et Belhomme confirment ce fait : la 3ème de bataille fut formée d’après ce dernier le 1er janvier 1794, à Courtray, mais d’après Susane et Jeanneney seulement le 31 décembre 1793. Belhomme indique qu’elle se composait du 1er bataillon du 2ème régiment d’infanterie, du 5ème de l’Aisne et du 18ème bataillon des réserves. Toutefois Susane indique qu’elle fut formée du 1er bataillon du 2ème régiment d’infanterie, 5ème bataillon de l’Aisne, 5ème de la Côte d’Or, 1er, 2ème et 3ème bataillon du district de Lille (6ème de l’Aisne d’après Bertaud et Roucaud ce qui apparaît l’hypothèse la moins probante).

2ème formation :

La 3ème de bataille devint à l’armée du Nord, la 8ème demi-brigade en ligne en 1797.

Lettres d’un soldat : caporal puis sergent au 5e bataillon de volontaires de la Côte d’Or, ancien valet de Monsieur Viesse de Marmont, lui-même ancien capitaine au régiment ci-devant du Hainaut, retiré à Sainte-Colombe, près de Châtillon-sur-Seine, dans son château de Châtelot.

Lettre du 7 décembre 1793, pour Nicolas, domestique de Monsieur de Marmont père :

« Mon amy, je vous écrit ses lignes pour m’informer de vos nouvelles et en même tems pour vous en donner des miene. Je vous direz quelle sont très bonnes, je soite les votre pareille. Si jé tant tardé à vous écrire, se nais pas par paresse, cest que j’avois apris que vous n’éties plus au service de Monsieur de Marmont, et ne sachant comment faire pour savoire de vos nouvelle, cest ce qui mamy dans linsertitude : cela est le sujet de ma négligence à vous écrire, mais comme ayant apris ses jours passer que vous étiez toujour en la maison, cela me fait un sansible plaisire. Je pansse toujours à monsieur et madame et menmeselle, et sur tous à monsieur le fils, comme je vois tous les jours des troupe, et ne sachant pas sont régimant, cela me fait examinér tous les officiers, c’est pour quoi je m’empresse à vous écrire pour sa le plus promptement possible, pour sa voire des nouvelle. Jéseperre que vous monhorrez de vos réponce, jatems sa de vous, en qualiter de vrais républicains. Vous trouverez y sy joint un sertifica de civisme, signé de mes chefs, que jen vois à mon perre, pour lui faire jouire des faveur accordés par la loi au perre et merre qui ont des enfant à la desfence de la patrie, et vous vouderez bien lui faire passer. Cher amy ja tans cette satisfaction de vous. Je vous direz que depuis que je récue votre lettre nous avons ésuiez beaucoup de peuti choc. Nous somme toujour cantonner ou camper ou bivouaque de côté et dautre. Nous somme été pandan des huit jour du bivouac couchér à l’air et même pandans hui jour au feu sans discontunier, et nous gannions deux lieu le matin à l’innemy, et le soire il nous falais batre en retraitte. Mais nos retraite étions très favorable, si non un jour nous a vons perdus quarante homme de notre bataillon, mais tous les autre jour nous sommes été très avantageux. Le 24 octobre nous a vons repousér l’innemy jusqu’à Tournay, toujours au pas de charge. Le même jour nous lui a vons fait trois pritsonnier, en meme tems, nous lui avont prit le village de Templeuve appatenant à sa majesté impériale, don notre générale les a fait contribuer à un milier décus en numéraire. Le 26 nous avons prit Menins, où Cobourg commandoit ses impériots, nous la vont prit d’une vive force. Nous a vons prit tous leur magasin de tout sorte lescloche, lon a évacquer cette somme à un millions. Il fauderais une rame de papier pour vous des signer tous les ataque que nous a vont eu depuis le mois de juilliet. Ne manqué pas cher amy, de présanter mes respait lé plus humble à monsieur, à madame quinsie à menmeselle. Sitoyen, si sétais un éfait de votre bonter de passér à Saint-Colombe ché François Pitoizet, il vous remétera un paquet que jé envoier avec son fils, qui contient deux bonnet, un de police, un de cotont, un de très grand mar, plus deux moussoir de mousseligne et de soie, plus une sinture à la tricolore, plus une culotte noire, plus deux paire de bas, une blanche et une grice, et garniture de boutont, le tous renfermer dans un moussoire de poche. Je les prier de le garder jusqua nouvelle ordre. Vous vous servirez de la lettre pour qui nannihore. Vous le joinderez avec ce que jes laisser en la maison, d’autant que monsieur le voudera. Nicolas, je vois adrésser à Louissons, comme étant incertain de votre résidance. Je fini en vous embrassant du plus profonde de mon cœur, je ne site personne : bien mé compliment à tous les geanse de la maison, jattand vos réponce avec impatience. Mon adrésce et : Sitoyen Munerot, caporal de la 8e compagnie du 5e bataillon de la Cotte d’or cantonner à Mouveau en Flandre, armé du Nord, par Lile, à Mouveau. Jé sue que Baptiste étais parti. Je vaies maitre dans la lettre 15 sols, pour le port de lettre. Sy il était possible que Baptiste viène nous rejoindre, il serais parfaittement bien. Je vous direz, si le sertificat a lieu, vous direz à mon perre qui représante qui la deux enfant et qui sont tous deux au service de la Nation. Je vous direz que jé trouvez mon frère dans le 21e bataillon des fédérez de Soisson, il est sergent-major dans les grénadier. Adresse : poure mettre à Nicolas s’il est en la maison, sy il ni est pas, vous en ferez lecture, vous ferez faire ce que lui ai recommandée, par quelle que cytoien, je vous serez au bliger à tous »3.

