1er bataillon de la Nièvre

Date de formation : 12 octobre 1791.

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Formation :

Rassemblé à Nevers le 11 octobre 1791, il fut aussitôt formé en compagnies et bataillon. Selon Belhomme, il fut formé le 12 octobre 17911.

Historique :

1791 :

Il fut passé en revue entre le 16 et le 20 octobre, il reçut son drapeau (27 novembre). Il se mit en route pour La Charité-sur-Loire (1er décembre), et de là chemina jusqu’au camp de Soissons, où il passa l’hiver à la réserve de Paris, aux ordres du général Vietinghoff (17e division militaire de Paris).

1792 :

Le 1er janvier, il était toujours au cantonnement au camp de Soissons. Il quitta ce dernier (avril), pour se rendre à Noyon et y revenir afin d’être intégré dans l’armée du Centre2. Il resta ensuite en garnison à Charleville-Mézières, où il comptait un effectif de 547 hommes. Il passa à l’armée de Belgique dans la 14ème brigade du général Stettenhoffen (octobre). Il marcha sur Quiévrain et participa à la bataille de Jemappes (6 novembre). Il entra à Mons (7 novembre), puis à Bruxelles (14 novembre) et enfin à Liège (28 novembre), où il établit ses quartiers d’hiver. Au mois de décembre, il était à l’avant-garde et occupa Aix-la-Chapelle. Le bataillon cantonnait à Jupille (18 décembre).

1793 :

En janvier, le bataillon se trouvait à Mézières3. Le 1er mars, le bataillon servait dans les rangs de l’armée de Belgique commandée par le général Dumouriez, avant-garde des généraux Lanoue, Stengel et Dampierre, fort de 503 hommes. Après la déroute du 2 mars, il fut entraîné dans le mouvement de retraite de l’armée, et combattit à Tirlemont (16 mars) et à Neerwinden (18 mars). Il se replia sur Valenciennes (avril). Au mois de mai, il était toujours à l’avant-garde près d’Anzin et comptait un effectif de 550 hommes présents. Il fut alors assiégé dans la place de Valenciennes après l’affaire de Famars (23 mai). Il se distingua lors de la sortie du 17 juin et fut cité par le général Ferrand : « n’ayant pas partagé l’insurrection des habitants et étant resté fidèle à ses serments ». Il fut compris dans la capitulation de la place et envoyé à Courtrai (8 juillet). Le bataillon fut ensuite envoyé au siège de Lyon, et prit une part active aux opérations à reprendre la ville et à anéantir les rebelles. Après la capitulation (9 octobre), il marcha sur Toulon et participa au siège de la ville (jusqu’au 19 décembre). Il faisait partie de la division du général Petit-Guillaume, armée des Alpes du général Dumas (21 décembre), fort de 435 hommes4.

1794 :

Incorporé dans l’armée d’Italie, il était en garnison à Toulon (janvier) et ne comptait plus que 310 présents. Il cantonna à Marseille, puis à Roquebrune dans le Var pour ensuite revenir à Toulon.

Embrigadement/amalgame :

1ère formation :

La 104ème demi-brigade de bataille fut formée à Toulon le 24 août 1794, selon Belhomme et Susane. Elle se composait du 2ème bataillon du 52ème régiment d’infanterie, et des 1er de la Nièvre et 1er de la Corse.

2ème formation :

La 104ème de bataille devint à l’armée d’Italie, la 85ème demi-brigade de ligne5.

Portraits :

Jean-Baptiste baron Bouquerot des Essarts, né le 28 mai 1771 à Asnan dans la Nièvre, fils d’Étienne-François procureur et notaire royal. Capitaine des chasseurs de la garde nationale d’Asnan (1790-1791), il s’engagea comme volontaire (15 septembre 1791) dans le 1er bataillon de la Nièvre et participa aux campagnes de l’armée du Nord et de Belgique (1792-1793). Il passa dans les hussards volontaires de Jemappes (18 avril 1793), brigadier-fourrier (11 août), puis incorporé avec son grade dans le 3e régiment de dragons (23 mai 1794), maréchal des logis (1795), il fit la campagne d’Italie sous Bonaparte (1796-1797), maréchal des logis chef (1797), il passa à l’armée d’Orient (1798-1801), sous-lieutenant, blessé à la bataille d’Aboukir, lieutenant (1800), capitaine (1801), il rentra en France à la capitulation de l’armée qui fut rapatriée en France (fin 1801), il servit à l’armée des Côtes de l’Océan (1803-1805), chevalier de la Légion d’honneur (14 juin 1804), il servit à la Grande Armée (1805-1807), notamment durant la campagne de Prusse (1806), puis de Pologne (1807), notamment blessé à la bataille d’Eylau (8 février 1807), chef d’escadron (25 mai), il fut admis avec son grade dans le régiment des dragons de l’Impératrice dans la garde impériale (8 juillet), chevalier de l’Empire (26 octobre), et fit les campagnes d’Espagne (1808) et d’Allemagne (1809), puis de nouveau en Espagne (1810-1813). Il fut nommé colonel du 4e régiment de dragons (28 octobre 1811), et rejoignit la Grande Armée avec des renforts au moment de la campagne de France (1814), s’illustra à Nangis (17 février), général de brigade sur le champ de bataille (grade qui ne fut pas confirmé par Louis XVIII), baron de l’Empire, officier de la Légion d’honneur (19 février). Après l’abdication, il conserva le commandement de son régiment, devenu dragons de la Reine (2e dragons) et fut fait Saint Louis (13 août), puis confirmé baron (24 août). Pendant les Cent-Jours, il fit la campagne de Belgique avec son régiment redevenu 4e dragons, et servit à la bataille de Waterloo (18 juin)6. A la Seconde Restauration, il fut mis en retraite avec pension, et tenta en vain de recevoir la confirmation de son grade de général de brigade, à la fois sous Louis XVIII (jusqu’en 1824) et sous Charles X (jusqu’à la Révolution de 1830). Il fut enfin confirmé dans son grade par Louis-Philippe Ier (16 juin 1831), il mourut à Fontainebleau, le 17 mars 1833.

Pierre-Alexis Chaillot, volontaire au bataillon de Saint-Laurent, 9e de Paris (septembre 1792), passa dans les canonniers du 1er bataillon de la Nièvre (16 janvier 1793), caporal, puis sergent-major (1793), lieutenant (1794), employé au parc d’artillerie de l’armée d’Italie (1796), adjudant de place à Ancône (1799), lieutenant à la 110ème demi-brigade de ligne (1802), démissionnaire (1803).

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Article de Laurent Brayard

1 Belhomme, Histoire de l’Infanterie en France.

2 Journal Militaire de 1792.

3 Journal Militaire de 1793.

4 Krebs & Moris, Les Campagnes dans les Alpes pendant la Révolution.

5 Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, page 231.

6 Fiche rédigée par Didier Davin.