Lettre à Monsieur de Marmont père, le 28 décembre 1793 :

« Monsieur, je vous écrit ses lignes pour repondre à votre lettre qui m’a transportéer de jois da prandre vos nouvelle quinsij de seuse de madame et menmeselle, et de monsieur le fils. Je suis confut de voire une lettre si flateuse pour moy. Je nai pas encor vue naître legalité q’uan voian votre aimable lettre. Il né mé reste q’ua vous remerciér. Je ne peut pas trouvér chémoy pour filiciter des si digne maître que vous, moy qui a sorti comme un ingrat de votre service en voulant ma querire de la goire des volontaire. Me voient déjà molester dun chaquen, se la a fait que j’ai quittér malgré moy. Monsieur je suis bien sansible à la pinne que vous a vez prit a lé gare du sertificat de mon perre. Pour a les gard de la nouvelle année : le compliment du jour, et toute prospéritér a monsieur le fils dans ses travaux. Monsieur, si vous dingnez mohonnorez de votre réponse, se sera une nouvelle jois pour moy. Je suis tous satisfait de voire une lettre de votre min. Comme ja vais aprit quil lui a vais 50 hommes de Châtillon à Dijon en a restation, et comme sur les frontier les geans riche son esclave, cest pour quoy je suis charmér daprandre de vos nouvelle. Je finy avec salut et fraternité, monsieur, madame, memeselle, monsieur le fils. Mon adresse : au sitoien Munerot, caporale en la 5e compagnie du 2e bataillon de la 3e demi-brigade de la 1ère division de larmée du nord, cantonnér à Mouveaux par Lille en Flandre. Nous somme malgamer avec videvant Picardiy »4.

État et revue du bataillon au 14 février 17935 :

1ère compagnie : 75 hommes, district de Châtillon-sur-Seine,

2e compagnie : capitaine Esprit, district de Châtillon-sur-Seine, Nicolas Colas renvoyé pour insubordination le 8 janvier 1793, Nicolas Gallois et Claude Lavoise déserteurs le 27 octobre 1792, Jean Planson et Claude Soleil renvoyés le premier avec un congé absolu, le second pour insubordination le 12 novembre 1792, Germin l’Excellent enrôlé dans les troupes franches le 7 octobre 1792, 79 hommes sous les drapeaux,

3e compagnie : capitaine Charles, divers district principalement Beaune (mais aussi de Semur et Châtillon), 23 déserteurs une bonne part n’ayant pas rejoint le bataillon à son dépôt, 81 hommes sous les drapeaux (14 février 1793),

4e compagnie : divers districts principalement Is-sur-Tille, mais aussi de Châtillon-sur-Seine, Étienne L’Abbé mort le 25 décembre 1792, Nicolas Sauvageot congé de réforme le 27 octobre 1792, plusieurs hommes sont passés dans un bataillon de chasseurs de l’armée de ligne ( 7 hommes, en octobre 1792), Joseph Couchetet mort le 25 décembre 1792, 77 hommes sous les drapeaux,

5e compagnie : capitaine Truchot, essentiellement du district d’Is-sur-Tille, 2 déserteurs Sébastien Theurel et Nicolas Quirot qui n’ont pas rejoints, 82 hommes sous les drapeaux,

6e compagnie : capitaine Philibert Poincelin, essentiellement du district de Semur-en-Auxois, Jean Adenot déserteur qui n’a pas rejoint, 73 hommes sous les drapeaux,

7e compagnie : essentiellement du district d’Is-sur-Tille mais aussi de Semur-en-Auxois, Pierre Goudot déserteur qui n’a pas rejoint, ainsi que Jean Gelot, Anne Gautret, Jean Basoillot, 80 hommes sous les drapeaux,

8e compagnie : capitaine Pierre Vallier, essentiellement du district de Beaune et Châtillon-sur-Seine, 1 déserteur, 2 congés de santé, 70 hommes sous les drapeaux,

Compagnie de grenadiers : 5 déserteurs ayant quitté le bataillon en septembre et octobre 1792, Jean Renard étant parti avec une paire de souliers6, Claude Battiard ayant déserté avec son fusil et sa giberne7, 97 hommes sous les drapeaux.

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Article de Laurent Brayard

1 Jeanneney, Glorieux passé d’un régiment, 1562-1899, page 151.

2 Journal Militaire de 1793.

3 Boutillier du Retail, La Révolution dans l’Aube, bulletin d’histoire moderne et contemporaine, publié par la société d’histoire départementale de la Révolution, sous la direction de, 4e année, numéros 2-3, 2e et 3e trimestre, 1911, p. 91 et 92.

4 Boutillier du Retail, La Révolution dans l’Aube, bulletin d’histoire moderne et contemporaine, publié par la société d’histoire départementale de la Révolution, sous la direction de, 4e année, numéros 2-3, 2e et 3e trimestre, 1911, p. 92.

5 Archives départementales de la Côte d’Or, série L, L 931.

6 Donc également considéré comme voleur et criminel de droit commun.

7 Déserter avec armes et bagages, son cheval, ne relevait plus du délit militaire, soit un renvoi à l’armée, mais du droit commun et des galères, donc largement plus sérieusement puni et réprimandé.